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COUPÉE1, substantif féminin.

Publié le 27/11/2015

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COUPÉE1, substantif féminin. A.— Endroit où des arbres ont été coupés; allée, clairière. La coupée dans les arbres mystérieux se prolongeait toujours devant nous, aussi droite, pâlement grise entre deux hautes parois noires (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, L'Inde sans les Anglais, 1903, page 17 ). B.— MARINE. Ouverture pratiquée dans le bordé d'un bâtiment pour donner accès soit à une passerelle soit à une échelle permettant de monter ou de descendre du navire. Échelle, sabord de coupée; factionnaire de coupée. À la coupée du navire, Tartarin fut reçu par l'officier de service (ALPHONSE DAUDET, Port-Tarascon, 1890, page 232) : Ø Le paquebot était là fumant, prêt à partir. Passepartout n'avait que quelques pas à faire. Il s'élança sur le pont volant, il franchit la coupée et tomba inanimé à l'avant,... JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, page 123. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 392. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 106, b) 2 349; XXe. siècle : a) 2 586, b) 2 161. Forme dérivée du verbe "couper" couper COUPER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Rompre un corps continu par l'intervention d'un instrument tranchant Couper net; couper ras; couper aux ciseaux, avec un rasoir. 1. [L'objet désigne une partie d'un tout] La séparer, la détacher. Couper un morceau de pain; couper des branches. Un grand matelot américain, (...) tailladait des visages, fendait des nez, entamait des joues, coupait des oreilles (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 265) : Ø 1. Gérard servit de coiffeur à Mariette, et Mariette commença à couper avec des ciseaux les cheveux de Gérard; elle en enlevait le plus qu'elle pouvait avant de se servir du rasoir,... JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 123. — Syntagmes et locutions figurées. a) Couper le foin, l'herbe. Au figuré. Couper l'herbe sous le pied à quelqu'un. L'empêcher de réussir dans une entreprise, le supplanter. Pour couper l'herbe sous les pieds à tout concurrent photographe (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 110 ). Couper quelque chose par la racine. Le supprimer dans ses principes mêmes. Le meilleur moyen de les couper [ces abus odieux] par la racine, serait d'adopter la jurisprudence criminelle des Anglais (JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Offrande à la Patrie, 1789, page 30 ). b) Couper les feuillets, les pages d'un livre. Séparer les pages qui sont liées entre elles. Par métonymie. Couper un livre. c) Couper le fil, des liens, des attaches. Séparer une partie d'un tout ou deux choses liées entre elles en rompant ce qui les retient. d) Couper un costume, une robe. Tailler dans une étoffe en donnant une forme déterminée. e) [Le complément d'objet direct désigne une partie du corps] · Couper l'aile, les ailes à quelqu'un ou à quelque chose Briser le développement d'un mouvement individuel ou collectif. Ils n'ont pas même eu besoin de couper à leur génie des ailes qui ne poussaient pas (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 455 ). · Couper un bras, une jambe. Au figuré. Couper bras et jambes. Priver quelqu'un de ses moyens, l'empêcher d'agir ou de réagir. Cette ironie, (...) acheva de me déconcerter et, je l'avoue, me coupa — bras et jambes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Moyen de Roger, 1885, page 996 ). Couper les jambes. Accabler de fatigue. Des lassitudes la prenaient, qui lui coupaient les jambes (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 113 ). · Couper le cou, la gorge, la tête, et en argot, couper la musette, le sifflet. Égorger, décapiter, tuer. Rappelez-lui que la république dispose d'une machine à couper le sifflet (GEORGES BERNANOS, Dialogues des carmélites, 1948, 3e. tableau, 10, page 1639 ). Au figuré, familier. Couper la musette, le sifflet à quelqu'un. L'interrompre brusquement ou le mettre hors d'état de répondre en le déconcertant La moindre réclame me couperait la musette (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1879, page 319 ). « Nous les agrégés... ». Ça leur couperait le sifflet, aux bougres, ce petit mot (GEORGES MAGNANE, La Bête à concours, 1941, page 278 ). Par métonymie. Couper un animal. Le châtrer. Un cochon, au moins, quand on le coupe, il gueule, il ne croit pas recevoir de l'avancement! (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 44 ). 2. [L'objet désigne une chose considérée comme un tout] Diviser en deux ou en plusieurs morceaux. Couper du bois, du pain, de la viande; couper une étoffe, un tissu. — Syntagmes et locutions figurées. a) Couper en morceaux, en petits morceaux, en quartiers; couper en deux, en quatre. Au figuré. Couper la poire en deux. Adopter un moyen terme. Couper les cheveux en quatre. Raffiner à l'extrême. b) Couper dans le vif. Utiliser des moyens très énergiques. Elle était absolument décidée (...) à couper dans le vif, à trancher net (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 300 ). c) À couper au couteau. D'une extrême épaisseur ou d'une extrême intensité. De petits cigares (...) qui eurent vite fait d'emplir la pièce d'une fumée à couper au couteau (MAURICE GENEVOIX, L'Aventure est en nous, 1952, page 42 ). 