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Définition: EXTÉNUÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 09/02/2016

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Définition: EXTÉNUÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de exténuer* II.— Adjectif. A.— [Correspond à exténuer A] Vieilli. 1. [En parlant d'une personne, de ses attributs physique] Aminci, amaigri. Un visage de garçonnet, diaphane, exténué, comme Reynolds en a peint (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 150 ). Il prit entre les mains la nuque délicate, tourna de force, vers lui, un pâle visage exténué aux paupières closes (GEORGES BERNANOS, Un Crime, 1935, page 806 ). 2. [En parlant d'une chose concrète] Diminué, atténué (en particulier en parlant d'un son). Les chants si faibles, exténués des Carmélites (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 5, 1906-07, page 218 ). Le mystère des êtres qui peuplaient ses paysages aux verts exténués (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 30) : Ø Réveillée, elle se dressa dans son lit et tendit l'oreille à un appel qui lui sembla tout proche. Mais, des extrémités de la nuit, les voix exténuées et infatigables des chiens de l'oasis lui parvinrent seules. ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1571. B.— [Correspond à exténuer B] 1. [En parlant d'une personne, d'un animal] Épuisé, éreinté. Hâve, défiguré, exténué, forcé de se blesser avec un canif pour vaincre le sommeil qui l'accablait au milieu de ses travaux (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 314 ). Les chameaux exténués, les femmes enveloppées de voiles où souffle le vent, (...) donnent cette sensation du vaste et du vide (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 11, 1914-18, page 27 ). Dans ses muscles exténués, montait un désespoir sans limites (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 255 ). — [En parlant d'un attribut, d'un comportement humain] Les fusils remontaient sur les épaules, et, d'une allure exténuée, on se remettait en marche (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Souvenirs, 1882, page 168 ). Mais bonne fille, odorante, et cette espèce de charme exténué et canaille, ces regards affamés de louve douce (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept Dialogues de bêtes, 1905, page 27 ). 2. [En parlant d'une chose] Au figuré. Déjà, des écroulements partiels s'étaient produits, le marché [à la Bourse] exténué, trop chargé, se lézardait de toutes parts (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 140 ). III.— Substantif. Personne fatiguée, épuisée, physiquement ou moralement. Tous leurs sièges [des Hollandais] sont admirables; (...) et ce reste d'exténués (...) décide, plutôt que de se rendre, qu'on sortira en carré (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 63 ). C'est alors qu'à cet exténué revient le souvenir des anciennes bombances (PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix, 1938, page LI. ). Fréquence absolue littéraire : 389. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 134, b) 563; XXe. siècle : a) 911, b) 689. Forme dérivée du verbe "exténuer" exténuer EXTÉNUER, verbe transitif. A.— Vieilli. Rendre ténu, mince (quelqu'un ou quelque chose). On eût pu croire, aux traits que le jeûne exténue, À l'immobilité de ce front de statue, (...) Que l'homme et le rocher n'étaient qu'un même bloc! (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 816 ). Ces bruits étouffés, exténués par les ondes de brume, ces bruits perdus, je les cherchais encore, pour en nourrir des peurs nouvelles (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 13 ). 1. Emploi pronominal à sens passif. L'ascension devient plus rude à mesure que le filet des cascades s'exténue (PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 97) : Ø 1. Quelque chose vacillait en lui, qui touchait aux racines mêmes de la vie. Lorsqu'il dépouillait pour le repas du soir son lourd manteau d'uniforme, sa silhouette semblait de jour en jour s'exténuer, s'amincir. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 131. Remarque : La plupart des dictionnaires généraux notent ce sens vieux, cependant il est utilisé encore récemment, surtout dans sa forme pronominale, dans la langue littéraire. 2. Au figuré. Diminuer, réduire (quelque chose). Synonyme : atténuer. Car, sous prétexte de l'affranchir et de la [la métaphysique] purifier, ce serait l'exténuer que de trancher le lien qui la rattache à la vie vécue! (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 294 ). Ainsi le sentiment de l'amour, que la profession exténue, la perte et la privation le développent (PAUL VALÉRY, Variété I, 1924, page 84 ). Remarque : Certains dictionnaires généraux (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)) notent que cet emploi a vieilli et qu'on utilise actuellement atténuer dans ce sens; pourtant la documentation atteste plusieurs exemple récents, surtout dans la langue littéraire et peut-être avec allusion à la figure de rhétorique de l'exténuation*. B.— Rendre faible, amoindrir les forces de (quelqu'un ou quelque chose). 1. [Le sujet désigne un humain, un groupe humain] Épuiser, éreinter (quelqu'un) à force de travail, de privation, de peine. Carthage exténuait ces peuples. Elle en tirait des impôts exorbitants (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 95 ). Papa travaille avec M. Maria; c'est à dire qu'il exténue le malheureux garçon à bouleverser de fond en comble tous ses bouquins (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à Paris, 1901, page 155 ). L'ennemi voulait nous exténuer en nous privant de sommeil et en nous prenant par la soif (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 241 ). — Emploi pronominal réfléchi. Plus il s'exténuait à soigner le pauvre diable, plus son nez reprenait de couleur et de force (EDMOND ABOUT, Le nez d'un notaire, 1862, page 167 ). D'autres se sont exténués pour acquérir; nous nous exténuerons pour maintenir! (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 44 ). Je connaissais tous les colporteurs, c'est l'heure où ils rentrent avec leurs carrioles... ils tirent, ils poussent, ils s'exténuent... (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 138 ). 2. [Le sujet désigne une cause concrète ou abstraite] a) [Exerçant son action sur quelqu'un] La privation de vin et la peine m'exténuent (LÉON BLOY, Journal, 1903, page 200 ). Les plus simples besognes, dont elle venait jadis à bout machinalement, l'exténuent (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1426 ). D'ordinaire, les conversations m'embêtent, m'exténuent (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1204 ). · (Être) exténué de. Une certaine nuit qu'il pleuvait à verse, j'allais m'endormir, exténué de faim et de chagrin (ALFRED DE MUSSET, Histoire d'un merle blanc, 1854, page 49 ). Mais la fin m'a laissé exténué d'émotion (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 310 ). Il s'était laissé choir, exténué de fatigue (MAURICE BARRÈS,La Colline inspirée, 1913, page 173 ). b) [Exerçant son action sur quelque chose] Rare. Elle [la camionnette] passe sur des blocs qui (...) la laissent retomber exténuant les ressorts (HERVÉ BAZIN, L'Huile sur le feu, 1954, page 49 ). 3. [Le sujet désigne un inanimé] Rare, emploi pronominal. On voyait clairement que le printemps s'était exténué, qu'il s'était prodigué dans des milliers de fleurs éclatant partout à la ronde et qu'il allait maintenant s'assoupir, s'écraser lentement (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1309 ). — Au figuré. Anéantir, diminuer la portée d'une action ou d'une idée. Les lois présentement sont exténuées, ou pleines de trous, et les magistrats sont pourris (LÉON DAUDET, Sylla et son destin, 1922, page 179 ). La critique et le mépris les [les vertus] exténuent et les vident de toute valeur prochaine (PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 61) : Ø 2.... les contre-courants de l'opinion et contre-attaques des partis risquent d'exténuer l'action politique ou de lui imprimer des secousses qui la privent d'une efficacité continue. FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 441. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12

