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32 Sur la route menant Yvan et Marion à Reims, le brouillard avait cédé la place à un temps couvert et pluvieux.

Publié le 06/01/2014

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32 Sur la route menant Yvan et Marion à Reims, le brouillard avait cédé la place à un temps couvert et pluvieux. À choisir, ils préféraient la pluie, qui au moins offrait davantage de visibilité pour leurs recherches. Les essuie-glaces ne cessèrent pas de fonctionner jusqu'à ce qu'ils garent leur véhicule. À quelques mètres de la basilique Saint-Remi, le point lumineux que suivait Eddy sur son écran s'immobilisa. Marion et Yvan sortirent de la voiture et traversèrent l'esplanade de la basilique sans s'y arrêter. La pluie battante les incita à pénétrer à l'intérieur de l'église. Dans l'entrée, Yvan se frictionna les cheveux tandis que Marion s'ébrouait comme un chien mouillé. Avant qu'ils ne s'avancent dans la nef, Yvan posa sa main sur l'avant-bras de la jeune femme. Elle lui sourit, cueillit un baiser sur ses lèvres et l'invita à la suivre. -- Si remarquable que soit cette basilique, dit-elle alors qu'ils se dirigeaient vers l'abside, je ne comprends pas que tu en aies fait notre premier lieu de visite à Reims. La cathédrale revêt logiquement plus d'importance. -- Le tracé est suffisamment précis, Marion. L'alignement de Chambord et de Fontainebleau avec cet édifice religieux ne doit certainement rien au hasard. La cathédrale Notre-Dame de Reims se trouve à environ deux kilomètres d'ici. Cela représente un écart trop important sur la carte, la marge d'erreur à ce point n'est pas possible. Tout nous guidait ici. -- Certes, mais la cathédrale Notre-Dame est le lieu de sacre de tous les rois de France, où l'union du pouvoir royal et du pouvoir religieux était célébrée avec faste. C'est également un édifice d'une taille incroyable, en rapport avec la démesure du château de Chambord. -- Une fois encore, l'illusion peut jouer des tours. Les dimensions de cette basilique sont comparables à celles de la cathédrale Notre-Dame de Reims. Ajoute à cela que l'immense prestige de la cathédrale pouvait inciter à transmettre un secret dans un lieu moins fréquenté. Tu ne crois pas ? Marion promena son regard au milieu des travées et parcourut la nef jusqu'à un transept flanqué de galeries au rez-de-chaussée et à l'étage. -- Souviens-toi, les flèches de la basilique Saint-Remi culminent à cinquante-six mètres, comme la plus haute fleur de lys qui orne le château de Chambord, poursuivit Yvan. -- La fleur de lys est le symbole de la royauté, et c'est dans la cathédrale que les rois étaient couronnés. Dommage de passer à côté d'un tel symbole. Alors, je me répète, pourquoi la basilique SaintRemi ? -- Question pertinente, tu as raison d'insister. Ce bâtiment a été très endommagé à la Révolution, mais il existe depuis un millénaire. Le saint qui lui a donné son nom a baptisé Clovis aux alentours de l'an 500. Quand le roi des Francs s'est converti au catholicisme, cela a été considéré comme l'acte fondateur du royaume de France. -- Le baptême de Clovis, on y revient sans cesse. C'est depuis lors que l'on parle du saint chrême, l'huile sainte dont les rois recevaient l'onction. Cette huile était conservée dans la sainte ampoule. -- La basilique Saint-Remi est connue pour être la gardienne de la sainte ampoule, cela en fait un sanctuaire religieux et royal de premier ordre, observa Yvan. Ils reprirent leurs déambulations. Une pâle lumière filtrait par les vitraux et s'estompait sous les voûtes. Le mauvais temps qui régnait au-dehors plongeait l'édifice dans une pénombre sépulcrale.   Eddy avait relevé le col de sa veste pour dissimuler en partie son visage et partit s'asseoir à l'extrémité d'un banc. Trop près d'eux. Il se releva pour gagner une position moins exposée. Plus Marion et Yvan avançaient dans leurs recherches, plus Eddy devait être vigilant. Son patron l'avait mis en garde. « Ils peuvent à tout moment réussir dans leur entreprise et mettre la main sur ce dépôt... Alors, tiens-toi prêt. J'espère que je me fais bien comprendre. À l'instant décisif, pas d'hésitation. » Eddy n'avait pas droit à l'erreur. Le patron avait de quoi lui faire payer un échec : il en savait trop long sur son compte. Et ça, Eddy l'oubliait trop souvent. Un prêtre venait à sa rencontre, à moins qu'il ne fasse que passer par cette allée. Eddy rentra les épaules et feignit de s'abîmer dans la prière. Le prêtre poursuivit son chemin sans même lui jeter un regard. Eddy releva la tête, Marion et Yvan n'avaient pas quitté son champ de vision. Il se frotta la paupière. De voir ce petit couple se tenir par la main l'exaspérait. L'envie le prit de frapper Yvan, de l'allonger, là, comme un gisant. Il commençait à le gêner sérieusement. La gamine était à lui. À lui. Eddy prenait conscience que le mal qui le rongeait ne faisait que s'étendre : il n'avait jamais tué un homme. Ce serait sans doute ajouter à la jouissance, mais aussi un nouveau besoin à satisfaire, engendrant de nouveaux écarts, avec le risque de plus en plus grand d'être