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Définition: ATTARDÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ATTARDÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de attarder* II.— Emploi adjectival. A.— Qui est en retard, qui a pris plus de temps qu'à son habitude ou qu'il est normal : Ø 1. Et l'abat-jour du quinquet, accroché dans la muraille au-dessus de la tête d'Emma, éclairait tous ces tableaux du monde, qui passaient devant elle les uns après les autres, dans le silence du dortoir et au bruit lointain de quelque fiacre attardé qui roulait encore sur les boulevards. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 43. Ø 2. D'autres filles se rendaient de café en café, faisaient le tour des tables, prenaient le sucre oublié, riaient avec les garçons, regardaient fixement, d'un air d'interrogation et d'offre silencieuses, les consommateurs attardés. ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 454. B.— Au figuré. 1. Attardé dans.. Qui est d'un autre âge, n'a pas suivi l'évolution normale : Ø 3. Cologne est une cité gothique encore attardée dans l'époque romane; Francfort et Mayence sont deux cités gothiques déjà plongées dans la Renaissance,... VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 240. 2. [En parlant d'individus, de sociétés] Qui est en retard dans son développement, dans son évolution intellectuelle ou ses progrès (confer attarder I B) : Ø 4. Mon éducation a été fort négligée, je la recommence pour faire celle de mon fils. Tu ne saurais croire quels charmes je trouve dans le développement, par moi-même, de mon intelligence attardée. ALEXANDRE DUMAS FILS, Le Fils naturel, 1858, page 56. Ø 5.... c'était, de l'autre côté du Gave, derrière le rocher du Château, le vieux Lourdes confiant et endormi (...). L'esprit du siècle n'avait pas soufflé sur ces toits paisibles, qui abritaient une population attardée, restée enfant, toute serrée dans le lien étroit d'une forte discipline religieuse. ÉMILE ZOLA, Lourdes, 1894, page 199. III.— Emploi comme substantif. A.— Personne en retard ou se trouvant hors de chez elle à une heure avancée du jour ou de la nuit : Ø 6. Il était temps, je rentre quelques minutes avant la fermeture de la porte d'Auteuil. Spectacle militaire de la fermeture : sonneries de clairons, essoufflement des attardés, gros souliers des soldats flaquant dans la boue,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1870, page 678. Ø 7. Je me perdis encore. Où étais-je? Quelle folie d'éteindre si tôt le gaz! Pas un passant, pas un attardé, pas un rôdeur, pas un miaulement de chat amoureux. Rien. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Nuit, 1887, page 1141. B.— Dont l'intelligence est en retard par rapport à la moyenne. Synonyme : arriéré : Ø 8. Nous n'admettons pas ici les attardées ni les idiotes. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, En pays connu, 1949, page 234. C.— En retard sur son temps : Ø 9. Le saut décisif d'une époque médicale à l'autre ne s'inscrit pas entre deux millésimes. Il y eut, de part et d'autre, des précurseurs et des attardés. MAURICE BARIÉTY, CHARLES COURY, Histoire de la médecine, 1963, page 596. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 406. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 144, b) 666; XXe. siècle : a) 1 038, b) 621. Forme dérivée du verbe "attarder" attarder ATTARDER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Mettre en retard, faire prendre plus de temps qu'il est habituel ou normal. Attarder quelqu'un : Ø 1. Je reviens à Hérodiade, je la rêve si parfaite que je ne sais seulement si elle existera jamais. Et puis, il faut dire que ce commencement qui m'attarde est le plus difficile de l'oeuvre. STÉPHANE MALLARMÉ, Correspondance, 1866, page 213. Ø 2. Les trois corps de la deuxième armée étaient là, on racontait que le rendez-vous, donné à l'armée de la Loire, était pour le lendemain, à Fontainebleau. Puis, tout de suite, ce furent les malechances, les fautes habituelles, une crue subite qui empêcha de jeter les ponts de bateaux, des ordres fâcheux qui attardèrent les mouvements. ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 574. B.— Au figuré. Retarder quelqu'un, en particulier un enfant, dans son évolution et les progrès de son intelligence : Ø 3. Il y a, chez beaucoup de parents, un besoin de maintenir l'enfant dans une longue enfance, de l'attarder en l'amusant GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 142. II.— Emploi pronominal. A.— Au propre. [En parlant d'une personne ou d'un animal] S'attarder, emploi absolu. Se mettre en retard, prendre son temps au-delà du délai prévu ou du délai normal, de l'heure habituelle : Ø 4. Il était trois ou quatre heures du matin. Nous nous étions comme oubliés dans un petit salon, où quelques joueurs obstinés s'attardaient encore. EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 178. Ø 5. Mon compagnon avait dû s'attarder en chemin. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 33. — Par analogie. [En parlant d'un phénomène naturel] : Ø 6. Le crépuscule s'attardait, ce crépuscule interminable des jours d'été, mystérieuse lueur qu'on dirait sortie de la terre. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 175. Remarque : S'attarder est parfois synonyme de flâner (exemple 7), de (familier) " lambiner " (DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS)) : Ø 7.... le cerf, revenant du gagnage, emprunte la même et longue coulée, où il s'attarde et flâne avec un plaisir certain avant de prendre son repos habituel. FRANÇOIS VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 95. — Spécialement. Se trouver hors de chez soi à une heure avancée du jour, où à la tombée de la nuit : Ø 8. On s'attarda, la nuit tombait, quand on reconduisit Mahoudeau, qui, décidément, voulait se mettre au lit. ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 247. Ø 9. L'heure venait pour la cousine de regagner Marsac, et la mère voulut lui faire un bout de conduite. « Ne t'attarde point trop, dit Grange, la nuit sera bientôt là. » HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 95. B.— Au figuré. 1. S'attarder dans, s'attarder sur.. Prendre du retard, généralement avec complaisance, dans une entreprise : Ø 10. L'ingénuité ne peut s'attarder dans l'âge mûr [de l'art] ; si elle se prolonge trop, elle semble être de la débilité intellectuelle. LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, La France, 1914, page 131. Ø 11. Sa situation vis-à-vis d'Édouard lui paraissait de jour en jour plus fausse. Ce dont elle souffrait surtout et qui, pour peu que s'y attardât sa pensée, lui devenait insupportable, c'était de vivre aux dépens de ce protecteur, ou mieux : de ne lui donner rien en échange;... ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1076. 2. S'attarder à. [Suivi d'un substantif ou d'un infinitif] a) Se consacrer momentanément à une chose de préférence à d'autres, prendre son temps pour faire quelque chose : Ø 12.... il était rare que M. de La Hourmerie ne s'attardât pas à la besogne jusqu'à six et sept heures du soir. GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, page 89. Ø 13. Toute l'après-midi, ils s'attardèrent au ménage, balayèrent, firent le lit. Lui-même avait voulu l'aider. C'était un jeu, ils s'amusaient comme des enfants rieurs. ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 173. Ø 14. Elle s'attardait aux souvenirs d'enfance parce qu'elle ne pouvait souffler mot de souvenirs moins lointains qui l'obsédaient. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1319. Ø 15. Le conteur ne dirige pas la suite des événements vers la conclusion, mais se perd en détails amusants. Un Indien des prairies s'attardera à décrire comment on abat un bison; un indigène de l'Afrique du Sud se plaira à des détails culinaires. ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, page 224. b) Péjoratif. Perdre, gaspiller son temps à..., s'arrêter trop longuement sur... S'attarder à des futilités, à de vains regrets (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)). Il s'attarde à des détails insignifiants (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS) ) : Ø 16. Ce travail, aidé par une érudition que le P. Rapin lui-même jugeait prodigieuse, porte la marque de son esprit, élevé, puissant, mais chaotique, inégal, d'une justesse plus que douteuse, porté aux ingéniosités puériles. Du plus haut sublime il tombe dans la platitude. Ou bien il s'attarde à des subtilités compliquées, presque inintelligibles et que l'on devine ou très peu sûres ou tout à fait vaines. ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 157. Ø 17. Le charme de Massenet (1842-1912) durera longtemps parce qu'il y a d'abord dans sa musique une sensualité qui lui appartient en propre; mais autre chose, et plus rare : une concision qui la retient de s'attarder au détail inutile et qui est la qualité essentielle au théâtre. RENÉ DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 157. Ø 18. Il s'asseyait, croisait les jambes sous la table, découvrant des fixe-chaussettes mauves : elle critiquait ce laisser-aller. Je ne comprenais pas qu'elle s'attardât à ces vétilles,... SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 182.

