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BOTTÉE, substantif féminin.

Publié le 04/11/2015

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BOTTÉE, substantif féminin.  

[En référence avec botte1 ].  Quantité de végétaux contenus dans une botte : 

Ø L'équipe, conduite par son chef, avait entamé le champ de lin. Elle l'attaquait de front, sur toute la largeur. On avançait doucement, plié en deux. On saisissait de la main la touffe de lin, sans la plier, pour ne pas en casser les fibres, et on la tirait à soi, de bas en haut, on la déracinait, on la gardait serrée dans son bras gauche. Quand la bottée était complète, on la couchait, bien étalée, bien ouverte, sur le sol, pour la laisser sécher.

MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu,  1936, page 30. 

—  Par métaphore. Une pleine gerbée, une pleine brassée, une pleine bottée d'âmes (CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc,  1910, page 72 ). 

Remarque : Mot non attesté dans les dictionnaires généraux. 

 

 

 

Forme dérivée du verbe \"botter\"

 botter

BOTTER, verbe transitif.  

I.—  Emploi transitif. 

A.—  HABILLEMENT (confer botte2)  [Le sujet et le complément d'objet désignent une ou des personnes] 

1. a) Vieux.  Mettre les bottes à quelqu'un. Antonyme : débotter. Venez me botter (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932) : 

Ø 1. Il [Mario] était assis pendant qu'on le bottait, et semblait n'avoir pas la force de soulever ses petites jambes.

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 2, 1858, page 214. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et XXe.  siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

b) [Le sujet désigne une autorité]  Munir quelqu'un de bottes, par extension de chaussures. Botter un régiment. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et XXe.  siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Grand Larousse encyclopédique. 

—  Souvent au passif.  Être chaussé de. Être botté de cuir, de caoutchouc, de gros chaussons (Confer Victor Hugo, Choses vues, 1885, page 14). 

—  Par métaphore : 

Ø 2. [CYRANO, mourant] —  Ne me soutenez pas! —  personne!

(Il va s'adosser à l'arbre.)

Rien que l'arbre!

(Silence.) 

Elle vient. Je me sens déjà botté de marbre, 

—  Ganté de plomb!

(Il se raidit.)

Oh! mais!... Puisqu'elle est en chemin,...

EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac,  1898, V, 6, page 224. 

2. [Le sujet désigne un bottier]  Fournir quelqu'un en bottes, par extension en chaussures. Quel est le cordonnier qui vous botte? (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932). 

—  emploi absolu.  Fabriquer, fournir des bottes, des chaussures. Le cordonnier/bottier botte bien, mal (Dictionnaire de l'Académie française. 1798). 

3. [Le sujet désigne une botte, une chaussure]  Épouser parfaitement la forme du pied, de la jambe. Cette chaussure vous botte bien. Synonyme usuel : chausser. 

—  Par métaphore, familier.  [Le sujet peut désigner une personne, un inanimé concret ou abstrait]  Convenir à quelqu'un. Il me botte, ça me botte. Synonyme : plaire :  

Ø 3.... répondez-moi tout de suite à la question suivante : voulez-vous, lundi prochain, venir me prendre chez moi vers onze heures? Nous déjeunerons ensemble, puis je vous lirai mon chapitre. Après quoi, je m'en irai à Saint-Gratien, où je dois être vers cinq heures. Si vous ne pouviez lundi, voulez-vous dîner samedi? (De samedi en huit.) Mais c'est lundi prochain qui me botterait le mieux.

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1879, page 261. 

Ø 4. Sézenac roulait un mouchoir entre ses mains et regardait fixement le plancher; c'était vraiment difficile de trouver un contact avec lui.

—  Qu'est-ce qui ne va pas? répéta Henri. Moi je veux bien te donner encore une chance.

—  Non, dit Sézenac. Le journalisme, ça ne me botte pas.

SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins,  1954, page 125. 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle à partir de Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse). 

B.—  Par métonymie, familier.  [Botter a pour pendant botte2  B]  Donner un coup de pied. Botter quelqu'un, lui botter le derrière : 

Ø 5. Le mitrailleur s'arrêta encore, recommença à tirer. Dix secondes, quinze. « Fous le camp, idiot! » cria le serveur. Il commença à botter les fesses du mitrailleur, à toute volée : « Mais vas-tu foutre le camp! » Les coups de pied eurent plus d'effet que les balles et l'avance des Maures. Le tireur reprit sa mitrailleuse et cavala.

ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir,  1937, page 642. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XXe.  siècle. 

—  SPORTS.  Botter le ballon. Frapper le ballon d'un coup de pied énergique, appuyé par des chaussures très solides, pour l'envoyer à une certaine distance ou dans le but de l'adversaire. Synonyme : shooter. Le corner, botté par l'extrême droit, est repris de la tête par l'avant centre qui le convertit en but (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques,  1924, page 252 ). 

Remarque : 1. Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN  (JEAN DUBOIS), Grand Larousse de la Langue française en six volumes 2. On rencontre parfois un emploi absolu « le joueur botte ». 

II.—  Emploi pronominal réfléchi. 

A.—  [Le sujet désigne une personne]  Enfiler ses bottes : 

Ø 6. Tout de suite, ils commencèrent la pêche. Bottés de caoutchouc jusqu'au faîte des cuisses, un ciré noir leur collant à l'échine, ils pataugeaient, l'aveiniau à la main. Tournefier, lui aussi, s'était botté : il marchait dans le lit de l'étang, foulant le sable moite et ferme,...

MAURICE GENEVOIX, Raboliot,  1925, page 16. 

Remarque : Attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

—  Locution figurée. Se botter. Partir, se mettre en route. La gendarmerie se botte maintenant à tout propos pour eux [les gens du château] (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans,  1844-50, page 69 ). 

—  Par extension.  Se chausser. Se botter bien, mal (Dictionnaire de l'Académie Française). Se chausser de bonnes ou de mauvaises bottes (supra I A 3). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe.  siècle jusqu'à DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN ) 1892. 

B.—  Par métonymie, vieux.  [Le sujet désigne une personne, un animé]  Amasser de la terre sous les bottes, les chaussures, en marchant dans un terrain boueux. On ne saurait se promener dans ce jardin qu'on ne se botte. Un cheval se botte (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1878). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), repris par DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

III.—  Emploi absolu ou intransitif (supra II B) 

A.—  [Le sujet désigne un animé ou une partie d'animé ou un objet en contact avec un animé]  Se charger de boue ou de neige. Les crampons bottent. 

—  Technique, vieux.  [Le sujet désigne les roues d'une machine]  Se charger de boue. 

Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

B.—  Emploi factitif, vieux. Ce terrain botte (Dictionnaire de l'Académie Française); la neige botte. Être dans un état tel qu'on se couvre de boue en y marchant : 

Ø 7. [La Comtesse] Allez du côté du vent sur la route, la neige ne bottera pas.

JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Pays d'Ouche,  1934, page 52. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 67. 

DÉRIVÉS : Botteur,  substantif masculin.   SPORTS.  Joueur qui est chargé d'envoyer la balle dans les buts. Botteur de goal. Synonyme plus usuel : buteur. Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT) Supplément 1970. 

 

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