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Richelieu par Victor-L.

Publié le 05/04/2015

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Richelieu par Victor-L. Tapié Membre de l'Institut Peu de personnages ont exercé sur les destinées la France une influence aussi déterminante que celle de Richelieu. Si le trait majeur et permanent du caractère demeure la volonté qui l'a conduit des juvéniles ambitions de carrière aux luttes de l'homme d'État, Armand Jean de Richelieu n'eut rien d'un aventurier et ne se détache pas des conditions sociologiques de l'époque. Par sa naissance en 1585, sans doute à Paris, il appartenait à la noblesse, mais si le lignage de l'aïeule paternelle, une Rochechouart, était très ancien et illustre, si les du Plessis, seigneurs de Richelieu, provenaient d'une bonne maison poitevine, la famille maternelle, les La Porte, était bourgeoise de Paris. Mais assez riche pour que se trouvât rétabli l'équilibre nécessaire entre l'honneur du sang et l'opportunité d'une certaine fortune. Ainsi pouvait-on soutenir un rang, cultiver des relations et garantir à ses mérites et à ses bons services des récompenses solides. Tel fut le cas du père du cardinal, François de Richelieu, qui obtint la charge de grand prévôt de France. Catholique et royaliste, il se dévoua personnellement à Henri III et à Henri IV, aux heures les plus difficiles de l'un et de l'autre, mais il mourut de trop bonne heure, avant d'avoir établi ses trois fils. Sa veuve eut beaucoup de mal à assurer leur éducation. Le plus jeune, Armand Jean, étudia au collège de Navarre et se préparait à la carrière militaire, tandis que le second, Alphonse, devait être d'Église et pourvu de l'évêché de Luçon, alors vacant, mais déjà transmis dans la famille d'oncle à neveu, comme un élément du patrimoine. La brusque résolution d'Alphonse de se faire moine risquait de faire perdre cette ressource au groupe. Armand consentit alors à modifier ses projets. Il étudia la théologie. Puis, le roi y consentant, il alla lui-même à Rome solliciter du pape Paul V la dispense d'âge qui lui permit d'être consacré et d'entrer en possession de cet " évêché crotté ", en pays protestant, mais où il allait résider et remettre de l'ordre. Donc, pas de vocation religieuse personnelle chez ce jeune gentilhomme, qui conserva toujours le goût des armes, mais bien autre chose que le cynisme et la simonie. En pleine réforme tridentine, Richelieu discernait les forces morales et spirituelles de l'ordre ecclésiastique et les services qu'elles devaient rendre au relèvement de la société. Il fut pendant quelques années un évêque réformateur, tout en ne perdant pas de vue la Cour, où était demeuré son frère aîné et où il avait entretenu, dans le haut clergé, des relations utiles. Il était donc pourvu déjà de l'expérience de milieux très divers lorsqu'il revint à Paris, après la mort de Henri IV. La régence de Marie de Médicis se déroulait difficilement entre les intrigues des Grands, les rumeurs des protestants qu'alarmaient les succès de la Contre-Réforme, et la trop rapide fortune des favoris italiens de la reine : Leonora Galigaï et son mari Concini, promu marquis d'Ancre et maréchal de France. Il fallut convoquer les États généraux. Mais les divisions entre la noblesse et le clergé, d'une part, et le Tiers état (représenté surtout par des détenteurs d'offices) renforcèrent la situation d'arbitre du pouvoir royal. A la séance de clôture (février 1615), l'évêque de Luçon présenta le cahier général de son ordre et, dans sa harangue, il revendiqua l'avantage pour les rois d'appeler<...
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