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ABORTIF -> AVORT ER ABOUCHER -> ABOULER -> BOUCHE BOULE ABOULIE n.

Publié le 29/04/2014

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ABORTIF -> AVORT ER ABOUCHER -> ABOULER -> BOUCHE BOULE ABOULIE n. f . e st un emprunt médical (1883, Th. Ribot) au grec aboulia « irréflexion », de a- privatif (-> 2 a-) e t boulê « volonté, décision », nom d'action correspondant à boulesthai « vouloir ». Ce verbe repose sur la même racine que ballein « atteindre par un trait » (-> bal). ? Terme de psychiatrie, le mot est devenu relativement courant pour « absence pathologique d'esprit de décision ». ABOUTER, ABOUTIR -> BOUT ABOYER v. int r. e st une forme modifiée (au XVIIe s.) de abayer (mil. XIIe s.), qui vient d'une syllabe expressive, onomatopéique, évoquant le cri du chien. Cette forme est baï ou baou, q ue l'on retrouve dans le latin baubari e t le grec bauzein « aboyer ». ? Aboyer se dit du cri du chien et, par comparaison, de cris humains (dès le XIIe s.). Le sens initial est très vivant en français d'Europe, alors qu'au Québec, on emploie surtout japper. ? Il faut signaler un second verbe abaier, abayer, d u latin batare q ui a donné béer (les deux verbes sont distingués par Furetière). Ce verbe a pu interférer par son sens (« avoir la bouche ouverte ») ; ainsi dans des emplois figurés comme abboyer aux nues (nuages) « aspirer à l'impossible », qui correspond à abaier ; ce verbe a pu être compris comme « aspirer intensément à (qqch.) », d'où « crier pour l'obtenir ». ? Quant au verbe ici commenté, il s'est employé au figuré pour « protester bruyamment » (avec confusion entre les deux verbes), puis (XVIe s.) « crier très fort » et « annoncer à voix très haute », par métaphore du chien. Le sens propre a eu un emploi transitif (v. 1180), « poursuivre de ses aboiements », remplacé par aboyer contre (XVIe s., Montaigne), après (XVIIe s.), à qqn (1606, sorti d'usage). D'autres emplois figurés concernent des choses bruyantes (XVIe s.), des armes, etc. Ils sont archaïques. ? ? Les dérivés abayement (fin XIIIe s.) et abayeur (XIIIe s.) ont été aussi modifiés en ABOIEMENT n. m. (XVIe s.) et ABOYEUR n. m. (abboyeur, XVIe s.), forme qui l'emporte définitivement au XVIIe siècle. Abayeur d ésigne d'abord une personne qui proteste avec force, puis (1387) un chien qui aboie. ? Abaiere, « celui qui convoite » (1250-1270), correspond à l'autre verbe abaier (ci-dessus). ? Les valeurs anciennes sont passées de « personne qui désire et réclame qqch. » (abayeurs de succession, XVIe s.) à « personne qui réclame bruyamment », par métaphore du chien qui aboie (XVIIIe s.). Des spécialisations pour « crieur de journaux » (1828 ; les emplois antérieurs, XVIIe -XVIIIe s., concernent des journalistes ou critiques hargneux), « crieur de théâtre » (1814), « huissier de prison » (1862), ont eu leur heure de vogue, puis sont sortis d'usage. ABOI n. m., d 'abord abai, e st le déverbal (mil. XIIe s.) de abbayer, refait en aboi au XIVe s. (13541376) ; depuis la fin du XIIe s., le mot s'emploie au figuré et aux abois (1394, rendre aux abois) a quitté la vénerie pour signifier « à la dernière extrémité » (1594). Remplacé par aboiement au sens propre, il est aujourd'hui démotivé. ? ABRACADABRANT , ANTE , adjectif expressif qui date de l'époque romantique (1834, Gautier), est formé, avec le suffixe -ant d es adjectifs participiaux, sur ABRACADABRA, mot cabalistique célébré