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CLASSICISME, substantif masculin.

Publié le 13/11/2015

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CLASSICISME, substantif masculin.  

ESTHÉTIQUE.  

A.—  LITTÉRATURE.  

1. Vieux.  Caractère propre aux oeuvres des écrivains de l'antiquité. Cette Grèce, où nous venons prendre des leçons de classicisme (MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte,  1906, page 174 ) 

—  Par extension.  Imitation des Anciens : 

Ø 1. Imiter aujourd'hui Sophocle et Euripide, et prétendre que ces imitations ne feront pas bâiller le français du dix-neuvième siècle, c'est du classicisme.

HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Racine et Shakspeare, tome 1, 1823, page 4. 

2. [En France, au XVIIe.  siècle et plus spécialement à partir de 1660 environ]  Doctrine des partisans de la littérature classique fondée essentiellement sur l'union de la raison, du sentiment du beau lié à la vraisemblance, à la bienséance, à la pureté du style et au choix des sujets généralement inspirés de l'antiquité. Il y a ici une recrudescence de classicisme, de siècle de Louis XIV, de goût pour Esther et de dilettantisme académique (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance générale, tome 4, 1818-69, page 336 ) 

Remarque : Dans son sens le plus strict, et souvent en mauvaise part, peut parfois être confondu avec académisme, étant donné que les membres des académies prônaient les règles du classicisme (confer académisme exemple 1). 

—  Spécialement.  THÉÂTRE.  Caractère d'une pièce respectant certaines règles, par exemple la règle des trois unités : 

Ø 2.... dirai-je aux partisans du classicisme, que l'action représentée dans une tragédie ne dure pas plus de vingt-quatre ou de trente-six heures, et que le lieu de la scène ne change pas, ou que du moins, comme le dit Voltaire, les changements de lieu ne s'étendent qu'aux divers appartements d'un palais? L'académicien. —  Parce qu'il n'est pas vraisemblable qu'une action représentée en deux heures de temps, comprenne la durée d'une semaine ou d'un mois, ni que, dans l'espace de peu de moments, les acteurs aillent de Venise en Chypre, comme dans l'Othello de Shakespeare; ou d'Ecosse à la cour d'Angleterre, comme dans Macbeth.

HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Racine et Shakspeare, tome 1, 1823, pages 9-10. 

3. Moderne.  Aspect d'une oeuvre présentant les caractères classiques des auteurs de l'antiquité ou du XVIIe.  siècle français. Le classicisme gidien (CHARLES DU BOS, Journal, 1927, page 259) : 

Ø 3. Certes, le classicisme, ici [dans les Mémoires de de Gaulle] , ne s'enrichit d'aucun apport, tout est « d'après l'antique » : c'est le grand ton de Bossuet, mais on ne saurait être moins guindé, ni plus brûlant, ni souvent plus corrosif.

FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes,  1958, page 100. 

B.—  BEAUX-ARTS.  Caractère classique d'une oeuvre picturale, sculpturale ou musicale (confer classique I A 2). Le classicisme autoritaire et tyrannique de David (LOUIS RÉAU, L'Art romantique,  1930, page 216 ) 

C.—  Par extension, langage courant.  Caractère de ce qui est conforme à la tradition intellectuelle ou esthétique (confer classique I B). Sa déclaration ministérielle [à Edgar Faure] d'un classicisme un peu usé (Le Monde.  19 janvier 1952, page 1, colonne 2 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 84. 

DÉRIVÉS : 1.  Classicisé, -ée,  adjectif.  À qui l'on a donné les caractères principaux du classicisme. Une danse espagnole classicisée (MAURICE BRILLANT, Problèmes de la danse,  1953, page 179 ). 2.  Classiciste,  substantif masculin.  Partisan de la doctrine classique. Tout poète a dans son coeur un classiciste qui sommeille, toujours près de se réveiller : tout critique, un Paul Souday; tout philosophe, un rationaliste; tout religieux, un faux dévot (ABBÉ HENRI BREMOND. La Poésie pure, 1926, page 145 ).  Emploi adjectival. La rhétorique classiciste (ABBÉ HENRI BREMOND. La Poésie pure, 1926page 144 ). 

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