CANTINE, substantif féminin.

CANTINE, substantif féminin.  

I.—  A.—  Vieilli.  Malle à compartiments contenant des bouteilles, parfois des provisions. 

B.—  Par extension, usuel.  Malle ordinaire et solide utilisée en particulier par les officiers dans leurs déplacements pour leurs effets personnels : 

Ø 1. Le bel adieu d'un jeune Français aux Lettres, quand il ferme sa cantine de sous-lieutenant, et quelle image de soi-même à léguer, s'il meurt, à ses frères d'armes et de pensée!

MAURICE BARRÈS, Les Diverses familles spirituelles de la France, 1917, page 165. 

—  Spécialement. Cantine médicale. Cantine d'un régiment en campagne ou en manoeuvre contenant les instruments, les médicaments, les pansements d'urgence. 

II.—  A.—  Endroit où l'on vend des boissons, de la nourriture, de menus objets aux membres d'une collectivité : 

Ø 2.... la cantine était ouverte au fond de la cour et desservait les trois divisions de Sainte-Pélagie. Seulement, les prisonniers politiques avaient seuls l'avantage de pouvoir y entrer et s'y mettre à table.

GÉRARD DE NERVAL, La Bohême galante,  1853, page 118. 

—  ARMÉE.  Cuisine et lieu de distribution des vivres d'une troupe en campagne : 

Ø 3. On passait par la cantine prendre sa gamelle de soupe. (...). La baraque qui servait de cantine était envahie. On tendait sa gamelle, on recevait une louche d'eau grasse où flottaient des ronds de betterave et un bout de viande bouillie.

MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14,  1935, page 362. 

B.—  Par extension.  Service subventionné chargé de préparer et de distribuer les repas dans une collectivité; les locaux qui l'abritent. Cantine scolaire, cantine d'entreprise. L'État accorde des subventions aux cantines, d'une part, pour frais de premier établissement (...); d'autre part, pour frais de fonctionnement (...). L'admission dans les cantines fait l'objet d'un contentieux en ce qui concerne les élèves des écoles privées (Encyclopédie pratique de l'éducation en France (IPN ET SEDE, 1960)  1960, page 117 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation le verbe transitif cantiner, argotique Faire des achats à la cantine d'une prison. Cantine de départ [pour le bagne] en linge et vivres (...) il arrive souvent que la came manque aux uns [qui l'ont payée] et que ceux qui n'ont rien cantiné en ont (Antoine-Louis Dussort, Journal, 1930, page 3). Emploi absolu [L'avocat à Arthur] —  (...) je dépose au greffe une petite somme (...) vous pourrez ainsi cantiner jusqu'à votre transfert à Sainte-Anne (Hervé Bazin, La Tête contre les murs, 1949, page 160). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 211. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 44, b) 365; XXe.  siècle : a) 537, b) 340. 

Forme dérivée du verbe \"cantiner\"

 cantiner

 Ce mot n'est pas défini dans le Trésor de la Langue Française.