Devoir de Philosophie

BONHOMME, substantif masculin et adjectif.

Publié le 04/11/2015

Extrait du document

BONHOMME, substantif masculin et adjectif. I.— Substantif. A.— Vieilli. 1. Homme bon, vertueux, d'un comportement favorable, agréable à autrui. Helvétius, (...) honnête homme et bon (sic) homme (mot dont on a trop mésusé, et qu'il faut faire revenir à sa première valeur) (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, tome 2 1797, page 273 ); un bonhomme facile, leur rendant la vie douce et tranquille (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale. 1845, page 24 ). · Faux bonhomme. Celui qui contrefait la bonté pour mieux parvenir à ses fins. ... faisant la chattemite, le bon apôtre, le faux bonhomme, et démolissant sournoisement tout ce qui ne lui sert pas (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 191 ); les Faux bonshommes, pièce Théodore Barrière et Ernest Capendu (1856). Remarque : Bons-hommes désignait autrefois plusieurs sortes de religieux : Les innombrables sectes communistes du moyen-âge (...) bégards, bons-hommes (...) vrais disciples de Jésus (ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Vie de Jésus, 1863, page 191). 2. Par affaiblissement, généralement péjoratif. Homme simple, naïf, excessivement crédule ou complaisant : Ø 1. Danglars, vis-à-vis du monde et même vis-à-vis de ses gens, affectait le bonhomme et le père faible : c'était une face du rôle qu'il s'était imposé dans la comédie populaire qu'il jouait; (...), dans l'intimité (...) la plupart du temps, le bonhomme disparaissait pour faire place au mari brutal et au père absolu. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 493. SYNTAXE : Bonhomme de mari : le bonhomme de mari marchand ou juge à Florence (LEMAITRE, Les Contemporains, 1885, page 290). Faire le bonhomme :... faisait le bonhomme (...) jouant, zézayant (ZOLA, Nana, 1880, page 1290). B.— Par extension, familier, populaire. [Avec une nuance de protection, de pitié, de dédain ou d'affection, selon les cas] 1. Emplois discursifs. Personne traitée sans grand respect parce que considérée comme un inférieur ou un égal sous divers rapports. a) [Sous le rapport de l'âge] — Vieux. Vieillard (la sénilité étant censée diminuer les facultés). Vieux bonhomme : Ø 2.... en Touraine, en Anjou, en Poitou, dans la Bretagne, le mot bonhomme, déjà souvent employé pour désigner Grandet, est décerné aux hommes les plus cruels comme aux plus bonasses, aussitôt qu'ils sont arrivés à un certain âge. Ce titre ne préjuge rien sur la mansuétude individuelle. HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 124. — Jeune homme. Un petit bonhomme de vingt-cinq ans environ (...) un monocle, l'air considérable (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 125) : — Enfant : Ø 3. C'était un bonhomme de cinquante ans qui menait par la main un bonhomme de six ans. Sans doute le père avec son fils. Le bonhomme de six ans tenait une grosse brioche. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 468. b) [Sous le rapport de l'aspect physique] Individu de petite taille. Un petit bonhomme comme un petit homme nain (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1866, page 252 ). c) [Sous le rapport de la condition sociale] — Vieux. Paysan : Tous ces bonshommes et bonnes femmes en superbes et barbares costumes de moujiks (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [Avec Jacques Rivière] , 1908, page 358 ). · Absolument (surtout par opposition au militaire) Le bonhomme, vivre aux dépens du bonhomme, etc. Des animaux de guerre, le harnois sur le dos et les armes au poing, avaleurs de pois gris, lévriers affamés, jamais las de manger le bonhomme (ROMAIN ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, page 30 ). · Jacques Bonhomme. Sobriquet du paysan. Le John Bull des Anglais, le Jacques Bonhomme des Français (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 54 ); un de ces volumes qu'on fabrique pour les paysans (...) « Les veillées du bonhomme Jacques » (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 277 ). — Tout autre roturier, homme du peuple ou bourgeois : Ø 4.... il paraissait, tout archevêque qu'il était, aussi ridicule et aussi mal avisé que le bonhomme Gorgibus de Molière, ou, si l'on veut, le bonhomme Chrysale, parlant à une précieuse, ou encore un homme de bon sens de la classe moyenne de la restauration se lançant à causer politique avec une jeune beauté doctrinaire. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 78. — Spécialement, argot militaire. Simple soldat (par opposition à gradé) : Ø 5. Et le 22 mai, à midi, nos bonshommes rentrent dans le fort de Douaumont. Soldats de la division Mangin, bataillons des 36e, 129e, 74e. et 54e. régiments, vous vous souviendrez de cette heure et de cette date où vous égalâtes les plus audacieux conquérants! HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 141. — Moderne, courant. Homme quelconque. Pauvre bonhomme, drôle de bonhomme : Ø 6. — Si ce monsieur finance L'Espoir, il voudra y mettre son nez, dit Henri. — Ah! ça, pas question! dit Dubreuilh. (...). — Ça m'a l'air d'un dôle de philanthrope, votre bonhomme. — Si vous voyiez le type, vous comprendriez tout de suite, dit Dubreuilh. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 140. PARADIGMES. a) (Quasi-)synonymes : gars, mec, quidam, type. b) (Quasi-) antonymes célébrité, notabilité, personnalité. d) [Sous le rapport de l'esprit] Individu remarquable par sa valeur intellectuelle, son talent, etc., mais envers qui on affecte une certaine familiarité pour le dénigrer, ou, le plus souvent, pour traduire, sans excès d'emphase, l'admiration très vive et très sincère qu'on lui porte. Grand bonhomme : Ø 7.... je regrette, au point de vue du comique, qu'on n'ait point poursuivi le père Hugo, pour son dernier bouquin que, moi, je trouve superbe. Quelle narration! Et quel gaillard que ce bonhomme! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1877, page 93. — Absolument. Le bonhomme. Surnom de La Fontaine. Je trouve irrespectueux d'appeler La Fontaine « le bonhomme » (JULES RENARD, Journal, 1909, page 1220 ). Remarque : Dans cette acception, bonhomme tend à reprendre la valeur favorable qu'il avait à l'origine (confer acception I A 1). 2. Emplois interjectifs. a) Bonhomme!, Mon bonhomme!, etc. « Passez, passez, bonhomme, on vous a donné. » (Formule usitée envers les pauvres qui redemandent l'aumône) (NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 98 ); adieu, bonhomme Paul (...) Au revoir, mon bonhomme (PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Lettres particulières, 1820, page 70 ). Remarque : 1. A pu s'employer exceptionnellement à l'adresse d'une personne de sexe féminin : chérie! petit bonhomme! mon chou! (JACQUES AUDIBERTI, Le Mal court, 1947, I, page 142); mademoiselle ma fille, mon petit bonhomme (PAUL CLAUDEL, Le Pain dur, 1918, I, 3, page 424). 2. S'emploie aussi en soliloque à l'adresse d'une personne présente ou non : « cause toujours, mon bonhomme! » (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 342). b) Nom d'un petit bonhomme! Juron inoffensif (Confer Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1834, page 190; Georges Bernanos, Un Crime, 1935, page 808, etc.). Remarque : D'après Larchey (Les Excentricités du langage. .., 1865, page 221) : " Nom d'un petit bonhomme est une allusion aux statuettes qui représentent le Christophe " Remarque générale : relativement aux acceptions I A et I B. Le sens originel de bonhomme (= homme bon, confer I A) s'est complètement perdu dans les emplois les plus récents et les plus courants du mot (confer I B). D'où la possibilité en I B d'associations contradictoires ou redondantes par rapport à la signification première : un bon bonhomme (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose, 1868, page 326; GERMAIN NOUVEAU, Valentines, 1886, page 157; RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 122); un méchant bonhomme (ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques et littéraire, 1943, page CXVI). C.— Par image. 1. Figure représentant schématiquement un homme moyen. Dessiner des bonshommes, test du bonhomme : Ø 8.... vers dix-huit ou vingt mois, le bébé commence à « gribouiller », à porter, sous forme de griffonnages, des « traces intentionnelles »; vers trois ans, ces traces commencent à devenir imitatives, mais le bonhomme se traduit par un rond et deux bâtons; l'ère du hasard est close. Après quatre ans, deux points interviennent dans le rond pour évoquer les yeux, (...). Il faut attendre six ans, au plus tôt, pour que se manifeste le sens objectif; « le bonhomme est complet, membres encore mal articulés »;... RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, pages 116-117. Remarque : Bonhomme ne désigne pas seulement un dessin d'enfant ou de primitif; il peut désigner aussi une figurine quelconque rappelant la forme humaine : les poupées (...) les bonshommes (...) les jouets (GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 168); les « bonshommes » (...) figures de cire (JULES VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, page 5); mille bibelots, des potiches, des statuettes, des bonshommes de Saxe et des magots de Chine (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Fifi, 1881, page 158); bonshommes, faits de quatre branches et d'une vieille chemise, qu'on met dans les jardins pour faire peur aux moineaux (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 148). — Spécialement. Bonhomme de neige. Patapouf énorme, informe et blafard, comparable aux bonshommes de neige que construisent les enfants, l'hiver (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 145 ); bonhomme de/en pain d'épices (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 87 ). — [Avec une valeur allégorique] · Bonhomme hiver (sans doute par allusion au vieillard qui personnifie l'hiver) (Confer Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 449). · Péjoratif. Dieu figuré sous forme humaine. Un bonhomme à longue barbe blanche (...) [être] athée à ce vieux bon Dieu-là (VICTOR HUGO, L'Année terrible, 1872, page 89 ). 2. Par extension. a) JEUX. Petit bonhomme vit encore. Phrase prononcée par les joueurs en se transmettant l'un à l'autre une allumette ou un morceau de papier enflammé(e), symbolisant une forme humaine (l'extinction étant punie d'un gage). Un jeu qu'on appelle le petit bonhomme vit encore, jeu que les anciens connoissoient sous un nom plus noble (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Polémique, 1818-27, page 164 ). Remarque : Par allusion au jeu (maintenant vieilli), cette expression s'emploie dans la langue courante pour signifier que quelqu'un se porte toujours très bien malgré les apparences (confer FLAUBERT, Correspondance, Supplément, 1879, page 287; MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 863). b) Domaine littéraire Personnage de roman, etc. : Ø 9. Quand je faisais des romans, que je créais des personnages, ma création me tenait compagnie, faisait une société, peuplait enfin ma solitude, — je vivais avec les bonshommes et les bonnes femmes de mon bouquin. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 464. SYNTAXE : Entrer/se mettre dans la peau du bonhomme :... entrer dans l'esprit de son héros, « dans la peau de son bonhomme », comme disent les gens de ce moment du siècle (VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Voyage en France par un Français, 1896, page 113);... me mettre dans la peau de mes bonshommes (RENARD, Journal, 1896, page 348); tenir son bonhomme (confer E. et JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 20). Remarque : 1. Ces expressions seraient particulièrement au théâtre selon les dictionnaires, mais les attestations littéraires montrent qu'elles s'emploient dans un contexte plus généralement 2. Sans doute par analogie avec les personnages littéraires, bonhomme s'emploie parfois en parlant de soi, pour évoquer un certain aspect de sa propre personnalité : ... en moi (...) deux bonshommes distincts (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 343). D.— Par métaphore. Nos vieux bonshommes de clochers (FRANÇOIS COPPÉE, Prose, tome 7, Mon franc-parler II, 1896, page 80 ); ... la lampe (...) tranquille, sous son bonhomme d'abat-jour vert (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 107 ). E.— Au figuré. Un bonhomme de proverbe (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Souvenirs de 1848, 1876, page 172 ); un brave bonhomme de sujet, suffisamment intéressant, bien littéraire, bien sage (GEORGES MAGNANE, La Bête à concours, 1941, page 82 ). · Aller son petit bonhomme de chemin. Suivre la voie toute tranquille qu'on a choisie, sans se laisser dérouter par les événements extérieurs (Confer Benjamin Constant, Journaux intimes, 1803, page 43; Alphonse de Chateaubriant, Monsieur des Lourdines, 1911, page 63). Remarque générale : sur le substantif 1. Noter la fréquence du tour bonhomme de + substantif à de nombreux niveaux d'emploi : de y joue le rôle de cheville syntaxique reliant bonhomme à un terme en apposition. 2. Noter chez certains auteurs quelques essais d'emploi en locution à la bonhomme, en bonhomme :... enfonc [er] à la bonhomme ses deux mains dans ses poches (Maurice Barrès, Les Déracinés, 1897, page 307). 3. Bonhomme substantif a pour pluriel correct bonshommes. " Le pluriel bonhommes est populaire " d'après Dictionnaire des difficultés de la langue française (Adolphe Voir Thomas) 1956. On le rencontre pourtant chez les meilleurs auteurs :... ces deux gros bonhommes (Charles Péguy, Ève, 1913, page 826). Cette forme serait licite d'après Larousse du XXe. siècle en six volumes et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes dans l'acception I B 1 c spécialement argot militaire : quelques auteurs l'utilisent (confer Benjamin, Gaspard, 1915, page 13 et 120; Barbusse, Le Feu, 1916, page 285), mais d'autres emploient la forme courante (exemple 5). II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne, d'un groupe de personnes, d'un aspect du comportement humain] 1. Vieilli. Qui a un bon naturel, qui se montre favorable, secourable à autrui : Ø 10. Messire Jean Chouart était bonhomme, tout à son bréviaire, à ses ouailles; il était doux, et humble de coeur, secourait l'indigent, confortait le dolent, assistait le mourant, il apaisait les querelles, pacifiait les familles :... PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Lettres au rédacteur du "Censeur", 1819-20, page 26. PARADIGMES. a) (Quasi-)synonymes : bienveillant, bonasse, débonnaire, gentil. b) (Quasi-)antonymes féroce, méchant. 2. Par affaiblissement. Sans détours, d'une grande simplicité et complaisance. Un rire bonhomme, un sourire bonhomme et presque naïf : Ø 11. Ce parler lent, poussif, bonhomme, fait pour conduire l'évidence tranquille, recèle une preuve touchante d'intimité avec soi-même et de franchise confiante; c'est foncièrement et uniquement puéril. LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 18. Ø 12.... ils donnent généralement des incrédules caustiques et froidement agressifs (NEAP) ou bonhommes et tolérants (EAP). S'ils sont religieux, leur religion est facile et accommodante. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 743. PARADIGMES. a) (Quasi-)synonymes : affable, aimable, bon prince, candide, conciliant, facile, franc, naturel, pacifique, paternel. b) (Quasi-) antonymes affecté, arrogant, fier, hautain, orgueilleux, suffisant. — Péjoratif. Sans manières, d'un laisser-aller excessif. Un peuple épais et bonhomme (JULES MICHELET, Journal, Appendices, 1849-60, page 574 ); l'air bonhomme et un peu empêtré (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1909, page 87 ). PARADIGMES. a) (Quasi-)synonymes : gauche, grossier, rustaud. b) (Quasi-)antonymes délicat, fin. B.— Par analogie. 1. [En parlant de choses ayant trait essentiellement à l'activité humaine] ... l'ancien commerce, bonhomme et simple (ÉMILE ZOLA. Au Bonheur des dames, 1883, page 402 ); ... la vie (...) calme et sûre / Bonhomme, et forte et pure au fond et rassurante (PAUL VERLAINE. Œuvres posthumes, tome 1, Varia, Rotterdam, 1896, page 22 ). 2. Exceptionnellement. [En parlant d'un animal] Un cheval blanc (...) très gras, le poil luisant, l'air bonhomme (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1182 ). Remarque : 1. (sur l'adjectif en général). À la différence du substantif, l'adjectif a pour seul pluriel bonhommes (exemple 12). 2. On rencontre dans la documentation les néologismes suivants a) Bonhommier, ière, adjectif (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 91 : la sombre brutalité de Doppet et la bravoure bonhommière de Dugommier; suffixe -ier, ière*). (Quasi-)synonyme : bonhomme (confer supra II A). b) Bonhommement, adverbe (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1871, page 793 : parle [r] bonnement, carrément; suffixe -ement [-ment2*] ). D'une manière bonhomme, avec simplicité, familiarité. c) Bonhomiser, verbe transitif (Idem, ibidem, 1882, page 192 : bonhomise [r] si bien sa pensée dans les euphonies spirituelles d'une langue de civilisé; suffixe -iser*). Rendre bonhomme. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 744. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 009, b) 6 485; XXe. siècle : a) 4 332, b) 3 020.