un jour privé de tout cela. Marion et Yvan discutaient à voix basse. -- Léon X est devenu pape en 1513, deux ans avant l'accession de François Ier à la souveraineté. Ces deux-là entretenaient des relations stratégiques. Léon X devait sa position à la puissance et à la richesse de sa famille, les Médicis. Il n'avait rien d'un vicaire de l'Église confit en dévotion. Il aimait les arts, la bonne chère, et menait grand train. Il n'est même pas certain qu'il croyait en Dieu, si l'on se fie aux propos qu'il aurait tenu devant le cardinal Pietro Bembo : « On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ nous a été profitable. » -- Sans doute profitait-il de son pouvoir pontifical pour assouvir ses ambitions personnelles. -- Pas seulement. Il a aussi restauré l'université de Rome, enrichi la Bibliothèque vaticane, et fait travailler Michel-Ange. Le personnage appartenait à son époque, comme François Ier. Tous ces gens avaient l'esprit large et la passion du Beau. -- Leurs affinités ne se sont-elles pas concrétisées dans une alliance politique ? -- Oui, et celle-ci a profité à chacun. Le pape y gagnait en influence et la dynastie des Valois avait de quoi damer le pion aux grands féodaux du royaume, évêques compris. Le concordat de Bologne a accordé à François Ier le pouvoir de nommer lui-même les archevêques, les évêques et nombre d'abbés à l'intérieur du royaume de France. Ces derniers sont devenus ses obligés. Les biens de l'Église et de la monarchie se confondaient ainsi presque. De son côté, le Saint-Siège percevait une taxe à chaque nomination, de quoi renflouer ses caisses.   La statuaire de la basilique ne recélait pas d'énigmes. Ou alors la pierre ne parlait plus, et l'alignement royal si prometteur semblait donner sur une impasse. Vers treize heures, Yvan et Marion trouvèrent une table où déjeuner dans un restaurant du voisinage. Dehors, la pluie continuait à tomber par intermittence. Devant la carte des menus, Marion opta pour une pièce de boeuf saignante accompagnée d'une jardinière de légumes, et Yvan choisit un poulet au curry. Une bouteille de saintnicolas-de-bourgueil accompagna leur repas. -- Trinquons à notre collaboration, dit Marion. -- À nous deux, si tu préfères, répliqua Yvan en plongeant son regard dans le sien. Elle acquiesça avec un sourire qu'il ne lui connaissait pas. Tendre et radieux. Plus tard, alors qu'ils entamaient les desserts, Yvan la relança au sujet de la basilique. -- Nous avons été obnubilés par l'église, et nous avons négligé l'abbaye attenante. Or celle-ci renferme un musée, et sans doute une importante documentation. -- Tu as raison. D'ailleurs... Marion se pencha vers son sac et en retira un dépliant glané sur un présentoir à l'entrée de la basilique. Yvan le feuilleta et se montra intéressé par les pièces exposées. Dès leur sortie du restaurant, ils rejoignirent l'abbaye. À l'intérieur, le musée d'Archéologie et d'Histoire accueillait ses visiteurs par un escalier à double révolution. Yvan lui trouva des similitudes avec ceux du Louvre. Ils déplièrent le plan qu'on leur avait remis et commencèrent la visite. Mosaïque et poteries gallo-romaines, vestiges de statues ayant occupé des niches de la basilique, vases sacrés... Depuis le cloître de l'abbaye, Yvan laissa son regard s'attarder sur les toits de l'église basilicale. Ils n'en avaient pas fini avec elle. Il leur fallait y retourner une fois encore. -- Tu n'en as pas assez vu ? dit Marion qui se plaignait d'une crampe au poignet tant elle avait pris de notes au cours de l'après-midi. -- On ne voit jamais ce qu'il faut tant qu'on ne fait qu'ouvrir les yeux. Ils exploraient à nouveau la nef et les transepts quand un moine les rejoignit pour leur annoncer que c'était l'heure de la fermeture. Il semblait désolé de les interrompre dans leur visite. -- Ce que vous avez devant vous n'est qu'un pâle reflet du passé, dit-il, mais nous tentons de le préserver pour nos hôtes. Yvan l'interrogea sur un point d'histoire qui le préoccupait. -- À la Renaissance, Saint-Remi a reçu la visite d'un certain Robert de Lenoncourt. Auriez-vous connaissance de faits, d'anecdotes, de chroniques locales se rapportant au personnage ? -- Laissez-moi réfléchir... Robert de Lenoncourt... Non, je ne vois pas. En revanche, il se pourrait qu'un ancien diacre puisse vous renseigner. Il est très âgé mais c'est un puits de sciences, et il connaît très bien l'histoire de la basilique. -- Peut-être pourrions-nous le rencontrer ? dit Yvan. -- Il en serait ravi, soyez-en certains. Je vais vous donner son adresse. Il habite dans la région. Vous le saluerez de ma part. Je suis frère Joseph.   