« littéraire : XIXe.

siècle : a) 134, b) 563; XXe.

siècle : a) 911, b) 689. Forme dérivée du verbe "exténuer" exténuer EXTÉNUER, verbe transitif. A.— Vieilli.

Rendre ténu, mince (quelqu'un ou quelque chose).

On eût pu croire, aux traits que le jeûne exténue, À l'immobilité de ce front de statue, (...) Que l'homme et le rocher n'étaient qu'un même bloc! (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 816 ).

Ces bruits étouffés, exténués par les ondes de brume, ces bruits perdus, je les cherchais encore, pour en nourrir des peurs nouvelles (JEAN- GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 13 ). 1.

Emploi pronominal à sens passif.

L'ascension devient plus rude à mesure que le filet des cascades s'exténue (PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 97) : Ø 1.

Quelque chose vacillait en lui, qui touchait aux racines mêmes de la vie.

Lorsqu'il dépouillait pour le repas du soir son lourd manteau d'uniforme, sa silhouette semblait de jour en jour s'exténuer, s'amincir. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 131. Remarque : La plupart des dictionnaires généraux notent ce sens vieux, cependant il est utilisé encore récemment, surtout dans sa forme pronominale, dans la langue littéraire. 2.

Au figuré.

Diminuer, réduire (quelque chose).

Synonyme : atténuer.

Car, sous prétexte de l'affranchir et de la [la métaphysique] purifier, ce serait l'exténuer que de trancher le lien qui la rattache à la vie vécue! (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 294 ). Ainsi le sentiment de l'amour, que la profession exténue, la perte et la privation le développent (PAUL VALÉRY, Variété I, 1924, page 84 ). Remarque : Certains dictionnaires généraux (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)) notent que cet emploi a vieilli et qu'on utilise actuellement atténuer dans ce sens; pourtant la documentation atteste plusieurs exemple récents, surtout dans la langue littéraire et peut- être avec allusion à la figure de rhétorique de l'exténuation*. B.— Rendre faible, amoindrir les forces de (quelqu'un ou quelque chose). 1.

[Le sujet désigne un humain, un groupe humain] Épuiser, éreinter (quelqu'un) à force de travail, de privation, de peine.

Carthage exténuait ces peuples.

Elle en tirait des impôts exorbitants (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 1, 1863, page 95 ).

Papa travaille avec M.

Maria; c'est à dire qu'il exténue le malheureux garçon à bouleverser de fond en comble tous ses bouquins (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à Paris, 1901, page 155 ).

L'ennemi voulait nous exténuer en nous privant de sommeil et en nous prenant par la soif (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 241 ). — Emploi pronominal réfléchi.

Plus il s'exténuait à soigner 2. »

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