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AFFUR(E), (AFFUR, AFFURE) substantif masculin.

Publié le 08/10/2015

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AFFUR(E), (AFFUR, AFFURE) substantif masculin. Argot . I.- Au propre . A.- Vieux. Gain plus ou moins licite, bénéfice : Ø 1. Affure . Bénéfice. Je n'ai eu que 12 balles d' affure sur la Camelotte de Guillaume. FORÇAT ANSIAUME, Argot en usage au bagne de Brest, 1821, feuillet 5, r o, § 16. Ø 2. J'ai mon fade d' affure (part de vol ou d'une opération quelconque). CHARLES VIRMAÎTRE, Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, Supplément, 1899, page 5. Ø 3. Moralité [des Animaux malades de la peste ] . Les gros ont tout l' affur' : « Pognon, perlot, bifteack ». MARCUS, Quinze fables célèbres (racontées en argot par Marcus), 1947, II, 3. Ø 4. Affure , substantif féminin. Bénéfice (...) Il s'agit d'un turbin glandilleux, mais il y a tout de même 500 sacs d' affure ! ALBERT SIMONIN, Le Petit Simonin illustré, dictionnaire d'usage, 1957, page 20. Ø 5. Affure . Ce qui est en marge des bénéfices licites. CHARLES-LOUIS CARABELLI . Langue populaire . · Monsieur de l'affur. " Celui qui gagne, honnêtement ou en trichant, plutôt en trichant qu'honnêtement. Argot des Grecs. " (Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, 1867, page 5). · Faire de l'affure : Ø 6. Voler sur les marchandises, les fonds qu'on vous confie. Faire de l' affure . Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT) 1901, page 452. B.- " Se dit aussi d'une avance faite à un ouvrier. " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907) : Ø 7. Affures. Avances d'argent sur un ouvrage, - dans le jargon des ouvriers. LUCIEN RIGAUD, Dictionnaire du jargon parisien, L'Argot ancien et moderne, 1878, page 6. - Au figuré . Avoir de l'affure sur quelqu'un. " Avoir de l'avance sur lui (course, poursuite). " (Notes manuscrites interfoliées au dictionnaire de Delesalle (ÉVARISTE NOUGUIER), 10-01-1900). II.- Par extension. Emploi ou opération qui procure un profit pécuniaire : Ø 8. L'effroi du tréfonds, c'est d'être un jour « fleur », sans emploi... J'en ai toujours traîné un moi, un n'importe quel infect affure... J'en becquète un peu, comme on se vaccine... Je m'en fous ce qu'il est... Je le baguenaude à travers les rues, montagnes et mouscailles. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 182. Ø 9.... c'était un terrible afur le boulot qu'il s'envoyait! LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 418. Ø 10. Moi, il me restait toute la corvée, le plus sale dégueulasse afur... Extirper des fondrières tout notre bastringue avant la nuit. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 461. - Ce mot perd peu à peu de son contenu significatif et devient, dans la langue de Céline, synonyme péjoratif de truc, affaire : Ø 11. Le raton sur sa badine? ça paraissait impossible! quel trumeau! quel afur ! quelle bobinette! en pipe il ferait peur! il ferait pas vingt sous! enfin c'était son affaire !... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 277. Ø 12. Toi, n'est-ce pas, tu ne te doutes de rien! tu écouteras n'importe quoi! tu n'as rien à faire au fond... Mais moi, tu comprends mon ami, ça n'est pas du tout le même afur... Ah! pas du tout le même point de vue !... J'ai un souci moi... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 437.

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