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Définition: ASSOIFFÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ASSOIFFÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de assoiffer* II.— Emploi adjectival. A.— Qui éprouve une forte soif; qui souffre de la soif : Ø 1. Il n'osait plus boire. L'alcool surexcitait son délire, suscitait devant ses yeux des spectacles abominables de pourriture. Il tomba malade, dans l'ignoble réduit où il logeait maintenant. Il fut là, couché trois jours, à souffrir, brûlé, assoiffé, se tournant et se retournant, et réfléchissant si intensément que le temps lui en parut court. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 187. — Par extension. 1. [En parlant de la terre, de la végétation] Qui manque d'eau : Ø 2. Les puits se sont comblés, les canaux ont été envahis par le sable; parfois encore un faible bruit, un grincement de poulie monte dans le silence : on tire de l'eau quelque part, et ce grincement de poulie semble le cri de cette terre assoiffée, le dernier soupir de la volonté mystique qui s'est déployée autrefois si puissamment dans ces lieux, et qui ne se résigne pas à mourir. JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 162. 2. Rare et par analogie. [En parlant d'un objet concret] : Ø 3. C'était un vieux coffre, vêtu de peau de sanglier qui s'époilait et garni de serrures en cuivre assoiffées d'huile. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 113. B.— Au figuré. Qui désire passionnément quelque chose. Synonymes : affamé, altéré, avide de. 1. [Le complément introduit par de est un substantif] a) [En parlant d'un inanimé concr] Assoiffé d'argent, d'honneurs (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 4. Longtemps il avait été entendu qu'industrialisme et machinisme feraient le bonheur du genre humain. Aujourd'hui l'on mettrait volontiers sur leur compte les maux dont nous souffrons. Jamais, dit-on, l'humanité n'a été plus assoiffée de plaisir, de luxe et de richesse. Une force irrésistible semble la pousser de plus en plus violemment à la satisfaction de ses désirs les plus grossiers. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 310. b) [En parlant d'un inanimé abstrait] Assoiffé d'infini : Ø 5. La porte de la maison était ouverte. Elle s'y engouffra, entraînant à sa suite toute la bande furieuse, ivre de colère, assoiffée de vengeance, qui l'eût infailliblement mise en pièces si les hommes ne s'étaient brusquement levés devant cette invasion subite et n'avaient mis en déroute le troupeau gloussant LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 245. 2. [Le complément introduit par de est un infinitif] rare : Ø 6. C'est encore M. Pierre Lièvre qui fait remarquer comment, en souvenir sans doute de Richelieu, Corneille a de plus en plus glissé vers une apologie du pouvoir personnel, de la dictature royale. Il ne veut pas d'un Richelieu auprès d'un Louis XIII, et il a sans doute méconnu cette grande figure. Ce qui le séduit, c'est toute grande âme assoiffée de dominer, et c'est pourquoi Stendhal l'aimait si fort. ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 294. 3. [L'adjectif est en construction absolue] rare. Qui est en proie à des désirs violents et nombreux : Ø 7.... ma bouche était là et elle était pleine de désirs; — mais ma bouche est restée fermée, et mes mains n'ont pu se tendre parce qu'elles étaient jointes pour la prière; — et mon âme et ma chair sont restées désespérément assoiffées. — L'heure est désespérément passée. ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 242. Remarque : Dans certains exemple, l'adjectif qualifiant un terme abstrait n'a plus qu'une valeur intensive ou superlatif Désir assoiffé (GEORGES BATAILLE, L'Expérience intérieure, 1943, page 75). III.— Emploi comme substantif. A.— Personne qui a grand-soif ou, dans la Langage populaire, qui a toujours soif : Ø 8. Quel talent aussi, cette phrase courte, acérée, sans incidentes ou presque, souffletant la parade et le mensonge, courant au but comme l'assoiffé à la fontaine! LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 84. B.— Au figuré. Personne qui aspire ardemment à la possession d'un bien d'ordre matériel, spirituel ou moral : Ø 9. Mais quels sont ceux-ci qui s'avancent, portant leurs coeurs au-devant d'eux, comme des flambeaux? Ce sont les héroïques, les affamés de la vertu, les assoiffés de la justice. Certes, ils se sont gardés des chutes grossières. Mais ils jugent que c'est peu. Ils veulent cette pureté essentielle qui est l'entrée dans l'intelligence supérieure. ERNEST PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, page 188. Remarque : Emploi attesté dans Nouveau Larousse illustré " un assoiffé de plaisirs " et dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) " Les assoiffés d'un renouveau dramatique. " STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 67. Forme dérivée du verbe "assoiffer" assoiffer ASSOIFFER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. Assoiffer quelqu'un.. Lui donner une forte soif; le faire souffrir de la soif par la privation de boissons : Ø 1. Il tomba dans les rues noires. La gare était lointaine. Personne à qui dire un mot : il se sentit un blessé sans gloire. Songeant que cette guerre n'en finissait pas, il monta dans un wagon vide... Il avait la bouche sèche : son morne dîner l'assoiffait. RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 107. — Emploi absolu : Ø 2. Deux peuples se ruaient l'un vers l'autre, pareils À deux orages fous cognés sous le soleil. Cyrus barrait l'Euphrate en son cours millénaire; Il assoiffait et affamait d'abord :... ÉMILE VERHAEREN, La Multiple splendeur, 1906, page 31. 2. Au figuré. Assoiffer quelqu'un de quelque chose. Susciter en lui un désir ardent, passionné : Ø 3.... Et voilà qu'il se tait sans un reste de rage. Car il ne peut plus croire à ta promesse, ô mort! Tu ne peux rien sur l'âme; et l'impossible envie Toujours l'assoiffera de bonheur, n'importe où; ... LÉON DIERX, Poèmes et poésies, Soleil couchant, 1864, page 54. B.— Emploi pronominal, rare. 1. Sens réfléchi ou réciproque. Se donner une forte soif : Ø 4. Eh bien, je sais qu'il y a à Cherbourg, à cette heure, une bonne occasion... S'agirait d'un petit café, près du port, d'un petit café, placé on ne peut pas mieux... L'armée boit beaucoup, en ce moment... tous les patriotes sont dans la rue... ils crient, ils gueulent, ils s'assoiffent... Ce serait l'instant de l'avoir... On gagnerait des mille et des cents, je vous en réponds... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 188. 2. Au figuré. S'assoiffer de quelque chose. Se prendre d'un violent désir pour : Ø 5.... par delà toute macération, toute tristesse, j'imaginais, je pressentais une autre joie, pure, mystique, séraphique et dont mon âme déjà s'assoiffait. ANDRÉ GIDE, La Porte étroite, 1909, page 506. Remarque : 1. Alors que le participe passé/adjectif assoiffé est attesté par la plupart des dictionnaires depuis Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) Supplément 1878, assoiffer, rare à la forme active n'est signalé que par quelques dictionnaires Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), qui le présentent comme un néologisme appartenant à la langue familière, DICTIONNAIRE DES SYNONYMES (HENRI BÉNAC) 1956, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 et DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS ) 2. On rencontre dans la documentation assoiffant, participe présent et emploi adjectival, néologisme d'auteur, « qui provoque une forte soif »; attesté dans GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 166 : " le bureau lépreux à l'odeur assoiffante de papier surchauffé ". Assoiffement, substantif masculin, néologisme littéraire, au figuré " état d'une personne qui désire ardemment quelque chose "; 1re. attestation COURTELINE, Messieurs les ronds-de-cuir, 1893, page 54 : " Mystère, et éternel assoiffement de câlinerie des amoureux demeurés très enfants " (suffixe -ment1 *). Confer aussi ANDRÉ GIDE, Les Nouvelles Nourritures, 1935, page 288. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : Assoiffer. 7. Assoiffant 1. Assoiffement. 3.

