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ASPHYXIE, substantif féminin.

Publié le 27/10/2015

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ASPHYXIE, substantif féminin. A.— MÉDECINE et MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. [En parlant d'une personne, d'un animal ou d'une partie du corps] Ralentissement grave ou arrêt de la respiration pouvant entraîner la mort, provoqué par des facteurs externes ou internes (défaut d'oxygène, noyade, strangulation, absorption de gaz toxiques, etc.). Asphyxie lente, mourir d'asphyxie, tomber en asphyxie (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. En même temps que le corps devient livide, soit dans l'asphyxie subite, soit dans l'espèce d'asphyxie lente qui tient à quelque défaut d'organisation, il ne tarde point à devenir froid. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 4 1805, page 299. Ø 2. — Les goujons, disait Tancogne, les black bass; les ides... dépêchons! C'étaient des espèces fragiles, que la vase menaçait d'une asphyxie mortelle. MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 18. · Asphyxie des nouveau-nés. Mort apparente de certains enfants à la naissance. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). · Asphyxie locale ou symétrique des extrémités. Ralentissement ou arrêt de la circulation capillaire dans les doigts, les orteils etc., souvent accompagné de cyanose. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). SYNTAXE : Asphyxie par la chaleur, par compression du thorax, par électrocution, par la foudre, par le froid, par pendaison, par le vide. — Par hyperbole : Ø 3. — Puis la lune s'est levée dans le ciel purifié et nous avons pu respirer, à longue haleinée, pour la première fois depuis que nous sommes dans cette asphyxie perpétuelle qu'on a ici pour atmosphère. JULES BARBEY D'AUREVILLY, 4e. Memorandum, 1858, page 112. — Par analogie. BOTANIQUE. Dépérissement d'une plante par manque d'oxygène indispensable à sa respiration, en raison de la raréfaction de l'air : Ø 4. Mais, pour paradoxale que l'affirmation paraisse, cette végétation folle, et d'une telle richesse qu'il faut évoquer la forêt tropicale pour en avoir quelque image, est toujours guettée par l'asphyxie ou la dessication; le niveau du sol qui la porte est, en effet, étrangement variable :... EUGÈNE SCHNEIDER, Le Charbon, son histoire, destin, 1945, page 287. — Par métaphore : Ø 5. C'était une de ces paix étouffées de fin d'acte, lorsque toute la troupe enlève sur la scène le vacarme assourdissant de quelque finale, tandis que le foyer vide s'endort dans un bourdonnement d'asphyxie. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1202. B.— Au figuré. 1. Affaiblissement ou perte de certaines facultés intellectuelles, morales, affectives, en raison notamment du milieu de vie : Ø 6. Le fait est que je me sens étranger ici et que je n'ai pu prendre racine dans mon pays natal. Mon milieu m'ennuie et me nuit. J'y souffre d'inanition morale et d'asphyxie spirituelle. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 446. 2. ÉCONOMIE et POLITIQUE. Paralysie plus ou moins totale de certaines activités d'un pays sous l'action de facteurs extérieurs : Ø 7.... la France, jour après jour, est en train de mourir. De mourir matériellement, physiquement, par asphyxie administrative et économique. L'Œuvre. 18 janvier 1941. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme asphyxiation, substantif féminin (Mme. DE CHATEAUBRIAND, Mémoires et lettres, 1847, page 224; suffixe -ation, -tion*). Ensemble des conditions amenant à l'état d'asphyxie (sans doute morale, pour faire oublier certaines misères) : " J'espère que M. Joubert tient toujours à son abonnement de dix francs comme moi je tiens à leur [aux vieux pensionnaires de l'Infirmerie de Marie-Thérèse] former une bibliothèque de livres propres à l'asphyxiation, comme, par exemple, Solème Coloquin qui vient de paroître et d'être envoyé à M. de Chateaubriand. " STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 119. Forme dérivée du verbe "asphyxier" asphyxier ASPHYXIER, verbe transitif. BOTANIQUE, MÉDECINE et MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. I.— Emploi transitif. [Le complément, s'il est exprimé, désigne une personne, un collectif, un animal ou une plante] Provoquer, entraîner l'asphyxie : Ø 1. Quand on fait respirer de l'hydrogène sulfuré, cela arrête immédiatement les mouvements respiratoires du thorax. Est-ce là ce qui asphyxie l'animal? CLAUDE BERNARD, , Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 89. — Par hyperbole : Ø 2. Et ces puanteurs d'essence qui nous entêtaient, nous chaviraient, nous asphyxiaient! ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore. 1946, page 131. · [Le complément désigne une personne] Surprendre par un récit passionnant qui arrête la respiration de l'auditoire. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique. — Absolument. [Le sujet désigne une personne, un animal ou une plante] Étouffer d'asphyxie : Ø 3. Le corps de l'assaillant, dont il [l'inspecteur Colombin] essayait de défaire les mains sauvages qui serraient, faisait boulet à son cou. Il asphyxiait. Il donna un coup de reins formidable et roula du lit avec l'agresseur. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 473. — Par métaphore ou au figuré. [Le complément désigne une personne ou un inanimé] Paralyser plus ou moins, au point de vue intellectuel ou moral, sous l'action du milieu de vie : Ø 4. Être et se sentir fils d'un grand homme est souvent plus accablant qu'inspirant Cela même étouffe et asphyxie, si l'on reste trop près de son père... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 63. Ø 5.... Car l'âme se fatigue aussi précisément que le corps et comporte ses toxines qui l'asphyxient. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Don Bosco, 1951, page 152. — Argot et langage familier. Boire Asphyxier le perroquet. " Boire un verre d'absinthe " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Asphyxier le pierrot. " Boire un verre de vin blanc " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Asphyxier le ver. " Variante [de tuer le ver. Boire la goutte le matin] " (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, L'argot ancien et moderne, 1878, page 341). Voler, dérober (Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). II.— Emploi pronominal. [Le sujet désigne une personne] Se suicider par le gaz : Ø 6. LECHY ELBERNON. — (...) Pour moi, si le démon de la tristesse ne me quitte point, je me tuerai, quand je devrais m'ouvrir le ventre avec des ciseaux! Je m'asphyxierai au-dessus d'un bec de gaz. PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1re. version, 1894, III, page 703. — Par hyperbole : Ø 7. Pas une invention, pas une imagination! À peine si dans un petit fumoir, où cinq fumeurs s'asphyxient, Lami a déroulé une petite frise charmante de Carnaval de Venise. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1329. — Par extension. [En parlant d'un inanimé concret, en particulier du feu] S'éteindre, mourir par manque d'air : Ø 8. La soupente de la goélette! que j'y ai vécu! pataugeant dans les balles et les choses de cale. J'admire encore la lampe que j'y regardais s'asphyxier... PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1894, page 221. — Au figuré. [Le sujet désigne une personne ou un inanimé abstrait] : Ø 9. On pense bien qu'au milieu de telles idées Lucien n'eut pas la moindre tentation d'aller s'asphyxier dans les idées épaisses du salon de Madame Grandet, et encore moins se soumettre à ses serrements de main. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 374. Ø 10.... nous avions besoin d'altitude; ici mes pensées s'asphyxiaient. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme asphyxieur, substantif masculin (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, Les Âmes, 1883, page 14; suffixe -eur2 *). Ellipse de parfum asphyxieur : " Oh oui! dans l'ombre épaisse ou dans le demi-jour, / Se gorger de parfums comme d'une pâture, / C'est bien subodorer l'âme de la Nature, / Humer le souvenir, et respirer l'amour! / Ces doux asphyxieurs aussi lents qu'impalpables / Divinisent l'extase au milieu des sophas, / Et les folles Iñès et les pâles Raphas / En pimentent l'odeur de leurs baisers coupables " (IDEM, ibidem). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 57.

