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Yoshida Shigeru par Jean Perrin En 1945, le Japon, détruit de fond en comble, terrain d'expérience de deux bombes atomiques, se résignait à capituler sans conditions en acceptant les termes fixés par les Grands à Potsdam.

Publié le 05/04/2015

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Yoshida Shigeru par Jean Perrin En 1945, le Japon, détruit de fond en comble, terrain d'expérience de deux bombes atomiques, se résignait à capituler sans conditions en acceptant les termes fixés par les Grands à Potsdam. Son Empereur Hiro-Hito se livrait à la merci des Alliés, prenant l'initiative d'ordonner la cessation des hostilités. Cette date allait autant marquer l'histoire du Japon que la révolution de Meiji en 1868. Pendant plusieurs années, le pays sera soumis à une occupation d'un type nouveau, celle des États-Unis qui s'emploieront à le " démocratiser " à l'américaine. Pour exécuter cette politique, il fallait un ordonnateur : ce fut le tout-puissant général MacArthur. Il convenait en même temps de s'assurer d'une courroie de transmission qui appliquât ces principes à la réalité japonaise. L'homme devait avoir de l'expérience, de l'autorité parmi ses compatriotes et ne pas s'être compromis avec la clique militaire précédemment au pouvoir. Yoshida Shigeru répondait à cette définition. Fonctionnaire, diplomate de formation, il était le fils d'un membre du Parlement, Tsuna Takeuchi, qui avait participé à la révolte de 1877. Né le 22 septembre 1878 à Tokyo, il avait été adopté, selon un usage japonais, par la famille Yoshida et avait épousé Yukiko, la fille du comte Makino, qui avait fait partie de la délégation japonaise au traité de Versailles. Comme la majorité de l'élite japonaise, il avait fait des études à l'Université impériale de Tokyo d'où il était sorti avec un diplôme de sciences politiques. La carrière diplomatique de Yoshida débuta dans la Chine de l'époque mandchoue, à T'ien-tsin et à Mukden. Après avoir occupé alternativement des postes en Occident et en Chine, il fut reconnu comme l'une des personnalités les plus en vue du Gaimushô. Considéré depuis longtemps par les milit...
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