au XVIe s. par Ambroise Paré (« ce beau mot abracadabra » ). Cette formule de magie, attestée en latin tardif (déb. IIIe s.), est empruntée au grec, où elle semble provenir de abraxas, n om d'un dieu intermédiaire dans le système gnostique de Basilide (mort en 130). Ces mots grecs ont été expliqués par E. Katz comme des lectures en boustrophédon (écriture continue, de gauche à droite puis de droite à gauche) d'une formule hébraïque ? arba? (quatre) d ?k (du verbe « casser ») ? arba?, c'est-à-dire « le Quatre (cryptogramme pour le Tout-Puissant) anéantit les quatre (éléments) ». La formule a été connue par ses usages thérapeutiques ; puis le mot s'est employé comme nom masculin (un abracadabra). ? Le dérivé plaisant abracadabrant signifie « étrangement compliqué, très bizarre ». ? La variante ABRACADABRESQUE a dj. (Gautier) n'a pas vécu, alors que dérivé de abracadabrant, a été immortalisé par Rimbaud. ABRACADABRANT ESQUE a dj., ABRASION n. f . e st un emprunt (1611) au latin abrasio, d u supin de abradere « e nlever en grattant », préfixé en ab- (-> à) d e radere (-> raser). ? Le mot désigne l'action d'enlever en grattant, en frottant ; employé en 1611 dans un contexte liturgique, il est repris dans la langue médicale au XVIIIe s. (1751, Encyclopédie ) ; c'est alors un réemprunt au latin médiéval des chirurgiens abrasio (v. 1270) « fait d'enlever en rasant », distingué de fricatio. ? Après un réemprunt au XIXe s., en chirurgie dentaire, l'usage moderne correspond à celui de l'adjectif abrasif (déb. XXe s.). ? ABRASER v. t r. e st formé savamment sur le participe passé de abradere au sens figuré de « raser, démolir (un édifice) » (1364), sauf dans les dialectes. Cet emploi du moyen français reste isolé. Le verbe moderne vient plutôt du radical de abrasion, abrasif ; il est didactique, spécialisé en médecine (1867), chirurgie dentaire, puis en technique. ABRASIF, IVE a dj., formé sur le radical d'abrasion, q ualifie les matières destinées à user, à polir une surface. Attesté au début du XXe s., il est aussi substantivé (1905). ? Du sens général ancien de abraser, conservé littérairement, provient le dérivé ABRASEMENT n. m. (abracement, XVe s.), peut-être conservé dialectalement et repris par quelques écrivains, notamment Péguy, au XXe siècle. ? ABRÉGER -> BREF ABREUVER v. t r. e st issu par métathèse (abriever, puis abruver) de abevrer (XIIe s., Wace), aboivrer, q ui provient du latin populaire °abbiberare (i e t e brefs), composé de bibere (-> boire) q ui a produit plusieurs verbes romans, tels l'italien abbeverare, l'espagnol abrevar, l'ancien provençal abeurare. L ? Le verbe français signifie dès l'origine « donner à boire à (qqn, un animal) » et s'emploie (XIIe s.) au pronominal, ce dernier au figuré (s'abreuver d'idées, e tc.) au début du XVIIe s. (d'Aubigné). Il se dit pour « arroser (la terre, les plantes) » (1260) et dans de nombreux contextes techniques. ? Au figuré, abreuver qqn de qqch. « lui faire croire » (1538) a vieilli, mais la valeur « accabler » (abreuver qqn d'injures, de douleur), attestée chez d'Aubigné, est encore d'usage littéraire. ? Le principal dérivé est ABREUVOIR n. m., d 'abord abreveor (XIIIe s.) « lieu où l'on fait boire les bestiaux », qui entre dans la locution archaïque abreuvoir à mouches (1584) « large blessure », et a signifié plaisamment « cabaret » (1673 ; encore vivant fin XIXe s.). Se dit en français du Canada, notamment au Québec (1940), pour tout endroit, fontaine, distributeur d'eau potable, etc. où l'on peut boire (emploi critiqué). ABREUVAGE n. m., d 'abord (1262) « droit sur la vente des boissons », aussi « boisson, breuvage empoisonné » (1268-1291), correspond surtout à « action d'abreuver » (v. 1290). Il ne s'est conservé qu'en terme militaire (halte d'abreuvage) e t, régionalement, pour « point d'eau où les animaux s'abreuvent ». ? ABREUVEMENT n. m. apparaît comme terme de droit criminel, à propos de la question par l'eau (1250). Le sens général d'« action d'abreuver » (1341, abruvement) est seul resté en usage. ? ? v oir BREUVAGE. ABRÉVIATION -> BREF ABRI n. m. e st dérivé (v. 1170) de l'ancien verbe abrier (repéré au XIe s. en judéo-français, puis au XIIIe s.), issu du bas latin apricare, modification du latin classique apricari (2e conjugaison), de apricus q ui signifie « exposé au soleil ». Ce mot latin est d'origine obscure, mais les Latins le rapprochaient de aperire « ouvrir » (-> apéritif), e n lui donnant le sens de « lieu ouvert au soleil ». L ? Dans ses premiers emplois, abri d ésigne un lieu couvert, qui protège de la pluie, idée qui remplace celle de l'origine latine « lieu où l'on se réchauffe et se repose au soleil ». ? Le mot prend au XIIIe s. la valeur abstraite de « refuge, protection morale » et se spécialise au sens concret en marine (attesté 1678). En l'abri de (XIIe s.) a disparu, remplacé par à l'abri (de) [1564]. ? L'expression abri d'auto e st employée en français du Canada, pour un toit en appentis accolé au mur d'une maison, sous lequel on peut ranger une automobile. ? Le verbe ABRIT ER a été formé vers la fin du XVe s. sur abri, pour remplacer abrier q ui avait disparu. S'abriter e st attesté au XVe s. (1489). Le mot a été repris au XVIIIe s. en horticulture, au participe abrité, ée (1740) ; l'emploi général du verbe et du participe semble dater de la fin du XVIIIe siècle. Les dérivés et composés de abri n 'ont pas vécu, à l'exception de ABRIVENT n. m. (1771), employé en culture et en technique, du terme didactique ABRI-SOUS-ROCHE n. m. (1868), terme désignant un enfoncement dans une paroi rocheuse ayant servi d'habitat dans la préhistoire, et de ABRIBUS n. m. (1965), nom déposé, de abri e t de autobus, d ésignant un arrêt d'autobus aménagé en abri, mot critiqué que l'on a proposé de remplacer par le régionalisme aubette. ? S ANS-ABRI n. (1928, Malraux) désigne une personne sans domicile, et tend à remplacer sanslogis. ? ABRICOT n. m. e st un emprunt indirect (XVIe s.) à l'arabe ? al barq?q, lui-même emprunté au grec. Une série de mots apparentés dans les langues romanes (catalan, espagnol, portugais, italien, français) atteste l'histoire compliquée de ce terme, reflet de celle du fruit qu'il désigne. Originaire de Chine, l'abricot a commencé sa carrière méditerranéenne en Syrie. Les Grecs l'avaient appelé armeniakon « fruit d'Arménie », parce que l'Arménie était sa provenance immédiate. Pour les Latins, la pruna armeniaca (« prune d'Arménie ») se nommait aussi praecoquum « le fruit précoce » (-> précoce), mot passé en grec tardif sous la forme praikokion. C 'est ce dernier mot grec qui a été adopté par les Arabes, qui cultivèrent mieux que d'autres le fruit, et c'est le mot arabe ? al barq?q, où al e st l'article et barq?q représente le grec praikokon, q ui a été adapté dans la péninsule Ibérique (le mot espagnol albaricoque e st attesté en 1330), puis plus au Nord, et notamment en France.

