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ABOLITION, substantif féminin.

Publié le 27/09/2015

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ABOLITION, substantif féminin.  

Action d'abolir. 

A.—  DROIT.   [En parlant des lois ou d'une décision officielle émanant d'une autorité légale (confer historique)] :

Ø 1. Peu après, le peuple demande l'abolition de la loi qui défend le mariage entre les deux ordres, et veut entrer en partage du consulat.

JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 132. 

Ø 2. L'ordre d'incarcération était venu d'en haut, il faut que d'en haut aussi vienne l'ordre de liberté. Or Napoléon est rentré depuis quinze jours à peine; à peine aussi les lettres d'abolition doivent-elles être expédiées.

ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 143. 

Remarque : L'expression lettres d'abolition appartient à la langue du droit ancien et à la langue diplomatique; elle désigne la décision royale qui, avant 1789, soustrayait un délinquant aux poursuites commencées ou à la peine prononcée (confer M. MARION, Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe.  et XVIIIe.  siècle, 1923; confer aussi historique I). 

B.—  Acception au figuré ou générale : 

Ø 3.... car le baptême étant aussi là-dedans, soixante-dix-sept signifie l'abolition de tous les péchés par le baptême, comme saint Augustin l'a démontré aux académies d'Afrique.

ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann,  1840, page 10. 

Ø 4.... il faut des instruments de vie tout nouveaux, et l'abolition, le sacrifice définitif de l'organisme primitif. (...) Plusieurs chenilles qui se changent en pleine lumière, et suspendues à un arbre par un petit câble de soie, nous permettent de voir de près, de nos yeux, ce prodigieux tour de force.

JULES MICHELET, L'Insecte,  1857, page 70. 

Ø 5.... là où les volontés ne coopèrent pas librement à l'oeuvre sociale, là où l'individu est soumis à la loi de l'ensemble par la force et par l'habitude, et non point par la seule raison, l'humanité est basse et mutilée. C'est donc seulement par l'abolition du capitalisme et l'avènement du socialisme que l'humanité s'accomplira.

JEAN JAURÈS, Études socialistes, Le Socialisme et la vie, 1901, page 136. 

Ø 6. Thibaudet remarque chez Mallarmé l'emploi préféré des mots négatifs, notamment des « absences »; il eût pu joindre des « néants », des « vacances », des « nudités », des « abstentions », des « abolitions », des « inanités » :...

JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure,  1945, page 21. 

Remarque : 1. Pour les séries synonymes ou antonymes, abolition peut être l'objet du même type de classement que le verbe abolir. 2. L'exemple 3 présente une nuance de sens (effacement) propre au vocabulaire religieux; l'effacement des péchés est assimilé à un acte de Dieu, souverain juge. 3. Comme pour abolir, les groupes associatifs les plus fréquents peuvent être répartis en deux catégories : abolition de + complément; abolition + adjectif (confer correspondant sous abolir). Abolition a fréquemment pour complément les mots esclavage, impôts, peine de mort, privilèges, sacrifice, usages, etc. ou appelle les épithètes définitive, entière, générale, irrévocable, radicale, totale. (confer E.-D. Bar, Dictionnaire des épithètes et qualificatifs, 1930). 

 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 340. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 727, b) 706; XXe.  siècle : a) 388, b) 212. 

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