Devoir de Philosophie

ACOQUINEMENT, substantif masculin.

Publié le 03/10/2015

Extrait du document

ACOQUINEMENT, substantif masculin.  

Péjoratif.  État de celui qui s'acoquine; attache, attachement stables, mais socialement irréguliers. 

A.—  [L'objet de l'attachement désigne un couple vivant en concubinage] (Confer acoquiner B 1 a) : 

Ø 1. Je considère notre valeur et notre force morales. D'abord, ce grand impedimentum de l'homme, l'amour et la femme, réduit à la plus simple expression. Rien de ce compagnonnage que nous voyons autour de nous, de ces acoquinements et de ces contrefaçons de ménage, qui embrassent la carrière de l'homme, occupent sa pensée, le dérangent d'une volonté une et constante :...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  mai 1859, page 598. 

Ø 2. Il [Coriolis] se rappelait sa jeunesse, où pour échapper à la solitude, il avait toujours mis une femme dans son intérieur et fini ses liaisons en acoquinements.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon,  1867, page 140. 

Ø 3. Après la marquise, il avait passé aux bras d'actrices sottes, de filles nulles, de veuves exaltées, menant une vie d'acoquinements et de collages successifs. À peine sorti d'un bourbier, il trébuchait dans un autre.

JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême,  1884, page 294. 

—  Par extension.  [En parlant d'une vie commune un peu suspecte, mais doublée d'agrément] :

Ø 4. Et malgré moi, je suis touché, et je sens qu'à travers l'abominable jalousie qu'il a eue de moi, toute sa vie, une vieille habitude, un restant tendre de notre acoquinement artistique dans le passé, le plaisir de converser avec moi du Japon, triomphe de cette jalousie et le fait, par les moments tristes de sa vie, presque aimant de ma personne.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  décembre 1889, page 1089. 

Remarque : Confer aussi exemple cité dans étymologie. 

B.—  [L'objet de l'attachement est un inanimé]  Attachement malsain. Acoquinement à : 

Ø 5. —  Comme ça, ajoutait-elle, on est sûr d'avoir toujours une tombe bien propre, même quand personne ne pense plus à vous. Ça n'a pas besoin d'entretien. Ma mère me rapportait ces choses, exprimait les mêmes désirs. Cet acoquinement à la peine, à la mort me faisait horreur.

JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 238. 

Remarque : Cet emploi correspond à s'acoquiner à, \" s'habituer à, notamment à fréquenter un lieu \", aujourd'hui vieilli, mais conserve son sens de \" trop s'attacher à \" dans certaines régions, notamment de l'Ouest, d'où est originaire J. Guéhenno (né à Fougères), (confer Französisches etymologisches Wörterbuch (WALTHER VON WARTBURG) tome 2, 2, au mot kok). 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6. 

Liens utiles