« ❏ L es d ériv és ab ay em en t ( fin XIII e s .) e t ab ay eur ( XIII e s .) o n t é té a u ssi m od if ié s e n ABO IE M ENT n.

m . ( XV I e s .) e t ABO YEU R n.

m . ( ab boyeur, XV I e s .) , f o rm e q ui l 'e m porte d éfin iti v em en t a u XV II e s iè cle . Abay eur d ésig ne d 'a b ord u n e p ers o n ne q ui p ro te ste a v ec f o rc e , p uis ( 1 387) u n c hie n q ui a b oie .

◆ Abaie re , « c e lu i q ui c o n voite » ( 1 250-1 270), c o rre sp on d à l 'a u tr e v erb e ab aie r ( c i- d essu s).

◆ L es vale urs a n cie n nes s o n t p assé e s d e « p ers o n ne q ui d ésir e e t r é cla m e q qch.

» ( ab ay eurs d e su cce ssio n , XV I e s .) à « p ers o n ne q ui r é cla m e b ru yam men t » , p ar m éta p ho re d u c hie n q ui a b oie ( XV III e s .) .

D es s p écia lis a ti o n s p our « c rie ur d e j o urn au x » ( 1 828 ; l e s e m plo is a n té rie urs , XV II e - XV III e s ., c o n ce rn en t d es j o urn alis te s o u c riti q ues h arg neux), « c rie ur d e th éâtr e » ( 1 814), « h u is sie r d e p ris o n » ( 1 862), o n t e u l e ur h e ure d e v og ue, p uis s o n t s o rti s d 'u sa g e. ■ A BO I n.

m ., d 'a b ord ab ai, e st l e d év erb al ( m il.

XII e s .) d e ab bay er, r e fa it e n ab oi a u XIV e s .

( 1 354- 1376) ; d epuis l a f in d u XII e s ., l e m ot s 'e m plo ie a u f ig uré e t au x a b ois ( 1 394, re n dre a u x a b ois ) a quitté l a v én erie p our s ig nif ie r « à l a d ern iè re e xtr é m ité » ( 1 594).

R em pla cé p ar ab oie m en t a u se n s p ro pre , i l e st a u jo urd 'h u i d ém oti v é. AB RAC AD AB RAN T , AN TE , a d je cti f e xpre ssif q ui d ate d e l 'é p oq ue r o m an ti q ue ( 1 834, G au ti e r), est f o rm é, a v ec l e s u ffix e -a n t d es a d je cti f s p arti c ip ia u x, s u r ABR AC AD ABR A , m ot c ab alis ti q ue c élé b ré au XV I e s .

p ar A m bro is e P aré ( « c e b eau m ot ab ra cad ab ra » ).

C ette f o rm ule d e m ag ie , a tte sté e e n la ti n ta rd if ( d éb .

III e s .) , e st e m pru n té e a u g re c, o ù e lle s e m ble p ro ven ir d e ab ra x as, n om d 'u n d ie u in te rm éd ia ir e d an s l e s y stè m e g nosti q ue d e B asilid e ( m ort e n 1 30).

C es m ots g re cs o n t é té expliq ués p ar E .

K atz c o m me d es l e ctu re s e n b oustr o phéd on ( é critu re c o n ti n ue, d e g au che à d ro ite puis d e d ro ite à g au che ) d 'u n e f o rm ule h éb ra ïq ue ᾿arb a῾ ( q uatr e ) dāk ( d u v erb e « c asse r » ) ᾿arb a῾ , c'e st- à -d ir e « l e Q uatr e ( c ry pto g ra m me p our l e T out- P uis sa n t) a n éan ti t l e s q uatr e ( é lé m en ts ) » .

L a fo rm ule a é té c o n nue p ar s e s u sa g es th éra p euti q ues ; p uis l e m ot s 'e st e m plo yé c o m me n om masc u lin (u n a b ra cad ab ra ). ❏ L e d ériv é p la is a n t ab ra cad ab ra n t s ig nif ie « é tr a n gem en t c o m pliq ué, tr è s b iz arre » . ❏ L a v aria n te ABR AC AD ABR ESQ UE adj. ( G au ti e r) n 'a p as v écu , a lo rs q ue ABR AC AD ABR ANT ESQ UE adj.

, dériv é d e ab ra cad ab ra n t, a é té i m morta lis é p ar R im bau d . AB RAS IO N n.

f . e st u n e m pru n t ( 1 611) a u l a ti n ab ra sio , d u s u pin d e ab ra d ere « e n le ver e n g ra tta n t » , pré fix é e n ab - (→ à ) d e ra d ere (→ r a se r). ❏ L e m ot d ésig ne l 'a cti o n d 'e n le ver e n g ra tta n t, e n f ro tta n t ; e m plo yé e n 1 611 d an s u n c o n te xte litu rg iq ue, i l e st r e pris d an s l a l a n gue m éd ic ale a u XV III e s .

( 1 751, Ency clo péd ie ) ; c 'e st a lo rs u n ré e m pru n t a u l a ti n m éd ié v al d es c hir u rg ie n s ab ra sio ( v .

1 270) « f a it d 'e n le ver e n r a sa n t » , d is ti n gué de fric ati o . ◆ A prè s u n r é e m pru n t a u XIX e s ., e n c hir u rg ie d en ta ir e , l 'u sa g e m od ern e c o rre sp on d à ce lu i d e l 'a d je cti f ab ra sif ( d éb .

XX e s .) .. »

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