BOUCAN1, substantif masculin.

BOUCAN2, substantif masculin.  

A.—  Vieux.  Lieu de débauche. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux. 

—  Par extension.  Débauche de table. Avec moi, c'est le verre jamais vide, c'est le boucan perpétuel, c'est la bombance à tour de mâchoires (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille,  1876, page 96 ). 

B.—  Populaire.  Bruit assourdissant Faire du boucan; un boucan formidable, un boucan du diable, de tous les diables : 

Ø 1. Tout le canard fut secoué par ses mitrailleuses tirant à la fois. Dix secondes, il y eut un boucan d'enfer, le petit bruit du bois qui éclate sous les balles ennemies, et un réseau de balles traçantes.

ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir,  1937, page 822. 

—  En particulier.  Désordre, agitation bruyante : 

Ø 2. Nous faisons dans les assemblées un boucan d'enfer; l'un de nous imite le cornet à bouquin, l'autre le fifre. On sort, les gens paisibles crient au scandale; alors nous faisons chorus avec eux, nous levons les bras au ciel.

ERNEST RENAN, Drames philosophiques, L'Eau de jouvence, 1881, page 453. 

—  Argot  \" Verte semonce \" (Henri Coulabin, Dictionnaire des locutions populaires du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891). Je suis rentré tard, madame m'a donné un boucan (HENRI COULABIN, Dictionnaire des locutions populaires du bon pays de Rennes-en-Bretagne, 1891). 

Remarque : On rencontre dans la documentation la forme boucane « vacarme ». Plus de clink clank de tramway, pus de grosses limousines te crachant au nez comme si t'avais la peste, pus de boucane, pus rien (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 378). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 50. 

BOUCAN1, substantif masculin.  

A.—  Gril de bois sur lequel les habitants de l'Amérique et des îles Caraïbes fumaient les viandes ou les poissons. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux. 

·    Claie à boucan. Claie sur laquelle on préparait la cassave* : 

Ø ... l'Amazonien continuera à se livrer paisiblement, comme s'il n'avait pas remarqué votre présence, à ses occupations de toujours : bouter le feu, manier les pieux et le bâton, (...) aller s'accroupir au milieu de ses calebasses (...) devant son four à manioc ou sa claie à boucan.

BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel,  1949, page 65. 

·    Lieu où se pratiquait cette opération. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  siècle. 

—  Emploi adjectival. Bois boucan. Bois vieux, vermoulu, servant à cette opération (Confer Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845; attesté aussi dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-20e. ). 

B.—  Par métonymie.  Viande ou poisson fumés sur les grils de même nom. Se répand une odeur de graisses consumées/ De chair qui brûle et de boucan (AMÉDÉE POMMIER, Colères,  1844, page 92 ). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires depuis Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). 

—  En particulier.  ART CULINAIRE.  Boucan de tortue. \" Préparation que l'on fait subir à la tortue pour l'assaisonner et la faire cuire en forme de pâté \" (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  siècle.