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Sixte IV della Rovere 1414-1484 Le 9 août 1471, quinze jours après la mort du pape Paul II, les cardinaux réunis en conclave portèrent leurs suffrages sur l'un d'entre eux, François della Rovere, qui prit le nom de Sixte IV.

Publié le 05/04/2015

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Sixte IV della Rovere 1414-1484 Le 9 août 1471, quinze jours après la mort du pape Paul II, les cardinaux réunis en conclave portèrent leurs suffrages sur l'un d'entre eux, François della Rovere, qui prit le nom de Sixte IV. Ce que l'on savait du nouveau pape permettait de considérer ce choix comme particulièrement judicieux. Il était né cinquante-sept ans auparavant à Celle Ligure, près de Savone, d'une famille ancienne, mais besogneuse. Entré dès l'âge canonique dans l'ordre des Frères Mineurs conventuels, il y avait fait de fortes études et avait conquis, en 1444, le grade de docteur en théologie à l'université de Padoue. Pendant une vingtaine d'années il enseigna la théologie dans diverses universités de Lombardie et de Toscane avant de devenir procureur de Ligurie, procureur général et enfin, en 1464, ministre général des Franciscains. Trois ans plus tard, Paul II le nommait cardinal et lui attribuait le titre de Saint-Pierre-aux-Liens. Dans ces différentes charges, François della Rovere avait fait preuve non seulement de science, mais aussi de modération ; il s'était efforcé d'apaiser les querelles qui opposaient les Frères Mineurs et Dominicains et de rapprocher les deux branches rivales de l'ordre des Frères Mineurs : conventuels et observants. Placé sur le trône de saint Pierre, il sut rester un homme vertueux et pieux, animé d'une dévotion toute spéciale pour la Vierge, en l'honneur de laquelle il fonda plusieurs églises et institua la fête de la Visitation. Les historiens ont depuis longtemps fait justice des graves accusations portées contre sa personne par ses ennemis. L'une cependant continue d'entacher sa mémoire : celle d'avoir pratiqué un népotisme effréné. Cette façon d'agir trouve son explication dans la modestie même des origines de Sixte IV. Pour faire contrepoids aux puissantes familles aristocratiques romaines (Colonna, Savelli, Orsini, etc.) qui peuplaient de leurs membres le ...
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« civile entre Colonna et Orsini.

La paix fut signée enfin à Bagnolo, en 1484, à l'insu du pape qui, diminué par la maladie, fut contraint d'y souscrire. Néanmoins, tout occupé qu'il fût par sa politique italienne, Sixte IV, à l'instar de Pie II, s'efforça de promouvoir sans relâche la lutte contre les Turcs de plus en plus menaçants. Mais les légats, qu'il avait envoyés à cette fin, dès le début de son pontificat, dans les différentes cours européennes, se heurtèrent à une indifférence générale.

En 1473, une flotte pontificale, renforcée de galères vénitiennes et napolitaines, ne put s'emparer d'Antalya et se contenta de piller Smyrne.

Le pape crut avoir trouvé un allié efficace en la personne du grand-duc de Moscovie, Ivan III, à qui il fit épouser, en 1472, Zoé Paléologue, héritière des derniers empereurs de Byzance.

Mais Ivan III ne tenta aucune diversion contre les Turcs, tandis que s'évanouissait l'espoir un instant caressé de l'union des Églises latine et grecque ; à peine arrivée en Russie, Zoé retourna à la foi orthodoxe.

Cependant, les Turcs poursuivaient leurs progrès en Europe ; ils occupaient l'Albanie et multipliaient les incursions en Dalmatie, en Croatie et jusqu'en Frioul.

Par un coup de main audacieux, ils s'emparèrent d'Otrante, le 11 août 1480.

Sixte IV, un moment effrayé — il avait pensé fuir jusqu'à Avignon — appela tous les États chrétiens à la croisade et treize mois plus tard, parvint à déloger les Turcs de l'Italie.

Il est vrai qu'entre-temps, était mort Mahomet II, ce qui mit un frein à l'humeur conquérante des Turcs. Le zèle que déploya Sixte IV pour mener à bien la réforme de l'Église, autre grande tâche qui s'offrait à la papauté du XVe siècle, fut beaucoup plus discret.

Il avait fait préparer une bulle de réforme de la Curie, mais devant l'opposition du Sacré Collège, elle resta à l'état de projet.

Il se contenta de procéder par petites touches ; ainsi, il crut parvenir à quelques résultats en recherchant l'appui des ordres mendiants, qu'il combla de faveurs.

Il encouragea le développement d'ordres nouveaux, tel celui des Minimes que venait de fonder saint François de Paule.

Mais pour financer sa politique, le pape fut obligé de rendre plus sévère la fiscalité pontificale et de multiplier les charges vénales à la cour romaine.

C'était ouvrir la porte à bien des abus.

Vis-à-vis des puissances séculières, Sixte IV manqua trop souvent de fermeté, particulièrement en matière de collation de bénéfices majeurs.

Un souverain comme Louis XI réussit à évincer des évêchés les candidats qu'il jugeait hostiles à sa politique.

Si le pape réagit contre les excès de l'Inquisition espagnole, il faut rappeler qu'il en avait permis la création en accordant imprudemment aux souverains espagnols le pouvoir de nommer directement les inquisiteurs. Dans le tableau que nous avons tracé jusqu'à maintenant, les ombres semblent l'emporter sur les lumières ; il est cependant un mérite que les historiens reconnaissent unanimement à Sixte IV et qui constitue son plus beau titre de gloire : ce fut un grand protecteur des lettres et des arts.

Sans être lui-même un lettré — son œ uvre écrite ne comporte que des traités théologiques — il favorisa l'épanouissement de l'humanisme.

On peut le considérer, après Nicolas V, comme le second fondateur de la Bibliothèque vaticane.

Il en enrichit considérablement les fonds et y accueillit les premiers livres imprimés.

Il en fit dresser le catalogue et la rendit accessible au monde savant, de même qu'il ouvrit au public la collection d'antiquités que Paul II avait réunie au Capitole.

Par un geste significatif dont une fresque célèbre de Melozzo da Forli a immortalisé le souvenir, il plaça à la tête de la bibliothèque l'humaniste Barthélémy Platina qui venait de lui dédier son Histoire des papes . Il autorisa la reprise des travaux de l'Académie romaine, lieu de rencontre des humanistes,. »

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