COUPABLE, adjectif.

COUPABLE, adjectif. A.— [En parlant d'une personne] 1. Qui a commis volontairement un acte considéré comme répréhensible. Je viens de vous montrer le mari coupable et la réconciliation impossible (ÉDOUARD PAILLERON, L'Âge ingrat, 1879, III, 8, page 125 ). De quoi faudra-t-il me déclarer coupable? (ALBERT CAMUS, Les Possédés, 1959, page 1043) : Ø 1. Que Dreyfus soit coupable ou innocent, qu'Esterhazy soit coupable ou innocent, ce sont là sans doute des questions de la plus haute gravité. ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 386. — Spécialement. DROIT. Plaider coupable. Se présenter devant le tribunal sans contester les faits incriminés. · Par métaphore. Daniel ne pouvait pas souffrir leur humilité; ils avaient perpétuellement l'air de plaider coupables (JEAN-PAUL SARTRE, L'Âge raison, 1945, page 131 ). — Coupable de. a) + substantif. Coupable de diffamation, d'injure. Erlane Jean-René a déserté à l'ennemi et s'est rendu de plus coupable du crime de trahison (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 216 ). · Par plaisanterie. Être coupable d'un livre, d'un ouvrage. En être l'auteur. b) + infinitif Pauline le regardait avec remords, comme si elle se fût sentie coupable de laisser une créature dans un pareil cloaque (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1114 ). 2. Emploi comme substantif. Celui ou celle qui a commis une faute. Aveu, châtiment, confession du coupable; découvrir, trouver, punir le coupable. Il marchait sans baisser la tête comme un coupable (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1853, page 120 ). Le parquet dut renoncer à la poursuite du coupable (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Petite Roque, 1885, page 1032) : Ø 2. Le duel entre le coupable et le juge est donc d'autant plus terrible que la justice a pour auxiliaire le silence des murailles et l'incorruptible indifférence de ses agents. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1846, page 361. B.— [En parlant d'une pensée, d'une attitude, d'une action, etc.] Qui est condamnable. Des plaisirs coupables. Il mourra avant de renoncer à son coupable espoir (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, 1859, page 491 ). Il y a, Monsieur le maire, qu'un acte coupable a été commis (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 253 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 348. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 8 905, b) 5 231; XXe. siècle : a) 5 880, b) 4 552. DÉRIVÉS : Coupablement, adverbe D'une manière coupable. La prédisposition à entendre, à venir au rendez-vous de la grâce était considérée comme un germe caché que l'occasion providentielle allait faire éclore et que seules les ronces du mal pourraient coupablement étouffer (Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 4416 ).