Ils allaient le balader jusqu'à quand ? Eddy n'en pouvait plus. Il avait constamment la donzelle sous les yeux. Elle et son soupirant, leurs minauderies, leurs chuchotis, leurs baisers. Ça le minait, et il lui fallait en plus faire le guet sous les averses, le pied de grue dans des églises lugubres, et bouffer du macadam à n'en plus finir. Si jamais ils dégotaient leur trésor, on pouvait lui faire confiance, il désosserait le mec avant de traiter la fille. Et le patron n'aurait rien à dire. Sur l'écran, le point lumineux se déplaçait vers l'ouest. Ils avaient parcouru près de vingt kilomètres. À la sortie d'un secteur boisé, la BMW s'arrêta dans la cour d'une ancienne ferme. La pluie redoubla de violence. Eddy partit se garer dans un chemin creux aussi discrètement qu'il le put et mit sa casquette avant de sortir. Le jour déclinait. S'approcher de la maison ne posa pas de difficultés. Il distingua par la fenêtre éclairée Marion et Yvan, assis sur des fauteuils en face d'un vieillard qui leur présentait des tasses. Ce dernier disparut un instant dans une pièce voisine. Yvan parlait à l'oreille de Marion. Eddy serra les poings. Il n'entendrait rien de la conversation avec le vieux. Autant se mettre à l'abri.   -- On ne vient pas souvent me voir, vous savez, encore moins pour me parler de la basilique. -- Nous y avons passé la journée, dit Marion à leur hôte. -- J'y ai passé ma vie, soupira le vieil homme avec nostalgie. -- Bien des légendes courent à son propos, mais c'est la période de la Renaissance qui nous intéresse, et nous manquons de témoignages écrits. -- Ma mémoire me joue des tours, mais cette abbatiale carolingienne occupe une grande place dans mon coeur, et je crois pouvoir en parler mieux que d'autres, toute modestie mise à part. Il y a des choses que les historiens ne savent pas voir, alors que ça mérite toute notre attention. Comme il arrive à certaines personnes âgées, trop heureuses d'évoquer leurs souvenirs, l'ancien diacre se montra bavard. Intarissable même. Il avait trouvé son public, qu'il gratifia d'un exposé circonstancié sur l'historique de Saint-Remi des origines à nos jours. Yvan et Marion sentaient leurs paupières s'alourdir au fil des épisodes, et Marion se serait assoupie pour de bon si son compagnon ne lui avait pas pincé le bras aux moments critiques. À la fin, Yvan revint aux siècles qui les intéressaient, le XVe et le XVIe. -- Tout ce que je sais, déclara le vieil homme, c'est que Robert de Lenoncourt n'était pas seulement un noble de quelque influence. C'était un initié, et l'un des favoris du roi. Vous m'avez dit avoir visité le musée de l'abbaye. Vous êtes-vous intéressés à la grande tenture, à chacune des dix tapisseries qui la composent et à ce qui les caractérise ? -- Elles racontent la vie de saint Remi, dit Marion. -- Il s'agit de bien plus que cela, affirma le vieil homme après un silence. -- Que voulez-vous dire ? enchaîna Yvan. -- Cette tapisserie porterait la clé d'un trésor. Je me suis évertué des années durant à découvrir de quoi il pouvait s'agir, mais je n'ai rien trouvé. Pourtant, je suis certain de ce que j'avance. Au milieu de la huitième tapisserie est écrit un vers à la signification obscure, et qui compte un distique supplémentaire. Marion et Yvan échangèrent un regard : ils savaient désormais où chercher. Le vieil homme tenta de les retenir à dîner. Ils déclinèrent poliment. La nuit était tombée et ils devaient rentrer à Paris. Derrière le mur en partie effondré d'un poulailler, Eddy claquait des dents, transi de froid. La haine l'avait repris. Il vit le couple se glisser dans la BMW et allumer le plafonnier. Il les vit s'embrasser sans retenue et dut faire un effort prodigieux sur lui-même pour ne pas se ruer vers eux, briser la vitre et commettre l'irréparable. Il se retint, mais la ligne était franchie : il en avait assez de leur filer le train comme un caniche. Une lueur démoniaque s'alluma dans ses yeux. À son tour de mener le bal.   De son portable, Yvan réserva une chambre d'hôtel dans les environs. Inutile de retourner sur Paris pour revenir le lendemain. Pendant que Marion négociait les premières courbes de la départementale, à l'orée de la forêt, Yvan faisait défiler les photos de l'appareil numérique. Soudain, Marion accéléra, éblouie par les phares d'une voiture qui les suivait et se rapprochait d'eux à grande vitesse. -- J'ai beau regarder toutes les photos, impossible de mettre la main sur la tapisserie, dit Yvan. Marion ne répondit pas. -- Bon sang, Marion, ralentis ! Tu vas nous tuer, on n'y voit rien sous cette pluie et la route est glissante. -- Je ne sais pas ce que fiche cette bagnole derrière nous, mais je ne supporte pas d'être collée de cette façon. -- Ralentis, et laisse-la doubler. Au même instant, les phares vinrent illuminer l'habitacle. Un choc sourd propulsa la BMW vers l'avant. -- Mais il est dingue ! Yvan se cramponna à son siège. Médusés, ils virent le véhicule les dépasser par la gauche. Marion voulut remettre les gaz, mais il était trop tard. Eddy leur fit une queue de poisson. La berline plongea sur le côté. Agrippée au volant, le pied sur le frein, Marion avait perdu le contrôle. Des cris retentirent, ils basculèrent dans un fossé. L'un des airbags explosa. Une épaisse fumée blanche s'échappa des essieux. Sur le pare-brise étoilé perlaient des gouttes de sang. Deux cents mètres plus loin, à l'entrée d'un chemin forestier, des feux s'éteignirent.
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« — Sans douteprofitait-il deson pouvoir pontifical pourassouvir sesambitions personnelles. — Pas seulement.

