Devoir de Philosophie

AVENT, substantif masculin.

Publié le 01/11/2015

Extrait du document

AVENT, substantif masculin. A.— Vieilli, rare, littéraire. Synonymes : avènement, venue : Ø 1.... la liberté n'est pas quelque chose-qui-est. La liberté n'est rien. La liberté n'est pas, mais elle sera; n'« existe » pas, mais devient. La liberté est chose à venir, futurum, c'est-à-dire non-chose, perpétuellement en instance et puissance d'avènement — si l'aventure est d'affronter cet avènement ou avent de la chose-qui-advient mais qui sera toujours un pas-encore... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 218. B.— LITURGIE. Période de préparation à Noël. Premier, deuxième, troisième, quatrième dimanche de l'Avent : Ø 2. Temps de l'Avent. — Temps admirable; je vais essayer de le méditer. Mais préparer, au moins prévoir, chaque soir, la méditation. — Quelles prières! Quels accents! Quelle force d'instance! Voilà comment Dieu veut qu'on lui parle. — Résolution pour l'Avent : la douceur dans la fermeté. (...). Le bréviaire, la messe, la méditation dans Isaïe ont une profonde douceur : il faudra y revenir pendant le temps de Noël. FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1853, page 172. Ø 3.... pour nous, le jour de l'an liturgique, qui est le premier dimanche de l'Avent, fut un sujet de peines. L'Avent, symbole d'Israël, qui appelait, en se macérant et en jeûnant sous la cendre, l'arrivée du Messie est, en effet, un temps de pénitence et de deuil. Plus de Gloria, plus d'orgue aux féries, plus d'ite missa est, plus de Te Deum, à l'office de nuit; nous avons adopté comme marque de tristesse le violet (...). La liturgie de cette époque est splendide. Aux détresses des âmes qui pleurent leurs péchés, se mêlent les clameurs enflammées et les hourras des Prophètes annonçant que le pardon est proche; les messes des Quatre-Temps, les grandes antiennes des O, l'hymne des Vêpres, le Rorate coeli du salut, le répons de Matines du premier dimanche peuvent être considérés parmi les plus précieux bijoux du Trésor des offices; (...) l'Avent se réfère non seulement à la Nativité du Christ, mais aussi à son dernier Avènement, c'est-à-dire à cette fin du monde où il viendra, selon le Credo, juger les vivants et les morts. Il sied, par conséquent, de ne point oublier ce point de vue et d'enter sur la joie rassurante du Nouveau-Né, la crainte salutaire du Juge. L'Avent est donc à la fois le Passé et le Futur; et il est aussi, dans une certaine mesure, le Présent; car cette saison liturgique est la seule qui doive subsister, immuable, en nous, les autres disparaissant avec le cycle qui tourne; (...) nous devons toujours vivre en un éternel Avent, car, en attendant la suprême débâcle du Monde, il aura son accomplissement en chacun de nous, avec la mort. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, pages 242-243. Remarque : Au pluriel, rare : Ø 4.... de lentes promenades dans l'enceinte cloîtrée, de longues solitudes imposées aux novices dans leurs cellules; la diversion de quelques visites de dignitaires de l'église, protecteurs du couvent; les sermons familiers de quelques prédicateurs célèbres de la paroisse au carême et aux avents; la monotonie dans le vide, l'importance dans le rien, un sensualisme pieux sanctifié par le mysticisme : voilà l'éducation de l'Italie et de l'Espagne alors. ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 157. — Par ellipse. Prêcher l'avent. Assurer la prédication spéciale de la période de l'Avent : Ø 5. Madame None l'accueille, cérémonieuse et glaciale : — Mon Père, quel hasard nous vaut votre visite? Il répond : — Je prêche ici l'Avent,... ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 333. — Par métonymie. Sermon ou recueil de sermons prêché(s) durant l'Avent : Ø 6. On sait, en effet, que Retz, encore abbé, s'avisa de vouloir réussir dans les sermons et y fit éclat. On ne savait pas généralement alors (ce dont il s'est vanté depuis) que c'était une pure gageure de vanité, et que Madame de Guemené avait son compte sous tous ces Carêmes et ces Avents. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 77. C.— Par extension et par métaphore. Période préparatoire : Ø 7. Pourquoi l'aventure? et à quoi bon philosopher sur elle? Il nous semble parfois vivre une période d'avènement; notre époque nous donne l'impression d'être penchée sur le prochain futur. « Vers le monde qui vient »... : n'est-ce pas le titre d'un livre d'Edmond Fleg? On écrit souvent que les événements se précipitent, que les temps viennent, que les temps sont venus, que les temps sont proches, que nous sommes dans l'Avent d'une fête mystique où tout va se résoudre. Il est vrai que les hommes ont toujours dit ces choses. Depuis qu'on annonce les prémices de la venue et l'approche des temps, comment les temps ne sont-ils pas encore là? Les deux Écritures, l'Ancienne et la Nouvelle, les Prophètes et l'Évangile, annoncent l'aurore naissante et l'imminence d'un grand événement.????µe??? ??e? , veniens veniet. ?d?? e??eta? , ecce venit... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, L'Aventure, l'ennui, le sérieux, Paris, Montaigne, 1963, page 41. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 56.

« seulement ? la Nativit? du Christ, mais aussi ? son dernier Av?nement, c'est-?-dire ? cette fin du monde o? il viendra, selon le Credo, juger les vivants et les morts.

Il sied, par cons?quent, de ne point oublier ce point de vue et d'enter sur la joie rassurante du Nouveau-N?, la crainte salutaire du Juge.

L'Avent est donc ? la fois le Pass? et le Futur; et il est aussi, dans une certaine mesure, le Pr?sent; car cette saison liturgique est la seule qui doive subsister, immuable, en nous, les autres disparaissant avec le cycle qui tourne; (...) nous devons toujours vivre en un ?ternel Avent, car, en attendant la supr?me d?b?cle du Monde, il aura son accomplissement en chacun de nous, avec la mort. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, pages 242-243.

Remarque?: Au pluriel, rare?: ? 4....

de lentes promenades dans l'enceinte clo?tr?e, de longues solitudes impos?es aux novices dans leurs cellules; la diversion de quelques visites de dignitaires de l'?glise, protecteurs du couvent; les sermons familiers de quelques pr?dicateurs c?l?bres de la paroisse au car?me et aux avents; la monotonie dans le vide, l'importance dans le rien, un sensualisme pieux sanctifi? par le mysticisme?: voil? l'?ducation de l'Italie et de l'Espagne alors. ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 157.

? Par ellipse.

Pr?cher l'avent.

Assurer la pr?dication sp?ciale de la p?riode de l'Avent?: ? 5.

Madame None l'accueille, c?r?monieuse et glaciale?: ? Mon P?re, quel hasard nous vaut votre visite? Il r?pond?: ? Je pr?che ici l'Avent,... ?DOUARD ESTAUNI?, L'Empreinte, 1896, page 333.

? Par m?tonymie.

Sermon ou recueil de sermons pr?ch?(s) durant l'Avent?: ? 6.

On sait, en effet, que Retz, encore abb?, s'avisa de vouloir r?ussir dans les sermons et y fit ?clat.

On ne savait pas g?n?ralement alors (ce dont il s'est vant? depuis) que c'?tait une pure gageure de vanit?, et que Madame de Guemen? avait son compte sous tous ces Car?mes et ces Avents.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 77.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles