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albigeois, oise adj.

Publié le 19/04/2014

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albigeois, oise adj. et n. D'Albi. E n. m. pl. RELIG. Membres d'une secte qui, pendant les XIIe et XIIIe s., répandirent dans le sud de la France - et en particulier dans la région d'Albi - la doctrine néomanichéenne des cathares. Les albigeois ne croyaient ni à l'enfer, ni à la résurrection de la chair, proscrivaient la hiérarchie ecclésiastique et la possession de biens par l'Église, niaient même la validité des sacrements. V. aussi cathares. Encycl. - HIST. La croisade des albigeois. Face au catharisme, toléré par les comtes de Toulouse en Languedoc, l'Église réagit d'abord par l'envoi de prédicateurs cisterciens qui, à l'exemple de saint Bernard, tentèrent de prêcher «par le verbe et l'exemple», mais les résultats furent lents et peu significatifs. En 1208, l'assassinat du légat Pierre de Castelnau et la spoliation de certains biens de l'Église par les vassaux du comte de Toulouse amenèrent le pape Innocent III à prêcher la croisade et à faire appel à la chevalerie capétienne. La croisade fut d'abord féodale et rassembla des barons du Nord sous la conduite de Simon de Montfort: elle débuta par le sac de Béziers (juillet 1209) et la capitulation de Raymond-Roger, vicomte de Trencavel et vassal à la fois du comte de Toulouse et du roi Pierre II d'Aragon. En 1211, Simon de Montfort, qui s'était déjà approprié les terres de Raymond-Roger, s'empara de la plus grande partie du comté toulousain. Le roi d'Aragon, accouru au secours des méridionaux, fut vaincu et tué à la bataille de Muret (12 septembre 1213). Cependant, la cupidité des croisés et leurs exactions ne firent qu'ajouter à la détermination des cathares. De 1216 à 1226, Raymond IV de Toulouse et Raymond-Roger parvinrent à reconquérir leurs anciennes possessions. Ce fut alors que, répondant à l'appel du nouveau pape Honorius III, le roi de France Louis VIII partit à son tour en croisade, soumit les féodaux toulousains mais mourut en campagne en novembre 1226. Avec l'avènement de Grégoire IX, le conflit s'apaisa, et Raymond VII de Toulouse se réconcilia avec l'Église. En avril 1229, le traité de Paris, qui consacra l'annexion du Languedoc à la couronne de France, mit fin à cette croisade atypique, dont l'objectif avoué - l'extirpation du catharisme - ne fut pas atteint. Devant cet échec, l'Église, critiquée pour avoir dévié une entreprise au départ vouée au seul combat des infidèles, changea alors de stratégie et adopta le système plus efficace mais tout aussi répressif de l'Inquisition. Grégoire IX recourut aux services des frères prêcheurs et des ordres mendiants dépêchés dans le Midi à partir de 1233. Leur action concentrée et opiniâtre finit par avoir raison du mouvement dualiste. Beaucoup de cathares abjurèrent, les irréductibles résistèrent au prix de leur vie (Montségur, 1244), d'autres se dispersèrent en Lombardie.

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