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Yang Kien régna de 589 à 604 De Yang Kien, également appelé Wen-ti de son titre posthume, ou Kao-tsou de son nom de temple, les historiographes chinois disent plus de mal que de bien.

Publié le 05/04/2015

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Yang Kien régna de 589 à 604 De Yang Kien, également appelé Wen-ti de son titre posthume, ou Kao-tsou de son nom de temple, les historiographes chinois disent plus de mal que de bien. Ses origines, les circonstances de sa mort sont contestées ; nulle légende flatteuse ou pittoresque ne l'auréole ; aussi le classerait-on parmi les souverains négligeables si l'oeuvre, qui est immense, ne démentait la réputation faite à celui qui l'accomplit. Quand il apparaît dans l'histoire, la Chine est, depuis plus de trois siècles, coupée en deux. Des hordes turco-mongoles, les " cinq espèces de barbares ", ont occupé tout le Nord du pays, jusqu'au Yang-tseu ; les empereurs légitimes se sont réfugiés dans le Sud ; six dynasties règnent à Kien-k'ang (Nankin), devenue capitale de la civilisation, de la musique, d'un art raffiné, d'un luxe byzantin. Au nord, des Turcs appelés T'o-pa, ou Wei du Nord, de leur nom dynastique, réunissent, à la fin du IVe siècle, tous leurs voisins sous leur domination. Ces cavaliers imposent aux provinces conquises les structures aristocratiques, centralisées, de leurs hordes ancestrales mais, peu nombreux, se laissent persuader de confier aux vaincus les tâches administratives. Ils adoptent leurs coutumes, leur langue, épousent leurs femmes, se sinisent, s'amollissent, et finissent par se diviser aussi. S'opposent donc, à la fin du VIe siècle, les Ts'i et les Tcheou du Nord, les Tch'en du Sud. Haut dignitaire de la dynastie " barbare " des Tcheou, Yang Kien se targuait d'une origine chinoise que d'aucuns lui contestent. Général, maire du palais, allié à la famille régnante, il détrôna le dernier empereur des Tcheou, un enfant, le fit assassiner par prudence avec toute sa parentèle et prit sa place, fondant...

« Plus tard, manifestant cette tendance au syncrétisme qui se répand lors de la fusion des deux Chines, le fondateur des Souei se laissa tenter aussi par le taoïsme. Avant de régner, Yang Kien avait, pour le compte des Tcheou, liquidé l'autre royaume du Nord, celui des Ts'i.

Une fois sur le trône, il regarda vers le Sud.

Il annexa d'abord une principauté de Hank'eou, puis s'attaqua aux Tch'en.

Mais auparavant, il avait inondé le territoire ennemi de pamphlets (trois cent mille exemplaires, dit-on) dénonçant les fautes de l'empereur.

Celui-ci, paresseux esthète que l'on ne devait, sous peine de mort, déranger de ses plaisirs, n'ouvrait même pas les dépêches de ses généraux.

La campagne fut une promenade militaire. L'unité était refaite (589) mais, entre le Nord et le Sud, quel fossé ! On ne parlait presque plus la même langue.

Les structures sociales étaient autres.

Au Sud, le prestige impérial était détruit.

Les grands s'étaient taillé des fiefs dans des régions fertiles, peu peuplées ; ils y menaient grand train.

Uniformiser son immense domaine et s'y faire obéir, créer une administration centrale forte, telle fut la tâche gigantesque à laquelle Yang Kien s'attela. Il créa une bonne monnaie unique, abolit les anciennes commanderies, regroupa le peuple par unités de cent feux, redécoupa le territoire en préfectures et sous-préfectures administrées par des fonctionnaires venus de la capitale.

Il unifia, simplifia le code civil et criminel, abolit les peines répugnantes, interdit la torture pendant les interrogatoires ; on ne massacra plus la famille entière des criminels — sauf en cas de révolte.

La réforme fiscale diminua taxes et levées, recula l'âge de l'impôt, accorda des exemptions aux populations ralliées, mais pourchassa les fraudeurs. Humanitaire dans ses réformes — il avait créé des “ greniers de bienveillance ”, réserves de grain en cas de famine — Yang Kien se révélait implacable dans l'exécution de ses projets, au mépris des souffrances de son peuple.

Il avait inauguré une politique de grands travaux en restaurant et en prolongeant la Grande Muraille — protection contre les nomades d'Asie centrale — sur trois cent cinquante kilomètres, mobilisant trente mille puis cent cinquante mille corvéables.

D'anciens canaux furent réparés, de nouveaux créés “ contre l'inondation et la sécheresse ”, la Wei rendue navigable pour assurer le ravitaillement de la nouvelle capitale, l'antique métropole Tch'ang-ngan, dans la province natale de l'empereur ; mais les man œ uvres moururent par milliers.

La construction d'un palais “ de la Longévité altruiste ” fut très meurtrière ; les Annales disent : “ Les ouvriers moururent en grand nombre.

Ceux qui tombaient d'épuisement étaient jetés dans les fossés.

On les couvrit de terre et de pierres et l'on obtint un terrain plat… L'empereur vint y habiter.

” De même, lors d'une expédition, malheureuse d'ailleurs, contre la Corée en 598, presque tous les soldats périrent de noyade ou d'épidémie. La politique extérieure de Yang Kien, énergique et habile, fut dominée par le problème turc.

Les Turcs avaient fondé, au VIe siècle, un immense empire s'étendant sur toute la Mongolie qui faisait trembler et Byzance, et la Grèce, et la Chine.

Deux empires y étaient jumelés, le khanat des Orientaux, et celui des Occidentaux, vassal du premier.

Or un nouveau khan montait sur le trône des Occidentaux en 581, Ta-t'eou pour les Chinois, Tardou pour les Byzantins.

Querelleur, ambitieux, il s'intitulait : Grand Chef des Sept Races et Maître des Sept Climats.

S'appuyant sur les Chinois, il rompit avec son suzerain,. »

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