« ? Par analogie.

BOTANIQUE.

D?p?rissement d'une plante par manque d'oxyg?ne indispensable ? sa respiration, en raison de la rar?faction de l'air?: ? 4.

Mais, pour paradoxale que l'affirmation paraisse, cette v?g?tation folle, et d'une telle richesse qu'il faut ?voquer la for?t tropicale pour en avoir quelque image, est toujours guett?e par l'asphyxie ou la dessication; le niveau du sol qui la porte est, en effet, ?trangement variable?:... EUG?NE SCHNEIDER, Le Charbon, son histoire, destin, 1945, page 287.

? Par m?taphore?: ? 5.

C'?tait une de ces paix ?touff?es de fin d'acte, lorsque toute la troupe enl?ve sur la sc?ne le vacarme assourdissant de quelque finale, tandis que le foyer vide s'endort dans un bourdonnement d'asphyxie. ?MILE ZOLA, Nana, 1880, page 1202.

B.? Au figur?.

1.

Affaiblissement ou perte de certaines facult?s intellectuelles, morales, affectives, en raison notamment du milieu de vie?: ? 6.

Le fait est que je me sens ?tranger ici et que je n'ai pu prendre racine dans mon pays natal.

Mon milieu m'ennuie et me nuit.

J'y souffre d'inanition morale et d'asphyxie spirituelle. HENRI-FR?D?RIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 446.

2.

?CONOMIE et POLITIQUE.

Paralysie plus ou moins totale de certaines activit?s d'un pays sous l'action de facteurs ext?rieurs?: ? 7....

la France, jour apr?s jour, est en train de mourir.

De mourir mat?riellement, physiquement, par asphyxie administrative et ?conomique. L'?uvre.

18 janvier 1941.

Remarque?: On rencontre dans la documentation le n?ologisme asphyxiation, substantif f?minin (Mme.

DE CHATEAUBRIAND, M?moires et lettres, 1847, page 224; suffixe -ation, -tion*).

Ensemble des conditions amenant ? l'?tat d'asphyxie (sans doute morale, pour faire oublier certaines mis?res)?: " J'esp?re que M. Joubert tient toujours ? son abonnement de dix francs comme moi je tiens ? leur [aux vieux pensionnaires de l'Infirmerie de Marie-Th?r?se] former une biblioth?que de livres propres ? l'asphyxiation, comme, par exemple,. »

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