CAQUET, substantif masculin.

CAQUETAGE, substantif masculin.  

A.—  [En parlant de poules ou d'oiseaux de basse-cour]  Action de caqueter. Le caquetage effaré des poules : 

Ø 1.... je m'abandonnais aux rumeurs de l'été : le frémissement des guêpes, le caquetage des pintades, l'appel angoissé des paons, le murmure des feuillages;...

SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 80. 

Remarque : On rencontre dans la documentation le synonyme caquètement, substantif masculin Les poules s'enfuient avec des caquètements effarouchés (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 748). 

B.—  Au figuré.  [En parlant de pers]  Bavardage. Le caquetage des femmes jaillit du lavoir comme une éternelle dispute (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol,  1933, page 78 ). 

—  Par analogie.  Bruit qui imite les voix mêlées de gens qui caquettent : 

Ø 2.... et dans l'espèce de caquetage que faisait l'aiguille en retombant sur les tiges ou les souliers, j'entendais invariablement s'élever la même chanson,...

JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 65. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 49. 

CAQUET, substantif masculin.  

A.—  [En parlant de la poule qui va pondre ou vient de pondre]  Le(s) caquet(s). Suite de gloussements et de petits cris : 

Ø 1. Au caquet des poules, au crottin des percherons succèdent les ronflements des moteurs, les irisations, sur les pavés, de l'huile minérale.

ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine,  1939, page 247. 

—   [En parlant d'autres oiseaux]  Piaillerie. Dans une allée perpendiculaire à la première on entendait le caquet de mille oiseaux des îles (FRANCIS JAMMES, Mémoires,  1921, page 227 ). 

B.—  [Appliqué à l'homme]  Figuré et familier. 

1. Au singulier.  Bavardage parfois malveillant ou suffisant Avoir le caquet prompt, intarissable : 

Ø 2. Un flot de paroles lui jaillissait des dents; elle étourdissait Cyprien avec son caquet de la rue, avec une profusion de détails qu'elle bavait à propos du corsage.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard,  1879, page 226. 

—  Par métonymie.  Propension à ce genre de bavardage. Avoir beaucoup de caquet. 

·    Rabattre, rabaisser le caquet de quelqu'un, à quelqu'un. Obliger quelqu'un à se taire ou à lui faire baisser le ton : 

Ø 3. De là, j'allai chez M. Leclerc, dont la froideur rabattit un peu mon caquet,...

JULES MICHELET, Journal,  1821, page 164. 

2. Au singulier et fréquent au pluriel.  Propos futiles et/ou médisants. Les caquets de l'accouchée : 

Ø 4.... l'usage voulait que les jeunes parentes et les amies de l'accouchée se rendissent auprès d'elle pour soigner la mère et l'enfant (...) on y trouvait une occasion de bonnes rencontres et de joyeux caquets.

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc,  1908, page 87. 

Remarque : On rencontre dans la documentation la forme caquette, emploi adjectival féminin (confer ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 44). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 76. 

CAQUETANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

I.—  Participe présent de caqueter* 

II.—  Adjectif.  [En parlant de la poule]  Qui caquette. La poule (...) avec un lourd déploiement d'ailes, caquetante, franchit les deux corps enlacés (JULES RENARD, La Lanterne sourde,  1893, page 67 ). 

—  Au figuré. 

·    [Appliqué à l'homme] :

Ø Les deux frères étaient maintenant dans la rue et commençaient de dériver avec la foule du trottoir, une foule serrée, pressée, caquetante qui descendait comme un fleuve la rue d'Amsterdam,...

GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 49. 

·    [En parlant d'un son]  Qui rappelle les gloussements de la poule. Une série de notes aiguës, vocalisées, piquées, caquetantes, sautillantes (HECTOR BERLIOZ, À travers chants,  1862, page 306 ). 

 Fréquence absolue littéraire : 2 

 

Forme dérivée du verbe \"caqueter\"

 caqueter

extrait de l'article \"-ETER, \"  

caqueter*,  -   -  

extrait de l'article \"CAQUETER, \"  

CAQUETER, verbe intransitif.  

A.—  [En parlant de la poule, d'oiseaux de basse-cour]  Glousser avant ou après la ponte : 

Ø 1.... les volailles mettaient un mouvement coloré sur le fumier, devant l'étable, et grattaient, remuaient, caquetaient, tandis que les deux coqs chantaient sans cesse, cherchaient des vers pour leurs poules, qu'ils appelaient d'un gloussement vif.

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Vieux, 1884, page 131. 

B.—  Au figuré, familier.  [En parlant d'une personne]  Bavarder à tort et à travers : 

Ø 2.... nous jeunes, nous vivons dans l'avenir, mais quel avenir! Quoi qu'il en soit, après avoir dûment jasé et caqueté, elle me demanda mon adresse et me pria d'aller la voir quelquefois.

MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance,  1830, page 36. 

Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif cacotant  Qui caquète. Elle pavanait la cliente, chassait les monceaux de bricoles, gloussante, revient encore sur ses pas... éparpille... toujours picoreuse, cacotante... querelleuse pour le plaisir (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 60). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 48. 

DÉRIVÉS : 1.  Caqueterie,  substantif féminin.  Action de caqueter ensemble, suite de caquets. D'éternelles caqueteries (Dictionnaire de l'Académie Française 1835-78); des caqueteries sans fin (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 2.  Caquetoire,  substantif féminin.  Chaise ou fauteuil à siège bas, à dossier haut, parfois monté sur pivot.