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ACHETEUR, -EUSE, -ERESSE, adjectif et substantif.

Publié le 01/10/2015

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ACHETEUR, -EUSE, -ERESSE, adjectif et substantif.  

(Celui ou celle) qui achète. 

A.—  Emploi adjectival.  [Avec ou sans complément] :

Ø 1.... les soldats et l'argent sont fournis à l'insurrection de Cuba par trois grandes maisons d'Amérique acheteuses de tous les sucres de ces années dernières et qui font détruire par les insurgés les plantations, —  ce qui doit faire monter le sucre à des prix énormes.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  juin 1896, page 994. 

Ø 2.... les nations bénéficiaires ont choisi un réacteur de recherche américain, d'un prix en général compris entre un demi et un million de dollars, et ont profité d'une subvention de trois cent cinquante mille dollars offerte par le gouvernement à chaque pays acheteur.

BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques,  1962, page 122. 

B.—  Emploi comme substantif (plus fréquent que le précédent) 

1. [Avec un complément prépositionnel] :

Ø 3. Stein est le collectionneur américain, grand acheteur des Matisse.  

ANDRÉ GIDE, Journal,  1909, page 273. 

Ø 4. « On peut supprimer l'opposition entre acheteur et vendeur du travail, écrivait-elle, [Simone Weil] sans supprimer l'opposition entre ceux qui disposent de la machine et ceux dont la machine dispose. »

ALBERT CAMUS, L'Homme révolté,  1951, page 266. 

Ø 5. La détermination des conditions de maximation demeure la même, dans son principe, quelle que soit la dépense de contrainte engagée (réclame ou autre contrainte) et quel que soit le sujet à l'égard de qui elle s'exerce (acheteur de produits, producteur, concurrent).

FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.  siècle.  1964, page 308. 

2. Emploi absolu : 

Ø 6. Après avoir traversé les longues rues de Stamboul qui longent les murs du vieux sérail, et passé par plusieurs magnifiques bazars encombrés d'une foule innombrable de marchands et d'acheteurs, nous sommes montés, par de petites rues étroites, jusqu'à une place fangeuse sur laquelle s'ouvre la porte d'un autre bazar.

ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 401. 

Ø 7. Il faudrait (...) supprimer tout intermédiaire entre le producteur et l'acheteur, et quand même cette question en soi est insoluble.

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1872, page 455. 

Ø 8. Vallette m'apprend qu'il en est de l'exégèse comme de mes autres livres. Mille acheteurs en un an, clientèle très-sûre, très-fidèle, mais ne s'accroissant pas.

LÉON BLOY, Journal,  1902, page 109. 

Ø 9. Considérez l'acheteur et le vendeur autour d'une vache; le vendeur ne cesse pas de faire croire, par les paroles et l'attitude, qu'il n'est pas pressé de vendre; et l'acheteur, au contraire, fait entendre, par une comédie parfaitement jouée, qu'il n'a point envie d'acheter,...

ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1921, page 202. 

Ø 10.... la présence et les luttes de grandes unités qualifient les vues qu'on forme sur les tendances spontanées à long terme d'un marché, les équilibres longs de l'offre et de la demande, la souveraineté ou la liberté de l'acheteur et du consommateur final, et la meilleure allocation nationale et mondiale des ressources par le mécanisme des prix.

FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.  siècle.  1964, page 570. 

Remarque : 1. Acheteur se trouve fréquemment opposé à producteur (exemple 5 et 7), plus souvent encore à marchand (exemple 6) et surtout à vendeur (exemple 4 et 9). 2. Acheteur devient dans le vocabulaire commercial presque synonyme de client (exemple 8) et de consommateur (exemple 10). 

3. Emplois techniques. 

—  BOURSE.  Personne qui, spéculant sur la hausse d'une valeur, cherche à en acquérir : 

Ø 11. L'agent de change de Maublanc fit une nouvelle offensive de baisse, vainement. La demande revenant, les autres vendeurs haussaient leurs offres. Certains, vendeurs l'heure précédente, se replaçaient acheteurs.

MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, pages 113-114. 

—  COMMERCE.   [Avec ou sans complément prépositionnel]  Agent chargé d'effectuer les achats pour le compte d'un employeur : 

Ø 12. Dans les spéculations commerciales, l'acheteur, ne s'approvisionnant pas pour sa propre consommation, proportionne ses achats à ce qu'il espère pouvoir vendre; or, la quantité de marchandises qu'il pourra vendre étant proportionnée au prix où il pourra les établir, il en achètera d'autant moins que le prix en sera plus élevé, et d'autant plus que le prix sera moindre.

JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique,  1832, page 318. 

Ø 13. Votre cachemire vous sera envoyé avec les garnitures choisies également par notre acheteuse, dans les vingt-quatre heures qui suivront la réception par elle de votre lettre.

STÉPHANE MALLARMÉ, La Dernière mode,  1874, page 792. 

Ø 14.... il s'éloigna, en déclarant qu'il n'admettait pas qu'un acheteur manquât de flair, jusqu'à commettre la bêtise de s'approvisionner au-delà des besoins de la vente.

ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames,  1883, page 675. 

Ø 15.... désigné comme acheteur officiel des trois blocs par la confiance de mes compagnons, j'allais une fois le mois à Cracovie procéder aux emplettes nécessaires pour nos universités et nos théâtres.

FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances,  1946, page 319. 

Remarque : Il semble que la profession d'acheteur soit surtout courante dans le domaine de la mode et de la confection (exemple 13). 

4. Argot. Acheteur à la course, acheteur à la foire d'empoigne. Voleur aux étalages (confer acheter I B 2, 3 et Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT), 1901). 

 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 457. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 737, b) 492; XXe.  siècle : a) 770, b) 587. 

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