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Nicolae Titulescu par Virgil Candea Correspondant de l'Académie des Sciences Sociales et

Publié le 05/04/2015

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Nicolae Titulescu par Virgil Candea Correspondant de l'Académie des Sciences Sociales et Politiques de Roumanie La Première Guerre mondiale eut pour conséquence positive de faire de la paix le problème indivisible de l'humanité tout entière et, de ce fait, de pousser au premier plan les personnes susceptibles de contribuer à le résoudre. Il a été prouvé de la sorte que " si les pays ne sont pas tous égaux en force et en expérience, les politiques, eux, peuvent être tous égaux dans leur amour et leur souci de la paix ". Par sa personnalité, ainsi que par son oeuvre, Nicolae Titulescu devait fournir une brillante confirmation à ce postulat formulé par lui-même dans une déclaration de 1930. Né à Craiova (Olténie, province du sud-ouest de la Roumanie), le 4 mars 1880, le futur diplomate, fils du juge Ion Titulescu, héritait de sa mère une tradition de famille imprégnée de haute culture et de sensibilité, et s'illustrant de noms tel celui d'un Theodor Aman, l'une des grandes figures de la peinture roumaine moderne. Ses années d'études sont celles d'un élève éminent, d'abord au collège Charles-Ier de sa ville natale, école réputée parmi les meilleures, et ensuite à la Faculté de droit de Paris, où il attire bientôt l'attention de ses maîtres. Encore étudiant, il obtient à un concours de toutes les facultés de droit françaises le premier prix et le titre de lauréat. En 1904, il soutient sa thèse de doctorat, intitulée Essai sur une théorie générale des droits éventuels. On lui accorde la mention " cam lande " et on propose à cet étudiant étranger une carrière universitaire à Paris. Le mal du pays, l'attachement pour sa famille et, peut-être, le pressentiment d'une vocation plus haute le poussent à décliner cette proposition, si séduisante qu'elle fût. Rentré au pays, ses qualités sont vite reconnues. Membre du barreau de Bucarest, en 1905 il est nommé professeur suppléant de droit civil à l'université de Iassy ; il se fait remarquer par ses travaux relatifs à l'organisation et à la direction de l'enseignement juridique, la théorie du contrat de travail, ses cours sur la théorie patrimoniale ou sur le partage des successions. Ses ouvrages de droit civil le placent au rang des innovateurs, formulant des idées originales, des solutions audacieuses qui obligeaient les aînés à corriger leurs erreurs. Il croyait à une justice subordonnée aux besoins de la société, aux droits et à la dignité de l'homme : " A travers l'abstraction de la loi, ce sont des hommes qui se meuvent... les sacrifier à un excès de logique c'est dire que l'homme est fait pour la loi et non pas la loi pour l'homme... La science du droit me laisserait froid, me semblerait un amas de formules, un simple appel à la mémoire, si elle ne comprenait pas en elle-même la construction, c'est-à-dire la possibilité de créer une nouvelle règle par la manière de disposer les anciens éléments. " En 1907, alors que le soulèvement des paysans excédés était réprimé avec violence, Titulescu se pose comme défenseur des opprimés, combattant la prétention des grands propriétaires fonciers d'obtenir des dommages et intérêts pour les pertes subies. Bien que sensible à la condition des paysans, le jeune juriste fait son entrée dans la vie politique en tant que membre du parti des Démocrates Conservateurs, fondé en 1908. Il se laissa séduire par le programme innovateur de ce parti, qui promettait " le plus de justice et le plus de bien-être au plus grand nombre possible ", mais surtout aussi par la personnalité de son chef, l'avocat, le politique et diplomate Take Ionescu.

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