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Victor Hugo par Marcel Aymé Ecrivain En ces trente dernières années, Hugo, après

Publié le 05/04/2015

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Victor Hugo par Marcel Aymé Ecrivain En ces trente dernières années, Hugo, après avoir connu auprès du public une faveur sans précédent dans l'histoire des lettres françaises, est tombé en disgrâce auprès des esprits distingués qui lui reprochent un manque d'intelligence, un manque de goût et une facilité, au plus mauvais sens du mot, qui feraient de lui une sorte d'industriel de l'alexandrin. Il est vrai que, dans certaines parties de son oeuvre, il a pu mériter de semblables reproches, mais cela ne doit pas faire oublier qu'en beaucoup d'autres il est l'un de nos poètes les plus purs, les plus riches, et, parmi nos prosateurs, celui dont la puissance d'évocation reste inégalée. Afin de rassurer les beaux esprits, rappelons que Paul Valéry l'avait en très haute admiration. Victor Hugo naquit à Besançon, le 26 février 1802 et, selon un usage assez répandu, son parrain fut l'amant de sa mère, le général de brigade La Horie, auquel il dut son prénom. Le parrain étant absent, on omit de baptiser le nouveau-né qui ne devait d'ailleurs jamais l'être. Léopold-Sigisbert Hugo, le père, qui s'était prénommé Brutus dans les premières années de la Révolution, était un jeune chef de bataillon qui devait l'épaulette à son zèle révolutionnaire. Il avait du reste reçu un peu d'instruction au collège royal de sa ville natale de Nancy et, très jeune, montrait déjà pour les belles-lettres un goût qui ne devait jamais cesser de s'affirmer. C'est en Bretagne, au cours d'une campagne contre les Chouans, qu'il avait connu, en 1796, Sophie Trébuchet, dont il allait faire sa femme l'année suivante. Sophie Trébuchet, appelée à exercer une influence prépondérante sur l'esprit de Victor, était une petite bourgeoise bretonne qui donnait déjà dans la chouannerie lorsqu'elle connut le capitaine Brutus Hugo. Sa liaison avec La Horie, compromis dans la conspiration de Cadoudal, ne fera que renforcer ses sentiments royalistes qu'elle apprendra à partager à ses trois fils. Durant toute l'enfance et l'adolescence de Victor, les époux Hugo vécurent presque constamment séparés, moins par l'effet des circonstances qu'en raison de leur indépendance d'humeur. Sauf un séjour d'un an à Madrid où ils furent internes dans un collège et un autre séjour à Paris à la pension Cordier, les enfants grandirent sous la seule autorité de leur mère et jusqu'à sa mort qui survint en 1821. Pour être royaliste, Sophie Hugo n'en était pas moins voltairienne, et ses idées sur l'éducation des enfants semblent avoir été apparentées à celles de Rousseau. De même que ses frères, Victor fut élevé par sa mère sans disciplines religieuses ni même scolaires. Elle laissait ses lectures entièrement libres et faisait en sorte que l'étude lui fût présentée comme une distraction entre d'autres où les travaux manuels avaient leur place. De bonne heure, elle encouragea sa vocation poétique, pensant que l'aristocratie de l'esprit rejoignait l'aristocratie de la naissance et que les travaux littéraires permettraient à son fils de prendre rang dans la bonne société - celle qui, ayant accès à la cour, pouvait prétendre à ses substantielles faveurs. La famille Hugo n'était pas riche et Victor n'avait à compter que sur lui-même pour assurer sa subsistance. Entrant dans les vues de sa mère, le jeune Victor Hugo n'envisage pas sérieusement d'autre carrière que celle des lettres. A l'âge de dix-sept ans, après s'être essayé dans des genres très divers, il fonde avec son frère aîné Abel une revue bimensuelle intitulée le Conservateur littéraire pour l...
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