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DÉCLIN, substantif masculin.

Publié le 11/12/2015

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DÉCLIN, substantif masculin.  

Action de décliner (confer décliner1 ); résultat de cette action. 

A.—  [Avec une idée de déviation, à propos de choses, notamment d'astres, de phénomènes cycliques de la nature]  Fait d'arriver progressivement au terme de son cours après avoir atteint son apogée. Déclin de l'été. Cloche de l'angélus qui semble pleurer le déclin du jour mourant (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 4, 1905-06, page 117) : 

Ø 1.... un jeune homme (...) s'échappait tous les matins (...) pour assister au lever du soleil (...). Il le voyait renaître, et renaissait avec lui; comme cette large fleur jaunissante, ornement de nos parterres, qui le soir ferme son calice, et le r'ouvre le lendemain aux premiers rayons de l'astre qu'elle semble suivre dans son cours. Guèbre par instinct, il en suivait religieusement la marche jusqu'à son déclin.

JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 1, 1796, page 340. 

—  En particulier. Déclin de la lune. Décroissement après la pleine lune. La lune à son déclin profilait au bord de l'horizon sa silhouette de faucille (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Un Réveillon, 1882, page 51 ). 

B.—  [Avec une idée de perte de vitalité] 

1. [À propos d'une personne]  Fait de perdre de sa force et de glisser vers la mort. Soleil, (...) maintenant que ma course rapide est sur son déclin, viens éclairer mon couchant d'un rayon de tes aurores éternelles (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature,  1814, page 159) : 

Ø 2. La pluralité des êtres vivants sont soumis à la nécessité inflexible de la mort. Au bout d'un temps de fonctionnement (...) ils s'affaiblissent, dégénèrent, et finissent par périr, soit d'une mort naturelle qui n'est que la conclusion de leur déclin, soit d'une mort accidentelle qu'a favorisée la baisse de leur résistance.

JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes,  1939, page 109. 

—  Par extension.  [À propos d'un groupe de personnes] :

Ø 3. Il est donc naturel que les peuples, comme tout ce qui est vivant, aient leurs périodes de croissance et de déclin, miroir des saisons et des heures. La jeunesse répond au matin et au printemps, la maturité de l'âge à l'été et au milieu du jour, la vieillesse au soir et à l'automne.

LOUIS MÉNARD, Rêveries d'un païen mystique,  1876, page 130. 

2. Par métonymie. 

a) [À propos des forces physiques, morales intellectuelles et créatrices d'une personne]  Le désistement de Tolstoï en tant qu'artiste s'explique aussi par le déclin de ses facultés créatrices (ANDRÉ GIDE, Journal,  1932, page 1139 ). Il n'existe pas encore de procédé permettant de mesurer le taux du déclin physiologique et mental, et de savoir à quel moment un homme vieillissant doit se retirer (ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 225 ). 

b) [À propos de la vie, de la vitalité en général]  Une de ces crises de neurasthénie, qui frappent souvent, au déclin de la vie, les personnes laborieuses (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 228 ). 

—  Absolument.  Vieillesse, mort : 

Ø 4.... on fait fi de la vie jusqu'au moment où elle décline; et c'est sa défaillance qui nous apprend sa valeur. J'ai trop raillé le bon sens. Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait! —  la compensation du déclin, c'est la sagesse.

HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime,  1866, page 474. 

3. Par extension. 

a) [À propos de sentiments]  Peut-être cet amour, qu'on dit outrageux pour l'amour, échappe-t-il aux saisons, aux déclins de l'amour (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Ces plaisits,  1932, page 160 ). 

b) [À propos d'une entité, notamment d'un mal]  Déclin de la maladie. (Quasi-)synonymes : déchéance, dégénérescence, étiolement, penchant. Ces sortes de remèdes ne conviennent que sur le déclin de la maladie, lorsque la détente est marquée (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY.  Manuel de médecine pratique,  1800, page 144 ). 

C.—  [Avec une idée de ternissement; à propos d'une qualité, d'une entité abstraite, etc.]  Fait de perdre de son éclat ou de son lustre et d'aller à sa ruine. Dans le lent déclin d'une beauté qu'on aime, dans les mille souvenirs qui s'attachent à cet éclat à demi flétri (...) une douceur triste (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 222 ). Ils [les satiriques et caricaturistes] abondent au déclin des civilisations, lorsque les races, à la fois cultivées et fatiguées, fournissent une quantité plus considérable d'ambitieux vaincus ou de rêveurs mutilés (PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 231 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 510. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 677, b) 555; XXe.  siècle : a) 770, b) 829. 

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