3. [L'objet désigne une chose prise dans son ensemble] a) Entamer un corps; faire une incision, une entaille ou être susceptible de la provoquer. Un croc coupe la lèvre supérieure (LOUIS PASTEUR, Recueil de travaux, 1886, page 407 ). — Absolument. Être affilé, tranchant « Le hapchott », hachette courbe et concave en son milieu, dont le tranchant coupe comme un rasoir (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 119 ). b) Par métaphore. [En parlant d'une douleur, du froid, etc.] Provoquer une sensation analogue à celle d'une coupure. Des névralgies qui lui coupaient en deux la face (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 113 ). Le petit vent coupait encore, mais les étoiles n'avaient plus l'aiguisée des nuits d'hiver (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 165 ). c) Par extension. Progresser à l'intérieur d'un fluide (par un mouvement qui semble le " couper "). La proue du navire coupoit la masse épaisse des vagues (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 231 ). Je l'entends [un avion] couper l'air du tranchant de ses ailes (PAUL MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, page 234 ). B.— [Sans l'intervention d'un instrument tranchant] 1. Diviser un ensemble, le partager matériellement ou idéalement en deux ou plusieurs parties. a) [Le complément désigne une chose considérée du point de vue de son volume ou de son étendue] Diviser, séparer. C'était une espèce de boîte [l'intérieur de la carriole] , (...) divisée en deux compartiments oblongs par une épaisse cloison qui la coupait transversalement (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 41 ). Une route qui sortait du bois, et coupait la plaine par son milieu (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 48 ). — Par extension. Passer à travers, traverser, franchir. Couper une droite, une ligne, une route. La Tankadère entrait franchement dans le détroit de Fo-Kien, (...) et elle coupait le tropique du Cancer (JULES VERNE, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, 1873, page 117 ). Il coupait l'île par le milieu et se rendait du port à l'extrémité occidentale (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 151 ). · [Employé absolument, avec ou sans complément prépositionnel] Prendre un chemin de traverse, un raccourci. Jean-Louis coupa à travers les pins (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 65) : Ø 2. Courir à la voix des chiens signifie couper au plus court, en ligne droite, à travers bois, à travers champs, et se diriger vers la tête de la meute de façon à voir l'animal. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 593. — Emplois spéciaux. · JEUX. Couper un jeu de cartes, couper les cartes, ou absolument, couper. Diviser un jeu de cartes en deux paquets et les intervertir. César bat les cartes et fait couper M. Brun (MARCEL PAGNOL, Marius, 1931, III, 3e. tableau, 2, page 160 ). Au figuré. [Par allusion au joueur coupant les cartes à l'endroit où un tricheur les a légèrement recourbées] Couper dans le pont, et par extension, couper dans le panneau, couper dans quelque chose Tomber dans un piège, se laisser abuser. Ceux-là sont de braves gobe-mouches, prêts à couper dans tous ces ponts patriotiques (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, page 78 ). · [Le complément désigne une chose abstraite] Diviser en plusieurs éléments. Couper une phrase, un vers. Il m'avait chargé de couper chaque chapitre d'une manière régulière, uniforme (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 384 ). b) [En parlant d'un groupe humain] Diviser, scinder un groupe. L'assassinat du duc d'Orléans coupa la France en deux (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 112) : Ø 3.... les barbares l'attaquent de tous les côtés à la fois, coupent l'armée, et parviennent à isoler pour une nuit entière la cavalerie et les bagages. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 11. — [Suivi d'un complément introduit par de] Séparer une personne ou un groupe de personnes d'un ensemble plus vaste; isoler. Ne pas laisser couper le groupe d'armées de réserve du reste de nos forces (MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 2, 1929, page 15 ). On me coupait du monde, on me condamnait à l'exil (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 56 ). 2. Retrancher, supprimer une ou plusieurs parties d'un tout. Couper une pièce de théâtre, la fin d'une émission. Il a fallu couper ce passage de l'interrogatoire (ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 149 ). 3. Rompre une continuité spatiale ou temporelle; faire cesser, arrêter le cours d'une chose matérielle ou morale. a) Couper une voie de communication, une route, un fleuve. Le (la) barrer, en empêcher l'accès. Au figuré. Couper les ponts avec quelqu'un, avec quelque chose Cesser toute relation avec quelqu'un, rompre avec quelque chose. Elle [la philosophie] se libère au point de couper tous les ponts avec la pensée scientifique (JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 195 ). — Spécialement, langage militaire. Couper la retraite à l'ennemi. Il coupa la retraite des Autrichiens (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 535 ). Couper les vivres à une armée. Entraver les communications permettant l'apport des vivres. Au figuré. Couper les vivres à quelqu'un. Cesser de lui fournir ses moyens de subsistance. Mes commanditaires et mes bailleurs de fonds me couperaient les vivres (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 400 ). b) Couper l'eau, l'électricité, le gaz; couper le contact, le courant; couper une communication téléphonique, absolument, ne coupez pas! : Ø 4.... je tournai le commutateur et, rétablissant la communication dans ma chambre, je la coupai entre le bureau de postes et la loge du concierge à laquelle il était relié d'habitude à cette heure-là. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 730. c) [En parlant d'un phénomène physique ou moral] Couper l'appétit, la fièvre. Couper le souffle. Empêcher, gêner la respiration; au figuré, étonner vivement, stupéfier.... la colère Lui montait à la gorge et lui coupait la voix (LOUIS BOUILHET, Melaenis, 1857, page 58 ). L'aspect du cheval et de la voiture coupa l'essor de mon imagination (ANDRÉ GIDE, Isabelle, 1911, page 604 ). d) [En parlant d'une action, d'un entretien, d'un discours] — Couper la parole à quelqu'un, et par ellipse, couper quelqu'un. L'interrompre brutalement. Absolument, en incise. Je n'ai pas besoin que vous me remerciiez, coupa-t-il avec une sorte de brutalité insolite (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 123 ). — Couper court : Terminer hâtivement un entretien ou un écrit, abréger. Au risque de prendre un peu au hasard la liberté de couper court, je reprendrai sans transition le dessein que j'avais en entamant cette page (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 122 ). — Argot. Couper la chique. Rendre muet de stupeur, déconcerter. Par ellipse. Ça te la coupe! : Ø 5.... quand elle se mettait à causer ils étaient tous forcés de se taire. Ils ne savaient pas quoi lui répondre. Elle ne conversait la tante qu'à l'imparfait du subjonctif. (...). Ça coupait la chique à tout le monde. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 51. — Couper l'effet, les effets de quelqu'un. L'empêcher de produire l'impression désirée. Swann coupa l'effet de Brichot (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 253 ). e) [En parlant d'une durée] Couper le temps, la journée. En rompre la continuité. Ces réjouissances dominicales avaient cela de bon qu'elles coupaient la monotonie des jours (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 160 ). f) Emplois spéciaux. — Rompre une unité par l'introduction d'un élément différent. · Mêler un liquide à un autre liquide. Couper du vin blanc avec du vin rouge (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). Frais vallon, nous couperons d'un jus rouge encore l'eau rapide et glacée de ton artère! (PAUL CLAUDEL, Protée, 1re. version, 1914, I, 1, page 309 ). [Sans complément prépositionnel] Couper du vin, du lait. Y ajouter de l'eau. J'ai demandé qu'on lui « coupe » son lait (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 216 ). · JEUX. [Dans certains jeux de cartes, avec l'idée d'interrompre une couleur] Introduire une carte d'atout quand on ne peut fournir la couleur demandée. Couper une carte, couper l'as, absolument, couper, couper à carreau. Au figuré. L'idée de couper par un maître-atout la plus belle carte des Whigs (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 225 ). — SPORTS. Couper un coup, une balle. Briser la trajectoire d'une balle. Il avait parié couper douze balles de suite sur la lame d'un couteau (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Paul Jones, 1838, I, 4, page 133 ). 4. Emploi transitif indirect. Couper à quelque chose (un désagrément, une tâche ennuyeuse, une punition, etc.). Y échapper. La Guillaumette, (...) coupa encore à la manoeuvre ce matin-là (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re. partie, 1, page 7 ). Il n'y couperait pas : c'était la crise de foie (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 945 ). II.— Emploi pronominal. A.— [Le pronom réfléchi représente le complément d'objet indirect] Se couper le doigt, se couper au doigt : se couper les cheveux, les ongles. Le critique musical se coupe les ongles avec des ciseaux énormes (JULES RENARD, Journal, 1907, page 1137 ). B.— [Le pronom réfléchi représente le complément d'objet direct] 1. Domaine concret. a) [Le sujet désigne un animé] Se faire une entaille, se blesser avec quelque chose de tranchant Toute idée révolutionnaire est un outil qui a deux tranchants, l'un avec lequel on coupe, l'autre auquel on se coupe (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 404 ). · Locution figurée. Se couper en quatre pour quelqu'un, pour quelque chose Déployer tous ses efforts au profit d'une personne ou d'une cause. — Spécialement. [En parlant d'un cheval] Se blesser en marchant. b) Par analogie. [En parlant d'une étoffe] S'user facilement à l'endroit des plis. 2. Domaine abstrait Se trahir, se contredire; révéler par inadvertance ce que l'on voulait cacher. Pourquoi le président essaye-t-il de le faire se couper, se contredire? (ANDRÉ GIDE, Souvenirs de la Cour d'assises, 1913, page 648 ). C.— [À valeur passive] Être susceptible d'être coupé. Il n'y a point de mal que l'herbe soit mouillée. Elle se coupe mieux (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 455 ). — Domaine abstrait Pouvoir être divisé ou subdivisé. Nous devions aller au moins jusqu'à la fin de la première partie. Tel que, cela se couperait très mal (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1913, page 362 ). D.— [À valeur réciproque, en parlant de lignes, de routes, de plans] Se croiser. Si j'imagine trois droites qui se coupent, je formerai un triangle mental (RAYMOND RUYER, Esquisse d'une philosophie de la structure, 1930, page 189 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme coupaison, substantif féminin Fait de couper (les raisins). C'est au contraire la vendange qui est une institution, une cérémonie, rituelle, annuelle, un anniversaire, pour emplir laquelle les raisins sont faits, cette matière, et la coupaison des raisins (CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, comte Hugo, 1910, page 687). Attesté dans aucun dictionnaire. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 435. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 5 152, b) 7 486; XXe. siècle : a) 7 308, b) 6 056.

« e) [Le complément d'objet direct désigne une partie du corps] · Couper l'aile, les ailes à quelqu'un ou à quelque chose Briser le développement d'un mouvement individuel ou collectif.

Ils n'ont pas même eu besoin de couper à leur génie des ailes qui ne poussaient pas (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 455 ). · Couper un bras, une jambe.

Au figuré.

Couper bras et jambes.

Priver quelqu'un de ses moyens, l'empêcher d'agir ou de réagir.

Cette ironie, (...) acheva de me déconcerter et, je l'avoue, me coupa — bras et jambes (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Moyen de Roger, 1885, page 996 ). Couper les jambes.

Accabler de fatigue.

Des lassitudes la prenaient, qui lui coupaient les jambes (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 113 ). · Couper le cou, la gorge, la tête, et en argot, couper la musette, le sifflet.

Égorger, décapiter, tuer.

Rappelez-lui que la république dispose d'une machine à couper le sifflet (GEORGES BERNANOS, Dialogues des carmélites, 1948, 3e. tableau, 10, page 1639 ).

Au figuré, familier.

Couper la musette, le sifflet à quelqu'un.

L'interrompre brusquement ou le mettre hors d'état de répondre en le déconcertant La moindre réclame me couperait la musette (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1879, page 319 ).

« Nous les agrégés...

».

Ça leur couperait le sifflet, aux bougres, ce petit mot (GEORGES MAGNANE, La Bête à concours, 1941, page 278 ).

Par métonymie.

Couper un animal.

Le châtrer.

Un cochon, au moins, quand on le coupe, il gueule, il ne croit pas recevoir de l'avancement! (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 44 ). 2.

[L'objet désigne une chose considérée comme un tout] Diviser en deux ou en plusieurs morceaux.

Couper du bois, du pain, de la viande; couper une étoffe, un tissu. — Syntagmes et locutions figurées. a) Couper en morceaux, en petits morceaux, en quartiers; couper en deux, en quatre.

Au figuré.

Couper la poire en deux. Adopter un moyen terme.

Couper les cheveux en quatre.

Raffiner à l'extrême. b) Couper dans le vif.

Utiliser des moyens très énergiques. Elle était absolument décidée (...) à couper dans le vif, à trancher net (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 300 ). c) À couper au couteau.

D'une extrême épaisseur ou d'une extrême intensité.

De petits cigares (...) qui eurent vite fait d'emplir la pièce d'une fumée à couper au couteau (MAURICE GENEVOIX, L'Aventure est en nous, 1952, page 42 ). 3.

[L'objet désigne une chose prise dans son ensemble] a) Entamer un corps; faire une incision, une entaille ou être susceptible de la provoquer.

Un croc coupe la lèvre supérieure (LOUIS PASTEUR, Recueil de travaux, 1886, page 407 ). — Absolument.

Être affilé, tranchant « Le hapchott », hachette courbe et concave en son milieu, dont le tranchant coupe comme un rasoir (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 119 ). b) Par métaphore.

[En parlant d'une douleur, du froid, etc.] Provoquer une sensation analogue à celle d'une coupure.

Des névralgies qui lui coupaient en deux la face (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 113 ).

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