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Définition: ATTRACTION, substantif féminin.

Publié le 31/10/2015

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Définition: ATTRACTION, substantif féminin. I.— Action ou fait d'attirer, de s'attirer. A.— " Propriété que possèdent les corps matériels de s'attirer mutuellement " (Dictionnaire des sciences (E.B. UVAROV, D.R. CHAPMAN) 1956) : Ø 1. On doit placer ensuite l'inertie et l'impulsion, qui n'auraient pas lieu sans la mobilité, et ne sont que des circonstances de son existence. Après, vient l'attraction qui n'aurait pas lieu non plus sans la mobilité, mais n'en est pas une conséquence nécessaire. Je comprends sous ce nom général d'attraction la gravitation céleste, la pesanteur terrestre, et les affinités chimiques avec leurs dépendances, l'adhésion, la cohésion, etc. : ces forces internes existantes dans chaque particule des corps me prouvent que la matière est essentiellement active;... ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 1. Idéologie proprement dite, 1801, page 219. 1. PHYSIQUE. · Attraction universelle ou planétaire. Gravitation, pesanteur; attraction qui se manifeste à grande distance : Ø 2. Quand, à la suite des observations et des expériences de ses prédécesseurs, Newton est arrivé à trouver la loi expérimentale et mathématique de la chute des corps et du mouvement de tous les corps célestes, il a dit que la force qui effectuait tous ces mouvements était l'attraction ou la gravitation universelle. Newton nous apprend lui-même qu'il n'a jamais eu l'idée de croire à la réalité d'une force quelconque. Il a trouvé la loi expérimentale et mathématique du mouvement des corps, qui s'exprime en disant : Que les corps sont attirés en raison inverse du carré de la distance et en raison directe de la masse. CLAUDE BERNARD, Principes de médecine expérimentale, 1878, page 195. Remarque : " Ce que nous appelons " pesanteur " n'est que la manifestation de l'attraction du globe terrestre " (Dictionnaire de l'astronautique (THOMAS DE GALIANA) 1963). · Attraction électrique ou électrostatique. Celle qui existe entre charges électriques de signe contraire : Ø 3. [La première classe de phénomènes dus à l'électricité] (...) se [traduit] (...) par des attractions et répulsions de corps légers, par des décharges avec étincelle de divers appareils, etc.;... ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau matériel naval, tome 1, 1890, page 363. · Attraction magnétique. Attraction qui s'observe entre aimants, entre courants électriques ou entre aimant et courant électrique : Ø 4. Car ce mouvement de l'aiguille aimantée, indiqué comme ayant lieu soit que le conducteur se trouve à l'occident ou à l'orient de l'aiguille, est dans le premier cas une attraction, parce que le pole austral est à la gauche du courant, et dans le second une répulsion, parce qu'il se trouve à droite. Mais en convenant de la justesse de cette observation, il me semble que la distinction que j'ai faite des deux résultats généraux de l'action mutuelle d'un aimant et d'un fil conducteur n'en devient que plus importante pour expliquer ce qui arrive alors en montrant que, dans ce cas, c'est tantôt une attraction et tantôt une répulsion, toujours conformément à la loi du second résultat général que je viens d'exposer, tandis que, dans l'expérience que M. Œrsted énonce immédiatement avant en ces termes :... etc., ce mouvement n'a lieu que pour que l'aiguille aimantée prenne, à l'égard du conducteur, la direction déterminée par le premier résultat général,... JEAN-JACQUES AMPÈRE, Annales de chimie et de physique, 1820, page 202. 2. CHIMIE. · Attraction moléculaire. Forces qui s'exercent entre molécules et qui ont un très court rayon d'action : Ø 5. La force d'attraction moléculaire qui préside au rapprochement de ces molécules en cristaux réguliers ne sait pas les mathématiques sans doute; les abeilles ne calculent pas les formes héxagonales de leurs cellules; mais si l'homme les connaît et les calcule, pourquoi celui qui a fait les molécules et ces insectes n'aurait-il pas su ce qu'il faisait? MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1821, page 341. — Spécialement. Attraction capillaire, voir capillarité : Ø 6. Il faut voir aussi une dépendance de cette force générale [l'attraction universelle] dans les attractions exercées à de petites distances entre les molécules d'un liquide, ou entre celles-ci et celles d'un solide, attractions supposées et vérifiées par l'explication des phénomènes de l'adhésion et de la capillarité. L'intensité des actions varie avec la nature des corps rapprochés, et sous ce rapport, elles forment une sorte de transition aux forces attractives spécifiques de la chimie. Enfin, nous devons sans doute ajouter le frottement aux phénomènes dans lesquels l'attraction tient une place essentielle. Qu'est-ce maintenant que l'attraction? On