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AVENUE, substantif féminin.

Publié le 01/11/2015

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AVENUE, substantif féminin. A.— Voie permettant de parvenir à un but déterminé. 1. Voie terrestre. a) Domaine montagnard, rural, etc., vieilli. — Passage frayé dans la nature vers un point géographique quelconque : Ø 1.... une étroite chaussée au milieu d'une large avenue dont les côtés sont impraticables durant la majeure partie de l'année, semble accuser la mesquinerie non moins que le bon sens d'une nation. Il y a quelque chose de pénible, non-seulement à voir un espace perdu, mais mal tenu; il semble qu'on ait voulu avoir des routes superbes sans avoir les moyens de les entretenir unies, propres et soignées, à l'exemple de ces seigneurs italiens qui habitent des palais qu'on ne balaie point. Quoi qu'il en soit, il y a le long des routes dont je parle, 120 pieds qu'on pourrait rendre à la culture,... JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 498. · En particulier. [Dans un bois, un parc, etc.] : Ø 2. Au travers des arbres, ils suivirent un jour une avenue large et verte, recouverte à plus de cent pieds de haut par la voûte des branches, et dont le caractère étrange et immédiatement sensible à l'âme tenue en éveil par les perpétuelles embûches de la forêt consistait en ce que, courant à travers un paysage particulièrement vallonné, et dont elle épousait à chaque instant les moindres inflexions, néanmoins la rigidité de sa direction s'imposait clairement à l'oeil au milieu de tous ces accidents naturels et venait découper à l'horizon dans la barre sombre des arbres et juste en face du promeneur un cran lumineux d'une netteté parfaite... JULIEN GRACQ, Au château d'Argol, 1938, page 141. · Spécialement. CHASSE. " Routes ou sentiers qu'on fait dans les pipées " (Traité général des Eaux et Forêts - Chasses et pêches (JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART) 1834); (Confer aussi Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Nouveau Larousse illustré) : Ø 3. Je pris une grande avenue de chasse, puis je tournai vers La Bouillie, par une allée étroite, entre deux armées d'arbres démesurément hauts qui mettaient un toit vert, épais, presque noir, entre le ciel et moi, (...). Je me retournai brusquement. J'étais seul. Je ne vis derrière moi que la droite et large allée, vide, haute, redoutablement vide; et de l'autre côté elle s'étendait aussi à perte de vue, toute pareille, effrayante. (...) je ne savais plus par où j'étais venu! bizarre idée! bizarre! bizarre idée! Je ne savais plus du tout. Je partis par le côté qui se trouvait à ma droite, et je revins dans l'avenue qui m'avait amené au milieu de la forêt. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Horla, 1886, page 1101. — Allée large, droite, bordée d'arbres ou tout chemin donnant accès à un bâtiment. (Quasi-)synonyme : issue : Ø 4. Il s'ensuivoit de là que les anciens propriétaires de Durantal avoient deux entrées différentes : d'abord cette avenue qui conduisoit au château par la grande route à droite, laquelle avenue étoit pavée, et donnoit sur la principale façade du château : mais par la suite on avoit, à travers le parc, ouvert une autre avenue qui conduisoit, d'une autre façade, au village et à l'église de Durantal. Argow, en achetant cette propriété, avoit regardé ces deux avenues comme trop longues pour arriver à son château; et, ayant ordonné de jeter des ponts sur les rivières factices du parc, on dût percer une avenue qui conduisît à travers la montagne, droit à la route. Il devoit y avoir une belle grille, car comme il comptoit habiter la façade qui avoit pour point de vue les plaines de Valence et la grande route, ce chemin montroit à tous les passans le château de Durantal dans toute sa splendeur. Alors on voit qu'il y avoit trois chemins différens pour arriver au château d'Argow; car Vernyct venoit de faire terminer l'avenue qui y menoit en droite ligne, et qui sembloit être la continuation de la grande route. HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 2, 1824, pages 244-246. SYNTAXE : Avenue de chênes, cyprès, hêtres, peupliers, tilleuls; avenue du château, palais. — Route importante menant à un groupe de bâtiments, un village, une ville, etc. : Ø 5. Ma surprise alloit toujours croissant, à mesure que je m'avançois sur la Voie Appienne. Ce chemin, pavé de larges quartiers de roches, semble être fait pour résister au passage du genre humain : à travers les monts de l'Apulie, le long du golfe de Naples, au milieu des paysages d'Anxur, d'Albe et de la campagne romaine, il présente une avenue de plus de trois cents milles de longueur, bordée de temples, de palais et de tombeaux, et vient se terminer à la Ville éternelle, métropole de l'univers et digne de l'être. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 217. b) Domaine urbain. Rue principale, généralement très large, rectiligne, bordée d'arbres, conduisant à un certain point de la ville : Ø 6. L'avenue plate s'étendait, avec ses lignes de grands arbres et de maisons basses, ses larges trottoirs grisâtres, tachés de l'ombre des branches, les trous sombres des rues transversales, tout son silence et toutes ses ténèbres; et les becs de gaz, droits, espacés régulièrement, mettaient seuls la vie de leurs courtes flammes jaunes, dans ce désert de mort. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 606. Ø 7.... New-York est fendu dans toute sa longueur par un certain nombre d'avenues, dont les unes sont désignées par des lettres (A, B, C, D), les autres par des numéros (de 1 à 14), et quelques-unes, exceptionnellement par des noms (Lexington, Park, Madison Avenues et Broadway). Les rues viennent s'y souder comme se soudent à la colonne vertébrale les arêtes du poisson. Cette épine dorsale, c'est la Cinquième avenue, jadis appelée la rue du milieu. Toutes les transversales qui se trouvent entre elle et l'Hudson, ce sont les rues Ouest (West), les rues Est (East) partant de la Cinquième Avenue pour aboutir à la rivière de l'Est. PAUL MORAND, New-York, 1930, pages 111-112. SYNTAXE : a) Avenue + adjectif : avenue déserte, lumineuse, plantée (de); adjectif + avenue : belle, sombre avenue. b) Loc. préposition + de l'avenue : au bas, au bout, au fond de l'avenue. c) Avenue (de, du) + substantif : avenue de la gare, du cimetière; substantif + de l'avenue : banc, coin, entrée, extrémité, hôtels de l'avenue. d) Avenue + verbe : avenue + déboucher, traverser; verbe + l'avenue : balayer, descendre, entrer (dans), gagner, garder, habiter (dans), monter, passer (par), quitter, remonter l'avenue. — PARADIGMES. (Quasi-)synonymes : artère, boulevard. 2. Exceptionnellement. Voie aquatique qui rappelle une avenue par sa régularité propre à la communication : Ø 8.... on entrait enfin de jour en jour plus en contact avec cette prodigieuse avenue navigable de 2.000 kilomètres qu'ouvrent les lacs et que bordent, au sud et à l'ouest, de vastes espaces fertiles. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 247. 3. Par analogie, rare. Ce qui rappelle l'aspect d'une avenue par son tracé régulier et ses bordures faites d'éléments nombreux (naturels, humains, etc.) : Ø 9. Le soir, à la nuit tombante, lorsque j'allais me promener dans les longues avenues de pierre de la salle hypostyle, j'entendais le cri des oiseaux de nuit, qui se mêlait au bourdonnement des scarabées;... MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 228. Ø 10. Toute saillie devient potence!... Et, quand tout cela regorge!... Une roue sur une perche, à chaque rayon une victime, et c'est par une allée de ce genre que l'on arrive à chaque porte de Bruxelles... Des avenues de chair humaine!... VICTORIEN SARDOU, Patrie!, 1865, I, 2, page 12. B.— Au figuré. Ce qui favorise, autorise l'accès à. Avenue de l'âme, de la fortune, du pouvoir : Ø 11.... il n'était plus maître de sa pensée. Puissante comme une armée rangée en bataille qui force une citadelle, l'image d'une femme y était entrée, occupant toutes les avenues, se mêlant à tous les détours, souveraine, voleuse, inexpugnable. FRANCIS DE MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau. 1908, page 87. Remarque : Avenue se prête exceptionnellement à la formation d'un mot composé qui fait image par jeu sémantique entre ses deux éléments de même origine : Ø 12. C'était encore l'époque de la paix. Les gens apercevaient encore l'avenir très loin, en ligne droite, sans beaucoup d'autres mystères que ceux de la perspective : l'avenir-avenue. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 31.

