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carnaval.

Publié le 23/10/2013

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carnaval. n.m., période du calendrier religieux réservée aux divertissements, allant de l'Épiphanie au mercredi des Cendres. Ce terme désigne aussi, d'un point de vue profane, toutes les manifestations festives (défilés costumés, bals) se déroulant le jour précédant le carême, dit mardi gras. L'évolution économique, le développement urbain, la disparition progressive des formes anciennes de sociabilité, l'affaiblissement de la culture religieuse sont responsables en Europe occidentale d'une désaffection généralisée à l'égard des pratiques carnavalesques. Le jour du carnaval n'y est plus guère que l'occasion d'un rite privé de célébration, qui prend souvent la forme unique d'une préparation alimentaire spécifique, comme - en France - celui de la confection des beignets à l'intention des enfants. Force est cependant de constater dans certaines villes la vitalité, voire la recrudescence de manifestations carnavalesques, survivances d'une tradition ininterrompue depuis le Moyen Âge (le carnaval de Bâle par exemple) et reconnues comme une forme de patrimoine local à conserver et à promouvoir. On assiste parallèlement à un regain d'intérêt pour le carnaval, de la part notamment de la jeunesse étudiante et des nouvelles classes moyennes, enclines à revaloriser toutes les formes de traditions populaires reconnues comme authentiques. Cette disposition, relayée par un travail de promotion publicitaire, est à l'origine du regain et du développement sans précédent de certains carnavals, et notamment de celui de Venise. Mais le carnaval est alors conçu et vécu plus comme un spectacle que comme l'occasion privilégiée d'exubérance collective et d'adoption de comportements licencieux, c'est-à-dire réprouvés par la morale publique, qu'il semble avoir représenté pendant tout le Moyen Âge et une partie de l'âge classique. Les fonctions du carnaval. Mikhaïl Bakhtine (1895-1975) a bien retracé la manière dont le carnaval a opéré progressivement, à partir de la Renaissance, la synthèse de toutes les formes de réjouissances publiques et privées liées aux fêtes religieuses et profanes, et s'est approprié tous leurs éléments de licence et d'utopie populaire en même temps que les rites, costumes, effigies et masques. Le carnaval devient alors le symbole et l'incarnation de la véritable fête populaire et publique, totalement indépendante de l'État et de l'Église, mais tolérée par eux. Le carnaval traditionnel possède ainsi une signification ambivalente : la subversion de l'ordre établi, qu'il permet de représenter et de vivre sur un mode ludique en autorisant pendant un court moment le renversement des valeurs établies (plaisanteries irrévérencieuses à l'égard des grands du monde, comportements scatologiques et outrés sexuellement, etc.), apparaît comme justifiant la soumission à cet ordre pendant le reste de l'année. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats casino commedia dell'arte marionnette masque - Le carnaval Olinda Rio de Janeiro Santa Cruz de Tenerife Venise - La Venise moderne Viareggio Les livres carnaval - le carnaval de Rio, page 875, volume 2 carnaval - le carnaval de Bâle, page 875, volume 2 carnaval - le carnaval de Limoux, dans l'Aude, page 875, volume 2

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