ARISTOCRATISME, substantif masculin.

ARISTOCRATISME, substantif masculin.  

HISTOIRE, POLITIQUE.  Tendance favorable aux aristocrates, c'est-à-dire aux nobles et, sous la Révolution, aux partisans de l'Ancien Régime : 

Ø 1. Les crimes vagues et sans contours, tels que le fédéralisme, l'aristocratisme, le modérantisme, l'aide apportée à « Pitt et Cobourg », aucune exécution individuelle ne pouvait les conjurer :...

FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué,  1945, page 419. 

—  Par extension.  Ensemble de traits ou d'attitudes propres à une minorité privilégiée : 

Ø 2. Il [Jacques] mettait à la défendre [la culture bourgeoise] dans ce qu'elle avait de meilleur, d'éternel, une sorte d'aristocratisme intellectuel, très français, qui irritait profondément ses interlocuteurs,...

ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 35. 

—  Par métaphore : 

Ø 3. M. Deschanel demande : à quoi sert baser, puisque l'on possède fonder? « S'il entre, je sors », dit Royer-Collard, quand on discuta la venue au dictionnaire de ce verbe excellent et de forme élégante. Voilà une parole et un geste que nous ne pouvons plus comprendre. Royer-Collard ne savait pas que beaucoup des mots dont il protégeait l'aristocratisme contre cet intrus ingénu n'étaient eux-mêmes que des parvenus que le XVIIe.  siècle avait méprisés.

RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française,  1899, page 130. 

Remarque : 1re.  attestation 1793 (CAMILLE DESMOULINS, Le Vieux Cordelier, II, page 27 dans FREY 1925, page 160); dérivé de aristocratie*, suffixe -isme*. Considéré comme un néologisme dans Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9.