paraît avoir obéi pour s'en rendre compte, à deux tendances opposées, mais également justifiables. La science n'a vu en général, et ne voit de plus en plus dans l'attraction que la loi suivant laquelle des corps se rapprochent dans des conditions données; elle fait profession d'ignorer les causes intimes du rapprochement. Quand il lui est arrivé de s'en enquérir, elle a souvent penché à les ramener à la cause (bien que inconnue également) de la communication mécanique du mouvement, moyennant les intermédiaires nécessaires, intermédiaires qu'il fallait alors déterminer hypothétiquement. CHARLES RENOUVIER, Essais de critique générale, 3me. essai, 1864, pages 51-52. · Attraction élective. Synonyme vieux : affinité : Ø 7. Mais, entre les substances qui jouissent d'une action chimique réciproque, l'attraction ne s'exerce plus au hasard : les molécules de la matière se recherchent, se rapprochent, se mêlent avec une avidité très-inégale, les combinaisons déjà faites peuvent subir une désunion de leurs principes, par la présence de différentes substances nouvelles, vers qui l'un d'eux se trouve plus fortement entraîné; il peut même s'opérer alors entre deux ou plusieurs combinaisons, mises dans les rapports et dans la situation convenables, un tel échange de principes, que d'autres combinaisons, entièrement étrangères à celles qui se détruisent, soient à l'instant même formées de leurs débris. Ici, l'attraction ne paraît plus une force aveugle, indifférente dans les tendances qu'elle affecte : elle commence à manifester une sorte de volonté; elle fait des choix. Et voilà pourquoi, considérée dans cet ordre d'effets particuliers, elle a reçu d'un habile chimiste, le nom d'attraction élective. PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 259. B.— Au figuré. 1. Fait d'attirer (quelqu'un), force qui attire quelqu'un vers quelqu'un ou quelque chose. Remarque : Synonyme plus moderne attirance, (attraction reste, même au figuré proche du sens physique, alors que attirance se cantonne presque exclusivement au plan abstrait) : Ø 8.... selon les lois qui régissent le monde spirituel, pour élever une âme il est besoin de l'attraction d'une autre âme : cette attraction c'est l'amour, qui s'appelle aussi amitié dans la langue de la philosophie, et charité dans celle du christianisme. FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 67. Ø 9. C'est dans les crises mortelles qu'on redoute la solitude et qu'on veut être surtout entouré. En face du danger, l'affection forme un faisceau de tout ce qui se soutient dans la vie. Le coeur va où est son trésor; et les attractions électives, à l'heure du péril, sont même la plus sûre révélation des pensées secrètes. Être séparés, voilà l'épouvante : mourir ensemble, ou être sauvés ensemble, voilà le cri, le voeu de tous les coeurs épris, de tous les êtres qui s'aiment véritablement, d'époux à époux, de parents à enfants, de fiancés à fiancés. Quant aux enfants, aux amis, ils préfèrent plutôt la vie à l'objet de leur affection. Ceux-là ne craignent pas de se sauver seuls; ceux qui périssent ne leur sont pas indispensablement liés. Si je mourais demain, quelqu'un en mourrait-il de douleur ou de chagrin? HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 371. Remarque : Rare, dans l'exemple suivant l'attraction s'exerce sur des animaux : Ø 10. Les fonds calcaires exerçant une certaine attraction sur divers animaux foreurs, ceux-ci augmentent alors en nombre, ce qui peut entraîner une nouvelle fragmentation des éléments du fond si les processus de destruction l'emportent sur ceux de construction,... JEAN-MARIE PÉRÈS, La Vie dans l'océan, 1966, page 67. 2. Spécialement. a) LINGUISTIQUE et GRAMMAIRE. · Vieux. Attraction des lettres. " Figure de grammaire qui consiste à employer (...) une lettre à la place d'une autre, lorsqu'elle a plus d'affinité avec celle qui la suit, comme l'm au lieu de l'n devant un autre m (emmener pour en-mener, etc.) " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). Synonyme moderne : assimilation (régressive). · Attraction syntaxique. " Sorte d'assimilation qui fait qu'un mot prend un aspect morphologique proche de celui de tel mot avec lequel il est mis syntaxiquement en rapport. Il peut y avoir attraction du genre : latin heac (= hoc) stultitia est; du cas : urbem (= urbs) quam statuo; attraction temporelle (emploi du subjonctif imparfait dans une subordonnée dépendant d'une principale au passé), modale (emploi du subjonctif dans une subordonnée dont la principale a son verbe au subjonctif) " (Lexique de la terminologie religieuse (JULES MAROUZEAU) 1951). · Attraction paronymique. " Processus plus connu sous le nom d'étymologie populaire " (Lexique de la terminologie religieuse (JULES MAROUZEAU) 1951). b) MUSIQUE. "... tendance d'un son vers un autre, avec lequel il a de l'affinité. (...) Ainsi, dans le ton d'ut majeur, c'est une attraction