« Contemporains, 1885, page 290).

Faire le bonhomme?:...

faisait le bonhomme (...) jouant, z?zayant (ZOLA, Nana, 1880, page 1290).

B.? Par extension, familier, populaire.

[Avec une nuance de protection, de piti?, de d?dain ou d'affection, selon les cas] 1.

Emplois discursifs.

Personne trait?e sans grand respect parce que consid?r?e comme un inf?rieur ou un ?gal sous divers rapports.

a) [Sous le rapport de l'?ge] ? Vieux.

Vieillard (la s?nilit? ?tant cens?e diminuer les facult?s).

Vieux bonhomme?: ? 2....

en Touraine, en Anjou, en Poitou, dans la Bretagne, le mot bonhomme, d?j? souvent employ? pour d?signer Grandet, est d?cern? aux hommes les plus cruels comme aux plus bonasses, aussit?t qu'ils sont arriv?s ? un certain ?ge.

Ce titre ne pr?juge rien sur la mansu?tude individuelle. HONOR? DE BALZAC, Eug?nie Grandet, 1834, page 124.

? Jeune homme.

Un petit bonhomme de vingt-cinq ans environ (...) un monocle, l'air consid?rable (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 125) : ? Enfant?: ? 3.

C'?tait un bonhomme de cinquante ans qui menait par la main un bonhomme de six ans.

Sans doute le p?re avec son fils.

Le bonhomme de six ans tenait une grosse brioche. VICTOR HUGO, Les Mis?rables, tome 2, 1862, page 468.

b) [Sous le rapport de l'aspect physique] Individu de petite taille.

Un petit bonhomme comme un petit homme nain (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1866, page 252 ).

c) [Sous le rapport de la condition sociale] ? Vieux.

Paysan?: Tous ces bonshommes et bonnes femmes en superbes et barbares costumes de moujiks (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [Avec Jacques Rivi?re] , 1908, page 358 ). ? Absolument (surtout par opposition au militaire) Le bonhomme, vivre aux d?pens du bonhomme, etc.

Des animaux de guerre, le harnois sur le dos et les armes au poing, avaleurs de pois gris, l?vriers affam?s, jamais. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles