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Thomas Hobbes par Raymond Polin Professeur à l'Université de Lille " L'homme est un loup pour l'homme " C'est la formule par laquelle on résume bien souvent la philosophie de Hobbes ou même, parfois, la connaissance que l'on en a.

Publié le 05/04/2015

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Thomas Hobbes par Raymond Polin Professeur à l'Université de Lille " L'homme est un loup pour l'homme " C'est la formule par laquelle on résume bien souvent la philosophie de Hobbes ou même, parfois, la connaissance que l'on en a. Mais une telle formule, dans son simplisme, n'en révèle pas moins le trait le plus profond de la pensée de Hobbes : c'est une philosophie de l'homme et une philosophie de l'homme méchant. Pour l'Angleterre, le XVIIe siècle est un grand siècle d'agitation politique, où la structure du Royaume est mise à l'épreuve par deux révolutions, une république et dix ou vingt ans de guerre civile. Ces événements suscitent parmi les philosophes des réflexions et des discussions de toute sorte qui, dans le grand courant de confiance en la raison caractéristique de l'époque, tendent à se constituer en une science de la politique. C'est sans doute Thomas Hobbes qui a poussé le plus loin le souci de cette mise en ordre théorique et c'est autour de sa doctrine ou contre elle que se sont ordonnées les pensées politiques des hommes de son temps. Né avant le siècle, en 1588, Hobbes durera presque aussi longtemps que lui ; il mourra en 1679 ; mais son oeuvre philosophique se trouve, pour l'essentiel, concentrée dans la décade décisive du milieu du siècle : les Elements of Law sont écrits en 1640, le De Cive est publié en 1642 et le Leviathan en 1651. Spectateur passionné des événements de son temps, il ne prendra part à aucun d'entre eux. Accueilli comme précepteur dès 1618 dans la famille des comtes de Devonshire, les Cavendish, qui lui accorderont amitié, entretien et sauvegarde pratiquement jusqu'à la fin de ses jours, il mènera toute sa vie une existence protégée. On n'imagine pas vie plus unie, plus exclusivement dévouée à l'étude, plus abstraite des événements de son temps, plus à l'écart de toute action politique. Et les événements importants de sa vie ont bien failli être les deux grands tours d'Europe qu'il fit avec ses élèves, l'un après 1610, l'autre après 1633. Mais c'est assez d'être bon philosophe pour être en prise avec l'histoire de son temps. Quand vient la période des troubles civils, il s'estime en danger en Angleterre et se réfugie en 1640 à Paris, où il demeurera onze ans, jusqu'au moment où Cromwell aura rétabli en Angleterre un régime stable, où la vie en sécurité sera possible de nouveau. Toute sa vie, il a donné libre cours à sa passion fondamentale, la curiosité, le désir de savoir pourquoi et comment, l'inlassable appétit de connaissance, dont le plaisir dépasse en l'homme, dit-il, la courte véhémence de n'importe quel plaisir charnel. La curiosité est d'ailleurs l'apanage exclusif de l'homme et le principe même de la philosophie, car, " dans l'espoir de connaître, se manifeste une vraie admiration pour l'objet nouveau que la curiosité incite à nommer et à révéler dans la cause qui le produit et dans la façon dont on peut le produire ". Or, la nouveauté de l'univers lui apparaît sous deux aspects, l'aspect de la nature et l'aspect de l'art, ou, en d'autres termes, comme l'ordre des mouvements naturels qui animent le corps ou comme l'ordre de mouvements que l'homme, en imitant la nature, réussit à lui imprimer. L'unité des deux réside dans la notion même de mouvement, qui est la trame de toutes choses...
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