« ALEXANDRE DUMAS FILS, Le Fils naturel, 1858, page 56.

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c'?tait, de l'autre c?t? du Gave, derri?re le rocher du Ch?teau, le vieux Lourdes confiant et endormi (...). L'esprit du si?cle n'avait pas souffl? sur ces toits paisibles, qui abritaient une population attard?e, rest?e enfant, toute serr?e dans le lien ?troit d'une forte discipline religieuse. ?MILE ZOLA, Lourdes, 1894, page 199.

III.? Emploi comme substantif.

A.? Personne en retard ou se trouvant hors de chez elle ? une heure avanc?e du jour ou de la nuit?: ? 6.

Il ?tait temps, je rentre quelques minutes avant la fermeture de la porte d'Auteuil.

Spectacle militaire de la fermeture?: sonneries de clairons, essoufflement des attard?s, gros souliers des soldats flaquant dans la boue,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1870, page 678.

? 7.

Je me perdis encore.

O? ?tais-je? Quelle folie d'?teindre si t?t le gaz! Pas un passant, pas un attard?, pas un r?deur, pas un miaulement de chat amoureux.

Rien. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Nuit, 1887, page 1141.

B.? Dont l'intelligence est en retard par rapport ? la moyenne.

Synonyme?: arri?r?: ? 8.

Nous n'admettons pas ici les attard?es ni les idiotes. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, En pays connu, 1949, page 234.

C.? En retard sur son temps?: ? 9.

Le saut d?cisif d'une ?poque m?dicale ? l'autre ne s'inscrit pas entre deux mill?simes.

Il y eut, de part et d'autre, des pr?curseurs et des attard?s. MAURICE BARI?TY, CHARLES COURY, Histoire de la m?decine, 1963, page 596.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 406.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 144, b) 666; XXe.

si?cle?: a) 1 038, b) 621.

Forme d?riv?e du verbe "attarder" attarder. »

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