« 1.

[Le compl?ment introduit par de est un substantif] a) [En parlant d'un inanim? concr] Assoiff? d'argent, d'honneurs (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise)?: ? 4.

Longtemps il avait ?t? entendu qu'industrialisme et machinisme feraient le bonheur du genre humain. Aujourd'hui l'on mettrait volontiers sur leur compte les maux dont nous souffrons.

Jamais, dit-on, l'humanit? n'a ?t? plus assoiff?e de plaisir, de luxe et de richesse.

Une force irr?sistible semble la pousser de plus en plus violemment ? la satisfaction de ses d?sirs les plus grossiers. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 310.

b) [En parlant d'un inanim? abstrait] Assoiff? d'infini?: ? 5.

La porte de la maison ?tait ouverte.

Elle s'y engouffra, entra?nant ? sa suite toute la bande furieuse, ivre de col?re, assoiff?e de vengeance, qui l'e?t infailliblement mise en pi?ces si les hommes ne s'?taient brusquement lev?s devant cette invasion subite et n'avaient mis en d?route le troupeau gloussant LOUIS PERGAUD, De Goupil ? Margot, 1910, page 245.

2.

[Le compl?ment introduit par de est un infinitif] rare?: ? 6.

C'est encore M.

Pierre Li?vre qui fait remarquer comment, en souvenir sans doute de Richelieu, Corneille a de plus en plus gliss? vers une apologie du pouvoir personnel, de la dictature royale.

Il ne veut pas d'un Richelieu aupr?s d'un Louis XIII, et il a sans doute m?connu cette grande figure.

Ce qui le s?duit, c'est toute grande ?me assoiff?e de dominer, et c'est pourquoi Stendhal l'aimait si fort. ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 294.

3.

[L'adjectif est en construction absolue] rare.

Qui est en proie ? des d?sirs violents et nombreux?: ? 7....

ma bouche ?tait l? et elle ?tait pleine de d?sirs; ? mais ma bouche est rest?e ferm?e, et mes mains n'ont pu se tendre parce qu'elles ?taient jointes pour la pri?re; ? et mon ?me et ma chair sont rest?es d?sesp?r?ment assoiff?es.

? L'heure est d?sesp?r?ment pass?e. ANDR? GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 242.

Remarque?: Dans certains exemple, l'adjectif qualifiant un terme abstrait n'a plus qu'une valeur intensive ou superlatif D?sir assoiff? (GEORGES BATAILLE, L'Exp?rience int?rieure, 1943, page 75).. »

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