Ila aussi restauré l’université deRome, enrichi laBibliothèque vaticane,etfait travailler Michel-Ange.

Lepersonnage appartenaitàson époque, commeFrançois I er .

Tous cesgens avaient l’espritlargeetlapassion duBeau. — Leurs affinitésnesesont-elles pasconcrétisées dansunealliance politique ? — Oui, etcelle-ci aprofité àchacun.

Lepape ygagnait eninfluence etladynastie desValois avait de quoi damer lepion auxgrands féodaux duroyaume, évêquescompris.Leconcordat deBologne a accordé àFrançois I er lepouvoir denommer lui-même lesarchevêques, lesévêques etnombre d’abbés à l’intérieur duroyaume deFrance.

Cesderniers sontdevenus sesobligés.

Lesbiens del’Église etde la monarchie seconfondaient ainsipresque.

Deson côté, leSaint-Siège percevaitunetaxe àchaque nomination, dequoi renflouer sescaisses.   Lastatuaire delabasilique nerecélait pasd’énigmes.

Oualors lapierre neparlait plus,et l’alignement royalsiprometteur semblaitdonnersurune impasse.

Verstreize heures, YvanetMarion trouvèrent unetable oùdéjeuner dansunrestaurant duvoisinage.

Dehors,lapluie continuait àtomber par intermittence.

Devantlacarte desmenus, Marionoptapour unepièce debœuf saignante accompagnée d’unejardinière delégumes, etYvan choisit unpoulet aucurry.

