Devoir de Philosophie

BONBON, substantif masculin.

Publié le 04/11/2015

Extrait du document

BONBON, substantif masculin. A.— GASTRONOMIE. Petite friandise à base de sucre aromatisé et généralement coloré, de consistance relativement dure. (Quasi-)synonyme : sucrerie : Ø 1. Tous les mois, la grosse dame patronnesse en deuil apporte des sacs de bonbons. Il faut des gâteries aux pauvres, d'accord. Mais la donatrice exagère : une moitié de l'argent pourrait être appliquée à des achats de pain; le jour des bonbons je ne cesse de dépoisser avec l'éponge les tout petits qui ressemblent à des oiseaux pris dans la glu; le sucre vous colle partout, aux tables, aux bancs, aux portes. Et puis un fait notoire : dans un quartier besogneux, les enfants sont plus privés de soupe que de confiserie. Parfaitement; il est de mode, par exemple, de faire déjeuner un mioche avec un rogaton douteux, une bribe insuffisante, mais de lui donner deux sous pour acheter des bonbons. Une tartine de saindoux et deux sous de pastilles de menthe,... LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 183. Ø 2. En revanche, je profitai passionnément du privilège de l'enfance pour qui la beauté, le luxe, le bonheur sont des choses qui se mangent; devant les confiseries de la rue Vavin, je me pétrifiais, fascinée par l'éclat lumineux des fruits confits, le sourd chatoiement des pâtes de fruits, la floraison bigarrée des bonbons acidulés; vert, rouge, orange, violet : je convoitais les couleurs elles-mêmes autant que le plaisir qu'elles me promettaient. J'avais souvent la chance que mon admiration s'achevât en jouissance. Maman concassait des pralines dans un mortier, elle mélangeait à une crème jaune la poudre grenue; le rose des bonbons se dégradait en nuances exquises : je plongeais ma cuiller dans un coucher de soleil. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 11. SYNTAXE : Bonbons fondants, fourrés; boîte, cornet de bonbons; croquer, manger, sucer des bonbons. Remarque : Au XIXe. siècle, bonbon s'emploie plutôt à la forme partitive invariable du bonbon : avoir/donner du bonbon (confer Mme. DE KRÜDENER, Valérie, 1803, pages 72-73).p. 72-73). — Par comparaison : Ø 3. Elle aurait vécu de sucre, les douceurs à la vanille et à la rose la troublaient comme un attouchement. — Ça nous soutiendra, dit-elle. Et, dans l'antichambre, elle ferma les yeux, lorsqu'il la baisa sur la bouche. Leurs lèvres sucrées fondaient, pareilles à des bonbons. ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 215. Ø 4. J'ai mis des années à comprendre que la neurasthénie et les scrupules de maman étaient une gourmandise refoulée, des grignotements d'âme, une délectation secrète comme quand on monte se coucher avec une boîte de bonbons, des dragées aux amandes ou à la pistache, des fondants au chocolat avec de la crème à la frangipane ou une coulée de kirsch au coeur, des marrons glacés, des caramels qui poissent les draps, des pralines. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 197. B.— Par analogie. 1. [Par analogie de forme] Bonbon ou bonbon fondant, bonbon à liqueur. Furoncle, pustule. Remarque : Attesté dans Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes et dans les dictionnaires d'argot. 2. [Par analogie de couleur] Rose bonbon. Rose analogue au rose des bonbons, assez fade. Tonalités neutres, effacées (...) rose mourant (...) rose bonbon (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation. 1944, page 344 ). Remarque : 1. Bonbon est (quasi-)synonyme de rose chez les Goncourt, Journal, 1893, page 369 : ce papier rose (...) ce papier-bonbon. 2. En Belgique, il peut signifier « biscuit sec » (confer J. Deharveng, voir bibliographie). C.— Par métaphore. Chose très douce, délicieuse jusqu'à l'excès parfois : Ø 5. Mais ce qui combla d'aise la Poulot, ce qui la fit revenir, un soir, avec le sourire d'une bienheureuse qui aurait entrevu dans une extase le fronton du paradis, ce fut de recueillir quelques détails sur la mort et l'enterrement du petit Lazare. Le reste, assurément, n'était pas à dédaigner, mais cela, c'était la friandise, le bonbon fin, le nanan de sa vengeance! Elle savait maintenant où frapper. LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 255. Remarque : On rencontre dans la documentation l'hapax bonbonnet, substantif masculin (PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 67 : meringues saupoudrées de bonbonnets multicolores; suffixe -et*). Petit bonbon. On rencontre également l'hapax bonbonner, verbe intransitif (JEAN DE LA VARENDE, L'Homme aux gants de toile, 1943, page 128; désinence -er). Avoir pour habitude, manie de manger des bonbons. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 352. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 229, b) 523; XXe. siècle : a) 841, b) 514.

« ? Par comparaison?: ? 3.

Elle aurait v?cu de sucre, les douceurs ? la vanille et ? la rose la troublaient comme un attouchement. ? ?a nous soutiendra, dit-elle.

Et, dans l'antichambre, elle ferma les yeux, lorsqu'il la baisa sur la bouche. Leurs l?vres sucr?es fondaient, pareilles ? des bonbons. ?MILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 215.

? 4.

J'ai mis des ann?es ? comprendre que la neurasth?nie et les scrupules de maman ?taient une gourmandise refoul?e, des grignotements d'?me, une d?lectation secr?te comme quand on monte se coucher avec une bo?te de bonbons, des drag?es aux amandes ou ? la pistache, des fondants au chocolat avec de la cr?me ? la frangipane ou une coul?e de kirsch au coeur, des marrons glac?s, des caramels qui poissent les draps, des pralines. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 197.

B.? Par analogie.

1.

[Par analogie de forme] Bonbon ou bonbon fondant, bonbon ? liqueur.

Furoncle, pustule.

Remarque?: Attest? dans Nouveau Larousse illustr?, Larousse du xxe.

si?cle en six volumes et dans les dictionnaires d'argot.

2.

[Par analogie de couleur] Rose bonbon.

Rose analogue au rose des bonbons, assez fade.

Tonalit?s neutres, effac?es (...) rose mourant (...) rose bonbon (FRAN?OIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation.

1944, page 344 ).

Remarque?: 1.

Bonbon est (quasi-)synonyme de rose chez les Goncourt, Journal, 1893, page 369?: ce papier rose (...) ce papier-bonbon.

2.

En Belgique, il peut signifier ? biscuit sec ? (confer J.

Deharveng, voir bibliographie).

C.? Par m?taphore.

Chose tr?s douce, d?licieuse jusqu'? l'exc?s parfois?: ? 5.

Mais ce qui combla d'aise la Poulot, ce qui la fit revenir, un soir, avec le sourire d'une bienheureuse qui aurait entrevu dans une extase le fronton du paradis, ce fut de recueillir quelques d?tails sur la mort et l'enterrement du petit Lazare.

Le reste, assur?ment, n'?tait pas ? d?daigner, mais cela, c'?tait la friandise, le bonbon fin, le nanan de sa vengeance! Elle savait maintenant o? frapper.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles