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Définition: EXILÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: EXILÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de exiler* II.— Emploi adjectival. Qui, volontairement ou non, a quitté sa patrie. Un peuple exilé; une famille exilée. Il se peignit encore une fois pauvre, exilé, proscrit, mendiant comme Bélisaire, et mourant loin de la patrie (JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 274) : Ø ... le mathématicien exilé — et qui, de nos jours, peut se croire à l'abri de l'exil? — trouve partout le gagne-pain modeste qui lui permet en quelque mesure de poursuivre ses travaux. Les Grands courants de la pensée mathématique. 1948, page 308. — Au figuré. Il ne se sentait plus exilé et seul puisque, elle, qui s'adressait à lui, lui parlait à mi-voix d'Odette (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 348 ). Tous irrémédiablement exilés du naturel et de l'humain (HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 1061 ). III.— Emploi comme substantif. Personne que l'on chasse de son pays ou qui choisit de le quitter. Tous les exilés, tous les opprimés qui se sont retirés en Amérique y ont porté la mémoire de leur patrie (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 342 ). Elle poussait comme un soupir d'exilé qui revoit sa patrie (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 219 ). C'est une âme d'exilé [Dante] . Ces âmes-là sont pétries de rancunes et de colères (MAURICE BARRÈS, Les Maîtres, 1923, page 8 ). — En particulier. L'exilé d'Éden. C'est bien l'étranger sur la terre du psaume 119, l'exilé qui cherche dans les nuages les frontières d'une patrie perdue (JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 244 ). Fréquence absolue littéraire : 934. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 878 b) 1 690; XXe. siècle : a) 932, b) 901. Forme dérivée du verbe "exiler" exiler EXILER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Frapper quelqu'un d'exil, le contraindre à quitter sa patrie et à vivre à l'étranger. Exiler une personne de France. On ne se laisse pas bêtement exiler comme Caton, ni lapider comme Étienne, ni brûler vif comme Jeanne d'Arc (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 43 ). En proie à ses furies, elle [l'Allemagne] brûlait les bibliothèques, exilait ou torturait ses fils les plus illustres (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937, page 134) : Ø 1. Les lettres de cachet permettaient au pouvoir royal, et par conséquent ministériel, d'exiler, de bannir, de déporter, d'enfermer pour sa vie entière, sans jugement, un homme quel qu'il fût. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 1, 1817, page 222. — Par extension, vieux. Éloigner quelqu'un. a) de la Cour, d'une ville. Exiler quelqu'un dans ses terres, en province. J'ai reçu une lettre de cachet qui exile la marquise de Prie à sa terre (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Mademoiselle de Belle-Isle. 1839, IV, 4, page 80 ). b) de la présence d'une personne. Mais pourquoi m'exiler à jamais, pourquoi me chasser des lieux que vous habitez? (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 157 ). · Par métaphore. [Le complément direct désigne un objet] C'était sans doute afin d'oublier ces scènes de tendresse que la femme abandonnée avait exilé ces meubles de sa pièce intime (PAUL BOURGET, Un Crime d'amour, 1886, page 296 ). 2. Au figuré. a) Chasser, proscrire, bannir. Exiler quelqu'un de son coeur. La conversation banale, d'où les sujets intimes sont exilés (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 329 ). J'ai voulu vérifier que la vie d'un homme restait un bien à partager, même si elle était exilée de partout (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-1936, page 71 ). Nous avons exilé la beauté, les Grecs ont pris les armes pour elle (ALBERT CAMUS, L'Été, 1954, page 108) : Ø 2. Cérisy, l'homme qui se trouvait en face d'elle, quinquagénaire élégant, chauve, l'air d'un dromadaire désabusé, la jugeait désirable [Clara] ; mais il ne la désirait pas; il avait depuis longtemps exilé les passions. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 270. b) Priver. Exiler quelqu'un des traditions de sa race. Cette mélancolie sans remède d'un vouloir qui ne veut pas exile l'homme de son entreprise essentielle : se faire (JULES VUILLEMIN, L'Être et le travail, 1949, page 165) : Ø 3. La religion de la promesse dénonce sans arrêt le faux spiritualisme d'une dévotion et d'un culte qui exileraient l'homme de ses biens et de ses besoins terrestres... L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 6410. B.— Emploi pronominal réfléchi. 1. Quitter délibérément son pays, partir. S'exiler de France; s'exiler en Amérique. (Quasi-)synonyme : s'expatrier. De grandes dames s'exiloient de la ville et de la cour, et partoient pour le Canada (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 517 ). · En particulier. [En parlant d'un éloignement temporaire] C'était de ces marins qu'on appelle là des « Islandais », qui s'exilent tous les étés, six mois durant, pour aller faire la grande pêche dangereuse dans les mers froides (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 95 ). — Par extension. Quitter la ville, la vie mondaine. S'exiler de Paris; s'exiler dans un coin de province. Il s'exila des salons qu'il avait fréquentés, et finit par se concentrer dans une vie taciturne et solitaire (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 428 ). 2. Au figuré. Se retirer, se replier. S'exiler dans le silence, dans le refus. Je pousse mes verrous, je m'exile de nouveau dans le travail (ÉMILE ZOLA, Les Héritiers Rabourdin, préface, 1874, page IX. ). Les athlètes, debout, désénervés s'exilaient dans le songe indifférent au monde extérieur (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 207) : Ø 4. Il est dépaysé parce qu'il s'exile au milieu des choses; ce ne sont pas les choses qui n'ont plus de sens, c'est lui qui ne les utilise plus; ce n'est pas le monde qui recule devant lui, c'est lui qui le fuit éperdument. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 357. Remarque : On rencontre dans la documentation exilant, ante, participe présent adjectif. Qui exile. Sulamites De province aux rites Exilants des soirs! (Jules Laforgue, Complaintes, 1885, page 88). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 297. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 593, b) 516; XXe. siècle : a) 275, b) 314.

