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AVISÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 01/11/2015

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AVISÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de aviser* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une personne] Qui manifeste, face aux événements, un esprit d'à-propos pour agir avec intelligence et prudence. Être un homme avisé, une personne avisée; être avisé comme un vieillard; être bien, mal avisé. Synonymes : perspicace, prudent, réfléchi; antonymes : imprudent, irréfléchi : Ø 1. Le vent tanna sa peau. Ses membres se durcirent par le contact des armures; et comme il était très fort, courageux, tempérant, avisé, il obtint sans peine le commandement d'une compagnie. GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, 1877, page 101. Ø 2. En homme avisé, patient, prudent, méthodique, Joseph n'ignorait pas que les petits larcins quotidiens font les gros comptes annuels, et je suis persuadée que, de cette façon, il triplait, quadruplait ses gages, ce qui n'est jamais à dédaigner. OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 371. Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux des XIXe. et XXe. siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. PARADIGMES. a) Synonymes : averti, circonspect, éclairé, fort, sagace, sensé. b) Antonymes aventureux, audacieux, inconsidéré. — Par extension. [En parlant de l'expression humaine] Qui dénote des qualités de finesse et de perspicacité. Un air, un sourire avisé : Ø 3. — « Oui, monsieur, l'imprimerie Servois », avait répondu le domestique, vrai paysan du centre de la France, au front large sous ses cheveux grisonnants. Et quel regard avisé de ses yeux bruns! PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 49. B.— [En parlant du comportement physique ou moral de l'homme] Avoir un esprit avisé; complaisance, galanterie, loyauté avisée : Ø 4. Elle invoquait à tout propos l'extrême jeunesse de Cécile, repoussait toute décision dans un avenir assez lointain pour laisser place à la surprise, au fait nouveau, à tel événement sauveur. Malgré cette conduite avisée, les choses allèrent leur train... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 107. III.— Emploi comme substantif. Celui (celle) qui se montre intelligent(e) et prudent(e) dans la conduite de ses actions : Ø 5. Cependant, que de responsabilités prenons-nous, dont de plus avisés sauraient s'épargner le fardeau! Pour moi, il n'est pas douteux que Mademoiselle votre fille n'ait déjà donné les signes évidents de la vocation religieuse. GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 631. Remarque : Bien que synonymes, les adjectifs avisé, prudent, circonspect sont nettement distincts. L'homme avisé sait, par vivacité d'esprit, tout adapter aux circonstances, l'homme prudent est réfléchi devant la difficulté, le circonspect est méfiant et agit toujours avec précaution. (Attesté dans les dictionnaires généraux et dans MANUEL DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRANÇAISE (A. BONNAIRE ), 1835, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRANÇAISE (FRANÇOIS GUIZOT), 1864, SOMMER 1882). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 687. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 006, b) 555; XXe. siècle : a) 996, b) 1 165. Forme dérivée du verbe "aviser" aviser AVISER, verbe transitif. I.— [L'accent est mis sur l'activité de l'esprit réfléchissant sur une action précise à venir] A.— Transitif direct, vieilli. [L'idée dominante est celle d'une prise de connaissance accompagnée de conseils, etc.] Aviser quelqu'un.. Donner des avis, conseiller, persuader. 1. [Dans des expressions proverbiales] Un fou avise bien un sage. Un verre de vin avise bien un homme. Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe. siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Nouveau Larousse illustré. 2. Aviser quelqu'un de faire quelque chose : Ø 1. Elle lui dit les attentions du comte Franz, ses présents de galanterie, comment elle l'avait traité pour mieux l'enflammer, et que, découragé un moment, il venait de se repiquer, et hasardait de nouveau des bouquets. Arcangeli daignait parfois secouer la tête et approuver; puis, le récit terminé, il avisa Émilia de le laisser conduire l'intrigue. ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 58. B.— Transitif indirect. [Le complément d'objet indirect désigne un inanimé concret ou abstrait] Aviser à quelque chose. Réfléchir aux meilleurs moyens d'atteindre un but, de pourvoir à quelque chose, et prendre une décision en conséquence. Synonymes : songer à, parer à, veiller à. 1. Aviser à + substantif; aviser à ce qui peut (résoudre un problème, etc); aviser au plus pressé : Ø 2. Tous les jockeys de la basoche sont en campagne, et font leur chemin à travers une nuée d'employés, de commis, qui se rendent lentement à leurs bureaux, avisant au moyen d'en sortir le plus tôt possible. VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 3, 1813, page 135. 2. Aviser à + infinitif : Ø 3. En lui donnant par testament l'héritage de tout ceci, nous n'avons fait que lui rendre ce qui lui appartient; mais nous serions ingrats envers cet enfant si nous n'avisions à lui procurer un rang plus convenable dans le monde que celui de marchand de fèves. CHARLES NODIER, Trésor des fèves et Fleur des pois, 1833, page 34. Remarque : Dans la langue familière on trouve parfois, pour l'expression de la défense, aviser de ne pas + infinitif : Ø 4. Pars donc, mon petit Trésor, puisque tu as fini ton brouet, et avise de ne pas t'attarder en courant après les papillons... CHARLES NODIER, Trésor des fèves et Fleur des pois, 1833 page 37. 3. Aviser à ce que : Ø 5. CHARLOTTE, continuant de lire. — Mais comme vous tenez à cette maison, que vous avez habitée avec votre frère, à partir d'aujourd'hui, cette maison est la vôtre; et j'avise à ce que le nouveau curé soit logé dans un autre presbytère. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, La Jeunesse des Mousquetaires, 1849, prologue 1. 4. Absolument. Il faut aviser, il est temps d'aviser. Il est temps de prendre une décision. II.— [L'accent est mis sur une information reçue ou donnée et intéressant le(s) destinataire(s)] A.— Emploi transitif. 1. Vieilli et littéraire. [L'objet peut désigner une personne, un inanimé concret] Prendre conscience de la présence d'une personne, d'une chose, en portant par hasard les yeux sur elle. Synonymes : apercevoir, découvrir, distinguer, remarquer : Ø 6. Elle me salua d'une révérence quasi monacale, puis entr'ouvrant son grand châle, en sortit une gerbe de tubéreuses qu'elle me présenta. Après quoi elle s'en fut, sur une deuxième révérence. Le tout, sans avoir ouvert la bouche. Je demeurais, les fleurs en main, un peu ahuri, quand j'avisai une lettre, très cachetée, qu'on avait insinuée parmi les tiges. CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 213. — Spécialement. VÉNERIE. Aviser le gibier. L'apercevoir. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Lar, 19e, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Nouveau Larousse illustré. — Au figuré. [L'objet désigne une chose, une action] Aviser quelque chose, aviser que. Découvrir : Ø 7. Comme un soir Stephen, avec quelques-uns de ses compagnons, rentrait fort avant dans la nuit, ils avisèrent qu'ils n'avaient pas soupé et se mirent en quête d'une hôtellerie... ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 175. Ø 8. Hors le singulier et doux embarras dans lequel nos premiers regards et nos premiers mots se trouvent empêchés, qu'avez-vous avisé en moi qui trahît du trouble ou de l'orage? MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1837, page 287. Ø 9. Ils revinrent aux leçons et les boules à facettes, les rayures, le bureau typographique, tout avait échoué, quand ils avisèrent un stratagème. Comme Victor était enclin à la gourmandise, on lui présentait le nom d'un plat... GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, 1880, page 154. — Emploi conatif, rare. Chercher à découvrir : Ø 10. Et, pendant un quart d'heure, toutes les deux [Emma et Félicité] , elles avisèrent les différentes personnes d'Yonville disposées peut-être à la secourir [Emma] . GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 158. 2. Emploi factitif, usuel, langage administratif. [L'objet désigne toujours une personne] Faire connaître à quelqu'un, lui donner avis de quelque chose. Aviser quelqu'un de quelque chose; aviser quelqu'un que, de ce que; aviser quelqu'un par la voie hiérarchique. Synonymes : avertir, informer, prévenir : Ø 11. — J'y compte, répondit Léon avec un dédain qui, au milieu de mon désespoir, me fit plaisir; car il devait humilier Félix : j'y compte, mon bon ami, comme vous dites; mais en attendant, je vous avise, mon très-bon ami, que vous êtes un sot. Toute la résolution du capitaine céda à cette injure. FRÉDÉRIC SOULIÉ. Les Mémoires du diable, tome 1, 1837, page 314. Ø 12. Je suis toujours au 23e. On ne m'avise de rien. Je suis dans l'attente et l'angoisse. Après cet espoir que m'ont donné mes parents, j'ai peur de rester là! HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1907, page 305. Ø 13. Il doit notifier au ministre les dates de départ et de retour; il doit aussi l'aviser de ce qu'un congé accordé n'a pas été utilisé. JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 57. Remarque : 1. La grammaire normative enseigne qu'on doit employer aviser que de préférence à aviser de ce que (confer DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS GRAMMATICALES ET LEXICOLOGIQUES (JOSEPH HANSE) 1949, DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DE LA LANGUE FRANÇAISE (ADOLPHE VOIR THOMAS ) 1956, NOUVEAU DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DU FRANÇAIS (JEAN-PAUL COLIN) 1971). 2. Dans le style épistolaire administratif un supérieur avise un inférieur de quelque chose, mais un subordonné porte quelque chose à la connaissance de son supérieur. B.— Emploi pronominal (confer supra A 1) S'aviser de, s'aviser que. 1. [L'objet désigne un inanimé] Prendre conscience par les sens ou par l'esprit, d'une chose, d'un fait réel auquel on n'avait pas prêté attention auparavant Synonymes : s'apercevoir de, constater, remarquer. a) S'aviser de + substantif; s'aviser de ce qui; s'aviser d'une ressemblance : Ø 14. Je réveillai ma mère par mes cris. Ma soeur, qui dormait près de moi, s'avisa de ce qui me tourmentait et porta le polichinelle dans la cuisine, en disant que c'était une vilaine poupée pour un enfant de mon âge. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 163. Ø 15. Je m'étais voulue sans bornes : j'étais informe comme l'infini. Le paradoxe, c'est que je m'avisai de cette déficience au moment même où je découvris mon individualité... SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 114. b) S'aviser que, de ce que + indicatif : Ø 16. Ensuite, il s'avisa que, du côté de la route, à gauche, une autre porte ouvrait sur la cour, de plain-pied. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 108. Remarque : La construction s'aviser de ce que est critiquée par La grammaire normative (confer Nouveau dictionnaire des difficultés du français (JEAN-PAUL COLIN) 1971 et II A 2 remarque). 2. Au figuré. [L'objet désigne une production de l'esprit conçue en vue de l'action] Concevoir, imaginer. S'aviser de moyens, d'expédients : Ø 17. Elle traita Conrad comme un ennemi; elle le déchira à plaisir, et lui fit tout le mal dont elle put s'aviser, et, comme elle le tenait terrassé dans ses serres, elle eut satisfaction entière de son procédé! JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Les Pléiades, 1874, page 322. 3. Péjoratif. Se mettre dans l'esprit une idée inattendue ou étrange et la mettre à exécution. S'aviser de faire un caprice. Synonymes : s'aventurer à, se hasarder à, se permettre de : Ø 18.... cette idée fixe, touchant le côté voluptueux des choses, ne me quitta pas; mais, en devenant plus profonde, elle se matérialisa pour moi sous une forme bizarre, chimérique, tout à fait malicieuse, qui ne saurait s'exprimer en détail dans sa singularité. Qu'il me suffise de vous dire que je m'avisai un jour de me soupçonner atteint d'une espèce de laideur qui devait rapidement s'accroître et me défigurer. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 19. Ø 19. — Pas un mot de plus sur la comtesse de Sérisy, jeunes gens! s'écria le comte. Je suis l'ami de son frère (...) et qui s'aviserait de mettre en doute l'honneur de la comtesse aurait à me répondre de ses paroles. HONORÉ DE BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, page 386. — Emploi familier (pour marquer une défense) Ne t'avise pas de. Ne va pas te mettre en tête l'idée de, te hasarder à : Ø 20. — Tu vas peut-être me dire ce que tu es venu foutre chez eux, comme ça, derrière mon dos, sans m'avertir. — C'est bien simple, tu vas comprendre. — Je ne veux pas de ça du tout. Ne t'avise pas de recommencer. — Écoute. Ce matin, j'ai reçu une lettre... une lettre de qui tu sais... MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 192. — Familier et ironique. [Le complément d'objet désigne un fait inattendu mais indépendant de la volonté humaine] S'aviser de mourir, de tomber malade. Synonyme familier : avoir la bonne ou la mauvaise idée de : Ø 21. Voyez, cher ami, si ce n'est pas une fatalité! Ma femme, qui se porte bien toute l'année, s'avise d'être incommodée aujourd'hui, et incommodée de la seule incommodité peut-être qui puisse altérer un profil. Elle a horriblement mal aux dents et, en outre, les lèvres enflées et cuisantes. VICTOR HUGO, Correspondance, 1828, page 453.

« B.? [En parlant du comportement physique ou moral de l'homme] Avoir un esprit avis?; complaisance, galanterie, loyaut? avis?e?: ? 4.

Elle invoquait ? tout propos l'extr?me jeunesse de C?cile, repoussait toute d?cision dans un avenir assez lointain pour laisser place ? la surprise, au fait nouveau, ? tel ?v?nement sauveur.

Malgr? cette conduite avis?e, les choses all?rent leur train... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 107.

III.? Emploi comme substantif.

Celui (celle) qui se montre intelligent(e) et prudent(e) dans la conduite de ses actions?: ? 5.

Cependant, que de responsabilit?s prenons-nous, dont de plus avis?s sauraient s'?pargner le fardeau! Pour moi, il n'est pas douteux que Mademoiselle votre fille n'ait d?j? donn? les signes ?vidents de la vocation religieuse. GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 631.

Remarque?: Bien que synonymes, les adjectifs avis?, prudent, circonspect sont nettement distincts.

L'homme avis? sait, par vivacit? d'esprit, tout adapter aux circonstances, l'homme prudent est r?fl?chi devant la difficult?, le circonspect est m?fiant et agit toujours avec pr?caution.

(Attest? dans les dictionnaires g?n?raux et dans MANUEL DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRAN?AISE (A.

BONNAIRE ), 1835, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DES SYNONYMES DE LA LANGUE FRAN?AISE (FRAN?OIS GUIZOT), 1864, SOMMER 1882).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 687.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 1 006, b) 555; XXe.

si?cle?: a) 996, b) 1 165.

Forme d?riv?e du verbe "aviser" aviser AVISER, verbe transitif.

I.? [L'accent est mis sur l'activit? de l'esprit r?fl?chissant sur une action pr?cise ? venir] A.? Transitif direct, vieilli.

[L'id?e dominante est celle d'une prise de connaissance accompagn?e de conseils,. »

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