Unebouteille desaint- nicolas-de-bourgueil accompagnaleurrepas. — Trinquons ànotre collaboration, ditMarion. — À nous deux, situ préfères, répliquaYvanenplongeant sonregard danslesien. Elle acquiesça avecunsourire qu’ilneluiconnaissait pas.Tendre etradieux.

Plustard, alors qu’ils entamaient lesdesserts, Yvanlarelança ausujet delabasilique. — Nous avonsétéobnubilés parl’église, etnous avons négligé l’abbaye attenante.

Orcelle-ci renferme unmusée, etsans doute uneimportante documentation. — Tu asraison.

D’ailleurs… Marion sepencha verssonsaceten retira undépliant glanésurunprésentoir àl’entrée dela basilique.

Yvanlefeuilleta etse montra intéressé parlespièces exposées.

Dèsleursortie durestaurant, ils rejoignirent l’abbaye.Àl’intérieur, lemusée d’Archéologie etd’Histoire accueillait sesvisiteurs parun escalier àdouble révolution.

Yvanluitrouva dessimilitudes avecceuxduLouvre.

Ilsdéplièrent leplan qu’on leuravait remis etcommencèrent lavisite.

Mosaïque etpoteries gallo-romaines, vestigesde statues ayantoccupé desniches delabasilique, vasessacrés… Depuislecloître del’abbaye, Yvan laissa sonregard s’attarder surlestoits del’église basilicale.

Ilsn’en avaient pasfiniavec elle.Illeur fallait yretourner unefoisencore. — Tu n’enaspas assez vu ?ditMarion quiseplaignait d’unecrampe aupoignet tantelleavait pris de notes aucours del’après-midi. — On nevoit jamais cequ’il fauttantqu’on nefait qu’ouvrir lesyeux. Ils exploraient ànouveau lanef etles transepts quandunmoine lesrejoignit pourleurannoncer que c’était l’heure delafermeture.

Ilsemblait désolédeles interrompre dansleurvisite. — Ce quevous avezdevant vousn’estqu’un pâlereflet dupassé, dit-il,maisnous tentons dele préserver pournoshôtes. Yvan l’interrogea surunpoint d’histoire quilepréoccupait. — À laRenaissance, Saint-Remiareçu lavisite d’uncertain Robert deLenoncourt.

Auriez-vous connaissance defaits, d’anecdotes, dechroniques localesserapportant aupersonnage ? — Laissez-moi réfléchir…RobertdeLenoncourt… Non,jene vois pas.

Enrevanche, ilse pourrait qu’un ancien diacrepuisse vousrenseigner.

Ilest très âgé mais c’estunpuits desciences, etilconnaît très bien l’histoire delabasilique. — Peut-être pourrions-nous lerencontrer ? ditYvan. — Il enserait ravi,soyez-en certains.Jevais vous donner sonadresse.

Ilhabite danslarégion. Vous lesaluerez dema part.

Jesuis frère Joseph.   Ilsallaient lebalader jusqu’àquand ? Eddyn’enpouvait plus.Ilavait constamment ladonzelle sous les yeux.

Elleetson soupirant, leursminauderies, leurschuchotis, leursbaisers.

Çaleminait, etillui fallait enplus faire leguet sous lesaverses, lepied degrue dans deséglises lugubres, etbouffer du macadam àn’en plusfinir.

Sijamais ilsdégotaient leurtrésor, onpouvait luifaire confiance, ildésosserait le mec avant detraiter lafille.

Etlepatron n’aurait rienàdire. Sur l’écran, lepoint lumineux sedéplaçait versl’ouest.

Ilsavaient parcouru prèsdevingt kilomètres. À la sortie d’unsecteur boisé,laBMW s’arrêta danslacour d’une ancienne ferme.Lapluie redoubla de violence.

Eddypartitsegarer dansunchemin creuxaussidiscrètement qu’illeput etmit sacasquette avant desortir.

Lejour déclinait.

S’approcher delamaison neposa pasdedifficultés.

Ildistingua parla fenêtre éclairée MarionetYvan, assissurdes fauteuils enface d’un vieillard quileur présentait des tasses.

Cedernier disparut uninstant dansunepièce voisine.

Yvanparlait àl’oreille deMarion.

Eddy serra lespoings.

Iln’entendrait riendelaconversation aveclevieux.

Autant semettre àl’abri.  . »

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