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BILLARD, substantif masculin.

Publié le 03/11/2015

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BILLARD, substantif masculin.  

A.—  Jeu d'adresse, qui se joue à l'aide de trois boules d'ivoire (ou billes) que l'on pousse, l'une contre les deux autres, à l'aide d'une \" queue \", sur une table rectangulaire, munie de rebords, et recouverte d'un tapis vert : 

Ø 1.... deux joueurs de billard marchaient autour du tapis vert où roulaient les billes en se heurtant On entendait leurs voix compter : « Dix-huit, —  dix-neuf. —  Pas de chance. —  Oh! Joli coup! Bien joué! —  Onze. —  Il fallait prendre par la rouge. —  Vingt. —  Bille en tête, bille en tête. —  Douze. Hein! J'avais raison? »

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Une Soirée, 1887, page 585. 

SYNTAXE : Boule de billard (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page XLII; MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 67); faire un billard (ROMAINS, Knock, 1923, II, 2, page 9), une partie de billard (RENARD, Journal, 1903, page 847); salle de billard (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 333); Académie de billard (MORAND, Londres, 1933, page 197 et Académie* exemple 29); billard japonais (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 535). 

B.—  Par métonymie. 

1. La table sur laquelle on joue : 

Ø 2. Ne demandez pas quel est ce meuble dont les angles tranchants luisent au fond de la pièce voisine, ce bloc glissant d'acajou, orné de têtes de monstres en cuivre ciselé, c'est le billard; le billard, meuble indispensable, inévitable à Chantilly; Dieu domestique, vous le trouverez dans la maison du riche comme dans la cabane du pauvre. Il a sa pièce dans chaque maison, la plus belle pièce du logis. Hommes, femmes, enfants de Chantilly excellent au jeu de billard, les femmes surtout. À telle heure de l'après-dîner, le bourg entier fait la poule.

LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly,  1836, page 120. 

·    Billard électrique. (Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT) Supplément 1970; confer bille1, exemple 4). 

2. Pièce où est installé un jeu de billard; spécialement, lieu public où l'on joue au billard. après avoir tenu un billard, mon grand-père maternel vendit des oiseaux. (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 80 ); elle entra dans le billard (JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame,  1921, page 436 ). 

—  Régionalisme.  Jeu de quilles (Confer Joseph de Pesquidoux, Chez nous, 1923, page 30). 

C.—  Au figuré, argot. 

1. Lit (Confer \"Le Poilu tel qu'on le parle\" (GASTON ESNAULT), 1919, page 78; X, Notes manuscrites ajoutées sur les feuillets des notes de Nouguier, page 36); table d'opération. Passer sur le billard (GASTON ESNAULT, Notes complétant et rectifiant \" Le Poilu tel qu'il se parle \", 1956) : 

Ø 3.... quand il s'éveillait le matin, l'amère pensée, aussitôt, lui pinçait le coeur.

—  Mince... le billard.

Le café lui semblait moins bon —  il lui trouvait un goût —  et il lisait sans s'amuser les journaux de Lyon, que la marchande portait de salle en salle. Il ne pensait qu'au billard, et ces dix minutes de souffrance lui gâtaient sa matinée,...

ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois,  1919, page 300. 

2. Argot militaire.  Terrain plat; terrain d'exercice ou de combat (Confer \"Le Poilu tel qu'on le parle\" (GASTON ESNAULT), 1919, page 77; Paul Vialar, La Mort est un commencement, Les Morts vivants, 1947, page 176); spécialement,   \" espace libre entre les tranchées adverses \" (Albert Dauzat, L'Argot de la guerre, 1918, page 245). Monter sur le billard. \" Sortir de la tranchée pour l'assaut \" (\"Le Poilu tel qu'on le parle\" (GASTON ESNAULT) 1919, page 77). 

3. Par extension et familier.  Chose facile. C'est du billard : 

Ø 4. [Cerutti à Angélo :] —  (...) Dès que les amateurs s'en mêlent, tout foire. En principe, c'était du billard : on jouait sur votre tempérament. On avait votre frère de lait dans la manche. Il nous expliquait tout.

JEAN GIONO, Le Bonheur fou,  1957, page 295. 

4. Populaire. Dévisser son billard (Gustave Flaubert, Correspondance, 1869, page 29 et 1875, page 230). Mourir. Casser sa queue de billard (Aristide Bruant, Dictionnaire français-argot, 1905, page 325). Mourir. 

 

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