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abstention - Définition.

Publié le 18/10/2013

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abstention - Définition. n.f. SOCIOLOGIE ÉLECTORALE : non-participation à un scrutin. L'abstention a des conséquences importantes sur le résultat des élections. Selon qu'on se réfère à ceux qui ont le droit de voter ou à ceux qui votent, la barre de la majorité absolue change ; or on tient compte, en général, du nombre des suffrages exprimés. La mobilisation des abstentionnistes est un des objectifs des campagnes électorales. La mesure de la participation est parfois difficile : sont comptés comme électeurs potentiels soit les citoyens en âge de voter (États-Unis), soit ceux qui se sont fait inscrire (France). En France, environ 7 % des citoyens sont non inscrits : le corps électoral potentiel est plus élevé que le corps électoral réel. Néanmoins, l'écart du taux de participation entre la France et les États-Unis est tel que, dans ce dernier pays, la participation semble faible : 50,1 % lors de l'élection présidentielle de 1988 et 55,5 % lors de celle de 1992 ; en France, au second tour de l'élection présidentielle, 84,1 % en 1988 et 80 % en 1995. Les explications de l'abstention. Il existe un abstentionnisme de force majeure (personnes malades, mauvais temps...). Mais les raisons sont surtout sociologiques. L'abstentionnisme augmente quand l'intégration sociale diminue (faible niveau des diplômes, chômage, jeunesse). Il s'explique aussi par la rationalité du comportement politique : il est d'autant plus faible que les enjeux paraissent cruciaux aux électeurs : 15,06 % d'abstentions au référendum du 28 septembre 1958 sur la Constitution, 39,5 % à celui du 23 avril 1972 sur l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. L'abstention peut aussi signifier, comme le vote nul, le refus du choix : cela a été manifeste lors des législatives de 1993, en France (32,4 % d'abstentions au second tour). Il est utile pour un gouvernement d'obtenir un taux élevé de participation qui renforce la légitimité du système politique ; c'est pourquoi certaines dictatures recourent à l'intimidation ou à la coercition physique. Une faible participation peut être le signe d'une apathie politique qui rend difficiles les décisions. La situation des pays ayant accédé à la démocratie est contrastée : en Pologne, lors de l'élection présidentielle de décembre 1990, il y eut 46,6 % d'abstentions au second tour. Les campagnes en faveur du vote sont rarement efficaces, et le vote obligatoire (comme en Belgique) ne change pas les attitudes politiques. Voir aussi comportement électoral et le dossier élections.

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