« l'Acad?mie Fran?aise, Compl?ments 1842, Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire de la langue fran?aise (?mile Littr?), Nouveau Larousse illustr?)?: ? 3.

Je pris une grande avenue de chasse, puis je tournai vers La Bouillie, par une all?e ?troite, entre deux arm?es d'arbres d?mesur?ment hauts qui mettaient un toit vert, ?pais, presque noir, entre le ciel et moi, (...).

Je me retournai brusquement.

J'?tais seul.

Je ne vis derri?re moi que la droite et large all?e, vide, haute, redoutablement vide; et de l'autre c?t? elle s'?tendait aussi ? perte de vue, toute pareille, effrayante.

(...) je ne savais plus par o? j'?tais venu! bizarre id?e! bizarre! bizarre id?e! Je ne savais plus du tout.

Je partis par le c?t? qui se trouvait ? ma droite, et je revins dans l'avenue qui m'avait amen? au milieu de la for?t. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Horla, 1886, page 1101.

? All?e large, droite, bord?e d'arbres ou tout chemin donnant acc?s ? un b?timent.

(Quasi-)synonyme?: issue?: ? 4.

Il s'ensuivoit de l? que les anciens propri?taires de Durantal avoient deux entr?es diff?rentes?: d'abord cette avenue qui conduisoit au ch?teau par la grande route ? droite, laquelle avenue ?toit pav?e, et donnoit sur la principale fa?ade du ch?teau?: mais par la suite on avoit, ? travers le parc, ouvert une autre avenue qui conduisoit, d'une autre fa?ade, au village et ? l'?glise de Durantal.

Argow, en achetant cette propri?t?, avoit regard? ces deux avenues comme trop longues pour arriver ? son ch?teau; et, ayant ordonn? de jeter des ponts sur les rivi?res factices du parc, on d?t percer une avenue qui conduis?t ? travers la montagne, droit ? la route.

Il devoit y avoir une belle grille, car comme il comptoit habiter la fa?ade qui avoit pour point de vue les plaines de Valence et la grande route, ce chemin montroit ? tous les passans le ch?teau de Durantal dans toute sa splendeur.

Alors on voit qu'il y avoit trois chemins diff?rens pour arriver au ch?teau d'Argow; car Vernyct venoit de faire terminer l'avenue qui y menoit en droite ligne, et qui sembloit ?tre la continuation de la grande route.

HONOR? DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 2, 1824, pages 244-246.

SYNTAXE?: Avenue de ch?nes, cypr?s, h?tres, peupliers, tilleuls; avenue du ch?teau, palais.

? Route importante menant ? un groupe de b?timents, un village, une ville, etc.?: ? 5.

Ma surprise alloit toujours croissant, ? mesure que je m'avan?ois sur la Voie Appienne.

Ce chemin, pav? de. »

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