« 1817, page 222. — Par extension, vieux.

Éloigner quelqu'un. a) de la Cour, d'une ville.

Exiler quelqu'un dans ses terres, en province.

J'ai reçu une lettre de cachet qui exile la marquise de Prie à sa terre (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Mademoiselle de Belle-Isle.

1839, IV, 4, page 80 ). b) de la présence d'une personne.

Mais pourquoi m'exiler à jamais, pourquoi me chasser des lieux que vous habitez? (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 157 ). · Par métaphore.

[Le complément direct désigne un objet] C'était sans doute afin d'oublier ces scènes de tendresse que la femme abandonnée avait exilé ces meubles de sa pièce intime (PAUL BOURGET, Un Crime d'amour, 1886, page 296 ). 2.

Au figuré. a) Chasser, proscrire, bannir.

Exiler quelqu'un de son coeur. La conversation banale, d'où les sujets intimes sont exilés (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 329 ).

J'ai voulu vérifier que la vie d'un homme restait un bien à partager, même si elle était exilée de partout (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-1936, page 71 ).

Nous avons exilé la beauté, les Grecs ont pris les armes pour elle (ALBERT CAMUS, L'Été, 1954, page 108) : Ø 2.

Cérisy, l'homme qui se trouvait en face d'elle, quinquagénaire élégant, chauve, l'air d'un dromadaire désabusé, la jugeait désirable [Clara] ; mais il ne la désirait pas; il avait depuis longtemps exilé les passions. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 270. b) Priver.

Exiler quelqu'un des traditions de sa race.

Cette mélancolie sans remède d'un vouloir qui ne veut pas exile l'homme de son entreprise essentielle : se faire (JULES VUILLEMIN, L'Être et le travail, 1949, page 165) : Ø 3.

La religion de la promesse dénonce sans arrêt le faux spiritualisme d'une dévotion et d'un culte qui exileraient l'homme de ses biens et de ses besoins terrestres... L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 6410. B.— Emploi pronominal réfléchi. 1.

Quitter délibérément son pays, partir.

S'exiler de France; s'exiler en Amérique.

(Quasi-)synonyme : s'expatrier.

De grandes dames s'exiloient de la ville et de la cour, et partoient pour le Canada (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 517 ). · En particulier.

[En parlant d'un éloignement temporaire] C'était de ces marins qu'on appelle là des « Islandais », qui s'exilent tous les étés, six mois durant, pour aller faire la grande pêche dangereuse dans les mers froides (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 95 ). — Par extension.

Quitter la ville, la vie mondaine.

S'exiler de Paris; s'exiler dans un coin de province.

Il s'exila des salons qu'il avait fréquentés, et finit par se concentrer dans une vie taciturne et solitaire (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 428 ). 2.

Au figuré.

Se retirer, se replier.

S'exiler dans le silence, dans le refus.

Je pousse mes verrous, je m'exile de nouveau dans le travail (ÉMILE ZOLA, Les Héritiers Rabourdin, préface, 1874, page IX.

).

Les athlètes, debout, désénervés 2. »

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