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Muhammad Rizâ (Chah d'Iran) 1919-1980 Au moment où Muhammad Rizâ assure à vingt-deux ans la relève du fondateur de la dynastie Pahlévi, en septembre 1941, l'Iran n'est plus maître de son destin.

Publié le 05/04/2015

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Muhammad Rizâ (Chah d'Iran) 1919-1980 Au moment où Muhammad Rizâ assure à vingt-deux ans la relève du fondateur de la dynastie Pahlévi, en septembre 1941, l'Iran n'est plus maître de son destin. La présence des Britanniques et des Soviétiques, bientôt complétée par celle des Américains, prive Muhammad Rizâ de toute initiative. Il sait que son père a abdiqué et l'a installé sur le trône pour sauver l'essentiel : la monarchie, symbole d'unité et de continuité de la nation iranienne. Aussi, pendant quelques années, se contente-t-il de régner. D'ailleurs son âge lui commande d'attendre. Jusque-là, il avait à peine commencé son apprentissage de roi. En 193l, son père l'avait envoyé à l'âge de douze ans, poursuivre des études secondaires en Suisse. Avant d'en faire un roi, Rizâ Chah voulait en faire un " honnête homme " du XXe siècle, capable d'observer et de comprendre les affaires du monde moderne. Rentré à Téhéran en 1936, le prince héritier fréquente le collège militaire. De temps à autre, son père l'emmène dans ses inspections à travers le pays. Mais, durant l'été 1941, il assiste à l'effondrement de l'idéal d'indépendance qu'avait incarné son père pendant une vingtaine d'années. De cette amère expérience, le jeune prince devenu roi retira le sens le plus remarquable de la mesure. Dans son souci de sauver l'essentiel, Muhammad Rizâ se tient à l'écart de la politique gouvernementale. Le Majless (parlement) reprend la direction des affaires politiques jusque-là solidement tenues en main par Rizâ Chah. Les courants les plus divers, dont certains directement favorisés par les puissances étrangères, sont représentés au Majless. Contrairement à leurs promesses, les Alliés se comportent, en fait, en pays conquis. A la fin de la guerre, faisant fi des engagements les plus solennels, ils tissent des intrigues pernicieuses ; ils tentent, chacun à sa mani&eg...
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« combats anti-impérialistes d'après 1945 : Mossadegh qui proclame vouloir “ détacher les chaînes qui entravent les pieds de l'Iran ”.

Sur le fond, Muhammad Rizâ est d'accord avec Muhammad Mossadegh en ce qui concerne l'émancipation économique du pays, mais l'exercice des pleins pouvoirs que revendique Mossadegh, Premier ministre, va progressivement dresser les deux hommes l'un contre l'autre.

Tandis que Mossadegh, appuyé sur une masse de partisans animés de fervents sentiments nationalistes, met en veilleuse les principales institutions du pays telles le Sénat, la Cour suprême et le Parlement, le Chah se voit de plus en plus dépossédé des moyens de recours à la nation, y compris de son titre de commandant en chef que lui arrache le Premier ministre. Cependant la rapidité de l'offensive de Mossadegh contre les prérogatives royales va se retourner contre lui.

L'échec de sa politique pétrolière commence à mécontenter tous ceux qui en attendent les bénéfices.

S'il réussit à appliquer la loi de nationalisation du pétrole, il est en revanche incapable d'en écouler la production.

Il a espéré en vain, qu'il mettrait en appétit les compagnies pétrolières américaines rivales de l'Anglo-Iranian Oil Company, qu'il sèmerait ainsi la division dans le camp occidental au profit de l'Iran.

Autre erreur, c'est d'avoir tenté cette extraordinaire politique dans l'isolement le plus complet.

La Maison-Blanche, à laquelle il s'adresse à plusieurs reprises pour obtenir des fonds, l'éconduit sous le prétexte qu'en vendant son pétrole il disposerait de tout l'argent dont son gouvernement a besoin. Aussi, après deux ans de gouvernement Mossadegh, le pays est-il au bord de la ruine.

La déception s'est répandue ; l'avenir paraît incertain et sombre.

Les puissances étrangères, opposées à la politique neutraliste de Mossadegh — politique intolérable en période de guerre froide — favorisent le désenchantement parmi le peuple.

Abandonné par les bourgeois et les nationalistes qui lui avaient apporté leur concours au début, il ne lui reste bientôt plus que l'appui équivoque du parti Toudeh dont les liens avec Moscou sont notoires. C'est dans ces circonstances que le Chah essaie de réagir.

Il recueille l'appui de chefs religieux offusqués par les mesures antimonarchiques de Mossadegh.

Un groupe d'officiers prend en main l'organisation d'un coup d'État qui aboutit à l'arrestation de Mossadegh et de ses collaborateurs.

Incertain sur l'issue de l'entreprise, Muhammad Rizâ avait précautionneusement quitté l'Iran pour Rome (16 août 1953).

Quelques jours plus tard, il rentrait dans sa capitale, acclamé par un peuple qui paraissait délivré d'un cauchemar. Dès lors, le Chah s'engage avec détermination dans la conduite des affaires de l'État.

Sur le plan international, il sort de l'ornière du neutralisme pour s'engager ouvertement du côté du “ monde libre ” (adhésion au pacte de Bagdad, le 23 octobre 1955).

En janvier 1963, il met sur pied la réforme agraire, appelée à transformer profondément les rapports sociaux. Il s'impose avec énergie contre l'opposition conjuguée des grands latifundiaires et d'une partie du clergé.

Pour s'attacher les milieux féodaux, il leur propose de reconvertir leurs capitaux dans l'industrie et le commerce En outre, dès le début des années soixante, Muhammad Rizâ cherche à se façonner un nouveau profil international.

Il ne veut pas être taxé d'homme de paille des Américains.

Ainsi, les visites officielles se succèdent en Union Soviétique (1956, 1965, 1968, 1972, 1974) et dans les pays socialistes.

Il est de plus en plus apprécié des pays européens et du Japon ; il reçoit dans les années soixante-dix les encouragements de la Chine de Mao qui accueille l'impératrice Farah.. »

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