ABLETTE, substantif féminin.

ABLETTE, substantif féminin.  

A.—  ICHTYOLOGIE.  Petit poisson d'eau douce dont les écailles argentées servent à la fabrication des fausses perles : 

Ø 1. L'imitation de la perle se fabrique avec les écailles de l'ablette, pilées et réduites en une sorte de bouillie qu'un ouvrier tourne et retourne sans trêve.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille,  1876, page 22. 

Ø 2. Poil de Carotte est en train d'écailler ses poissons, des goujons, des ablettes et même des perches.

JULES RENARD, Poil de carotte,  1894, page 243. 

Ø 3. Ablette commune (alburnus lucidus), appelée aussi Ovelle, Blanchet... Entre l'insertion des nageoires ventrales et l'anus, la carène de l'abdomen est tranchante...

HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique,  1909, page 211. 

Ø 4. Ablette spirlin (alburnus bipunctatus), appelée aussi Spirin, Albe grise.... Diffère de l'espèce précédente en ce que la ligne latérale est placée entre deux séries de points noirs.

HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique,  1909, page 211. 

Remarque : Outre les groupes associatifs courants où l'adjectif a une valeur déterminative : ablette(s) commune(s) (exemple 3; Émile Zola, Le Ventre de Paris, tome 1, 1873, page 699) et ablette spirlin (exemple 4), on relève d'autres groupes où les mots associés à ablette, sans être spécifiques, se rencontrent cependant avec une certaine fréquence, pour marquer notamment soit la couleur : ablette argentine (A. de Noailles, Le Coeur innombrable, 1901, page 90), ablette d'argent (Romain Rolland, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 121); soit la quantité : nuées, tas, masse grouillante d'ablettes (Émile Zola, A. de Noailles,) confer aussi stylistique. 

B.—  Au figuré.  Personne faible qui se laisse facilement maîtriser ou duper : 

Ø 5. Au lieu de grands gaillards, de musculeux athlètes, Nous avons du fretin, des goujons, des ablettes.

AMÉDÉE POMMIER, Colères,  1844, page 77. 

Ø 6. Ainsi nous allons toujours être mangées, pauvres ablettes, par les gros poissons...

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, François le Champi,  1850 dans L. VINCENT, La Langue et le style rustique de G. Sand dans ses « Romans champêtres », 1916, page 136. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 36.