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APANAGE, substantif masculin.

Publié le 22/10/2015

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APANAGE, substantif masculin. Fief concédé à un prince du sang, en compensation de ce que l'aîné seul succédait à la couronne. Donner, obtenir un territoire en apanage, à titre d'apanage : Ø 1. Ils [ses conseillers] lui représentèrent [au landgrave Henri] que, conformément à l'antique loi du pays de Thuringe, la principauté tout entière devait rester indivisible entre les mains de l'aîné des princes de la famille souveraine, qui seul devait se marier; que si les puînés voulaient prendre femme, ils pouvaient tout au plus obtenir en apanage quelques domaines, et descendaient du rang de comte, en restant toujours vassaux de leur aîné... CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 149. Ø 2. La monarchie, depuis Louis VIII, appliquait un système qui avait ses avantages et ses inconvénients. Quand des provinces étaient nouvellement réunies, elles étaient données en apanage à des princes capétiens afin de dédommager les fils puînés et d'éviter les jalousies et les drames de famille où s'était abîmée la dynastie des Plantagenets. On pensait que cette mesure transitoire aurait en outre l'avantage de ménager le particularisme des populations, de les accoutumer à l'administration royale, tout en formant autour du royaume proprement dit des principautés confédérées, destinées tôt ou tard à faire retour à la couronne à défaut d'héritiers mâles. JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 75. — Par comparaison, littéraire : Ø 3.... Liée à nos destins par droit de voisinage, La lune nous échut à titre d'apanage Et l'éternel contrat qui l'enchaîne à nos lois, D'un vassal, envers nous, lui prescrit les emplois : Par elle nous goûtons les douceurs de l'empire. PIERRE-MARIE-FRANÇOIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Les Veillées, 1827, page 297. — Au figuré. Ce qui appartient en propre à quelqu'un ou à quelque chose, ce qui en est le privilège. Être l'apanage de; avoir l'apanage de.. Être seul à jouir de : Ø 4.... il [l'homme] s'aperçut enfin qu'une peau douce et fine, tendue sur une chair ferme et élastique, apanage exclusif de la fraîcheur, suite ordinaire de la jeunesse, lui procurait un toucher plus agréable, en le faisant reposer plus doucement... PIERRE-AMBROISE-FRANÇOIS CHODERLOS DE LACLOS, De l'Éducation des Femmes, 1803, page 462. Ø 5.... la poésie, de vie, de jeunesse et d'éclat, telle que celle d'Homère ou du Tasse, est bien au-dessus de cette poésie de mélancolie ou de douleur qui est l'apanage des siècles de décrépitude et de corruption. Dans l'une, c'est la vie qui fait éruption au dehors; dans l'autre, c'est la vieillesse, et l'approche de la mort. CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1833, page 160. Ø 6. La charge de gouverner incombe au gouvernement. Il en doit et il en rendra compte à la souveraineté nationale, dès que celle-ci aura pu s'exprimer en élisant ses représentants par le suffrage universel. Le devoir d'administrer est l'apanage des administrateurs que le gouvernement a nommés. Le droit de commander quelque force armée que ce soit appartient uniquement aux chefs désignés par les ministres responsables. Le pouvoir de rendre la justice revient exclusivement aux magistrats et aux juges commis pour le faire par l'État. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 405. Ø 7. L'urbanisme n'est pas l'apanage d'une profession, c'est un savoir-faire commun à des spécialités de toutes sortes de disciplines, appliqué dans une synthèse à l'intention de l'homme... GÉRARD BELORGEY, Le Gouvernement et l'administration de la France, 1967, page 353. Remarque : L'expression en apparence pléonastique de l'exemple 4 (apanage exclusif) est une manière de superlatif intensif relativement fréquent (confer DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS GRAMMATICALES ET LEXICOLOGIQUES (JOSEPH HANSE) 1949, DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DE LA LANGUE FRANÇAISE (ADOLPHE VOIR THOMAS) 1956, NOUVEAU DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DU FRANÇAIS (JEAN-PAUL COLIN) 1971). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 155. Forme dérivée du verbe "apanager" apanager APANAGER1, verbe transitif. A.— Pourvoir (quelqu'un ou un domaine) d'un apanage. Ce prince fut apanagé du duché de... (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. Cependant l'aliénation fut autorisée dans deux circonstances particulières, comme l'a prouvé Domat : 1o. lorsqu'on apanageoit un Fils de France; 2o. lorsqu'une guerre légitime forçoit la Couronne à des dépenses extraordinaires. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Discours et opinions, 1826, page 228. Ø 2. Consuelo (...) se disait en elle-même que, pour s'être laissé séduire par de tels madrigaux, la fameuse beauté du margraviat héréditaire de Bareith, apanagé de Culmbach, devait être une personne bien éventée, malgré ses titres, ses galanteries et ses années. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Consuelo, 1842-1843, page 353. — Rare. [Le sujet désigne une possession territoriale] Apanager quelque chose. Constituer l'apanage d'une maison... : Ø 3. En 1805, le frère de madame Claës mourut sans laisser d'enfants. La loi espagnole s'opposait à ce que la soeur succédât aux possessions territoriales qui apanageaient les titres de la maison... HONORÉ DE BALZAC, La Recherche de l'absolu, 1834, page 143. — ANCIEN DROIT FRANÇAIS et RÉGIONAL. Léguer ses biens à quelqu'un : Ø 4. «... Ah, ah, ah! j'en sais-t-i ed' bounn' histoire » ed' successes!... (mêm' que j'y ai conté celle ed' ce vieux qu'allait s'en r'tourner en terre sans avoir apanagé sa viell' femme, laquelle courit querir el' notaire, se guêmentant, et chamâillant son vieux à hue et à dia, afin qu'il fît emploi ed' son reste ed' forces pour dicter, coumme ça s' doit, ses volontés ed'vant témoin...). ROGER MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, II, 5, page 1206. B.— Au figuré, rare. 1. Être apanagé de (quelque chose). En avoir l'apanage, le privilège : Ø 5. Nommerai-je ici quelques-unes de ces affections, soit douloureuses, soit hideuses, que nul n'esquive toutes et dont beaucoup d'entre nous sont largement apanagés, la peste, le choléra... etc.? AMÉDÉE POMMIER, De l'Athéisme et du déisme, 1857, page 50. 2. Caractériser une chose par une expression appropriée : Ø 6. Je reviens à ce mot de charognes dont l'élégance est incertaine et la suavité discutable, et qui ne s'emploie que très-rarement dans les salons catholiques; mais qui est l'unique pour exprimer ma pensée. Voudrait-on me dire de quel autre mot je peux faire usage pour qualifier et apanager suffisamment l'abomination que voici? LÉON BLOY, Journal, 1900, page 380.

« D'un vassal, envers nous, lui prescrit les emplois?: Par elle nous go?tons les douceurs de l'empire. PIERRE-MARIE-FRAN?OIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Les Veill?es, 1827, page 297.

? Au figur?.

Ce qui appartient en propre ? quelqu'un ou ? quelque chose, ce qui en est le privil?ge.

?tre l'apanage de; avoir l'apanage de..

?tre seul ? jouir de?: ? 4....

il [l'homme] s'aper?ut enfin qu'une peau douce et fine, tendue sur une chair ferme et ?lastique, apanage exclusif de la fra?cheur, suite ordinaire de la jeunesse, lui procurait un toucher plus agr?able, en le faisant reposer plus doucement... PIERRE-AMBROISE-FRAN?OIS CHODERLOS DE LACLOS, De l'?ducation des Femmes, 1803, page 462.

? 5....

la po?sie, de vie, de jeunesse et d'?clat, telle que celle d'Hom?re ou du Tasse, est bien au-dessus de cette po?sie de m?lancolie ou de douleur qui est l'apanage des si?cles de d?cr?pitude et de corruption.

Dans l'une, c'est la vie qui fait ?ruption au dehors; dans l'autre, c'est la vieillesse, et l'approche de la mort. CHARLES-JULIEN LIOULT DE CH?NEDOLL?, Journal, 1833, page 160.

? 6.

La charge de gouverner incombe au gouvernement.

Il en doit et il en rendra compte ? la souverainet? nationale, d?s que celle-ci aura pu s'exprimer en ?lisant ses repr?sentants par le suffrage universel.

Le devoir d'administrer est l'apanage des administrateurs que le gouvernement a nomm?s.

Le droit de commander quelque force arm?e que ce soit appartient uniquement aux chefs d?sign?s par les ministres responsables.

Le pouvoir de rendre la justice revient exclusivement aux magistrats et aux juges commis pour le faire par l'?tat. CHARLES DE GAULLE, M?moires de guerre, 1959, page 405.

? 7.

L'urbanisme n'est pas l'apanage d'une profession, c'est un savoir-faire commun ? des sp?cialit?s de toutes sortes de disciplines, appliqu? dans une synth?se ? l'intention de l'homme... G?RARD BELORGEY, Le Gouvernement et l'administration de la France, 1967, page 353.

Remarque?: L'expression en apparence pl?onastique de l'exemple 4 (apanage exclusif) est une mani?re de superlatif intensif relativement fr?quent (confer DICTIONNAIRE DES DIFFICULT?S GRAMMATICALES ET LEXICOLOGIQUES (JOSEPH HANSE) 1949, DICTIONNAIRE DES DIFFICULT?S DE LA LANGUE FRAN?AISE. »

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