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catharsis

Publié le 22/02/2012

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Le mot est emprunté directement au philosophe Aristote et désigne le processus de purification qui accompagne le spectacle de la tragédie. PURIFICATION TRAGIQUE. Deux fois par an, au moment des fêtes consacrées au dieu Dionysos, les citoyens d'Athènes s'assemblaient à l'amphithéâtre quittant momentanément l'agora pour entendre et voir ces spectacles composés et interprétés par certains d'entre eux. Que représentaient ces tragédies jouées en l'honneur du dieu de l'ivresse et du déchaînement des forces les plus exubérantes de la Nature ? Les textes qui nous sont parvenus - la plus grande partie des tragédies grecques a disparu dans les saccages et incendies des grandes bibliothèques du monde antique - retracent principalement l'histoire de deux familles. L'une et l'autre sont marquées par le Destin qui broie de la manière la plus cruelle chacun de ses membres. Ainsi les Atrides se déchaînent après le sacrifice d'Iphigénie. Agamemnon, le chef des Grecs, doit, selon l'oracle, sacrifier sa fille pour que le vent gonfle les voiles des navires achéens en guerre contre Troie. Tiraillé entre son devoir de monarque et son amour paternel, il cède cependant aux injonctions de la déesse. La mort d'Iphigénie appelle une vengeance qu'ourdissent, à Mycènes, l'épouse du roi, Clytemnestre, et son amant, Egisthe. Agamemnon, de retour de Troie, meurt sous les coups des comploteurs. Ses enfants, Oreste et Electre, laveront le sang par le sang, en assassinant à leur tour Clytemnestre et Egisthe... La saga des Labdacides n'est guère plus réjouissante. Par un funeste concours de circonstances, Oedipe tue son père, prend sa place sur le trône de Thèbes et dans le lit d'une mère qu'il épouse et dont il a trois enfants... Il ignore le double crime qu'il a commis malgré lui, jusqu'à ce qu'une "enquête" lui révèle l'atroce vérité. Oedipe se crève les yeux et Jocaste, son épouse, se suicide. On imagine mal le "plaisir" qu'éprouvent ces Grecs du V siècle avant Jésus-Christ à contempler le spectacle de la plus extrême déchéance humaine, si l'on occulte la "fonction cathartique" de la tragédie. Eprouvant terreur et pitié pour ce "coupable-innocent" dont il voit sur la scène l'anéantissement, le citoyen grec "purge" son âme de toutes les passions violentes qui l'animent. Le spectacle de la violence expulse la violence latente en chacun.

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