qui appelle la note sensible si vers la tonique ut, et le fa vers le mi. C'est en vertu d'attractions semblables que l'oreille appelle la résolution d'un accord dans un autre accord déterminé, par exemple, de l'accord de septième sur l'accord parfait " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). Synonyme : appel : Ø 11. La marche de la note sensible à la tonique peut être retardée par la prolongation [en harmonie] et donne lieu à une résolution ascendante de celle-ci (...) en raison de l'attraction de la sensible pour la tonique. E. RATEZ, Traité d'harmonie, 1908, page 29. — Par métonymie. La note qui exerce l'attraction (confer A. Lavignac, Cours d'harmonie théorique et pratique, page 54). c) SOCIOLOGIE. " Caractéristique d'un objet, d'une activité, d'une personne ou d'un groupe par laquelle un comportement d'approche active est déclenché chez un sujet. L'attraction est en fait un phénomène d'interaction car les attentes, besoins et motivations du sujet " attiré " ont autant d'influence déterminante que les caractéristiques de " ce qui attire " " (Lexique des sciences sociales (ARLETTE MUCCHIELLI, ROGER MUCCHIELLI) 1969). Zone d'attraction : Ø 12. En France, sous l'impulsion de Grassé, les travaux sont orientés vers les phénomènes sociaux et plus particulièrement vers les sociétés d'insectes. Les réunions d'animaux peuvent constituer des foules dans lesquelles n'existe aucune attraction des individus les uns pour les autres (Rabaud, Picard), des associations parasitaires actives caractérisées par une attraction unilatérale et interspécifique, et enfin des groupements sociaux où l'individu exerce une stimulation sur ses semblables, le groupe exerçant également une action sur l'individu. La réalité de l'attraction mutuelle ou interattraction a été vérifiée expérimentalement chez les blattes... Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 694. SYNTAXE : Attraction centrale, industrielle, invincible, irrésistible, newtonienne, puissante, terrestre; centre(s), lois, mécanisme, mouvement, phénomène(s), pôle(s), puissance d'attraction; exercer une attraction. II.— Par métonymie (fréquent au pluriel). Ce qui attire le public dans un lieu; ce qui est un objet, une occasion de curiosité, de divertissement. Attraction chorégraphique, foraine; attractions pour les touristes. A.— En général : Ø 13. Les thermes sont la seule attraction du pays! ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 142. B.— En particulier. 1. Spectacle, ensemble de divertissements, en particulier dans les foires : Ø 14. Dans l'enceinte de ces lieux de divertissement, à côté des jeux les plus modernes inspirés par la dernière actualité sportive ou scientifique, où les chevaux de bois, qui conservent leurs fidèles, ont successivement été éclipsés par des vélodromes, autodromes, zeppelins, avions, nacelles stratosphériques, on retrouve toutes les attractions et curiosités des anciennes foires, plus ou moins modifiées dans leur présentation, mais encore aisément reconnaissables : acrobates et lutteurs, équilibristes aériens, plongeurs à grande hauteur, prestidigitateurs, marionnettes, ombres chinoises, lanternes magiques, miroirs déformants, illusions, fantasmagories, jeux de massacre et toutes les exhibitions de phénomènes, animaux savants, bêtes exotiques, du village des Lilliputiens au boudoir de la femme sans bras, des singes trapézistes aux puces danseuses, de l'éléphant de mer s'ébattant avec les pingouins dans les bassins d'un décor polaire à l'hippocampe partageant sa cuve de verre avec les poissons japonais. Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 7613. · Parc d'attractions : Ø 15.... les attractions mécaniques vues d'abord isolément à la foire se sont groupées en de vastes établissements nommés « parcs d'attractions », où elles ont entraîné avec elles tous les petits spectacles venus du fond des siècles. Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 7613. — Par extension. Le lieu, l'installation ou l'édifice lui-même, où se déroule l'attraction : Ø 16. Le patron du Palace de la Rigolade, avisé par les autorités compétentes que son attraction serait fermée le reste de la soirée, entra, regarda velours et poussière, tobogans et tonneau, renifla, s'approcha lentement de ses trois employés qui se frottaient, se brossaient, tâchaient de se donner un air convenable. RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 18. 2. Partie du spectacle donné dans un cirque, un music-hallemand.. : Ø 17. C'était Ganache qui annonçait pour le soir, à huit heures, « vu le beau temps », une grande représentation sur la place de l'église. À tout hasard, « pour se prémunir contre la pluie », une tente serait dressée. Suivait un long programme des attractions que le vent emporta, mais où nous pûmes distinguer vaguement « pantomimes... chansons... fantaisies équestres... », le tout scandé par de nouveaux roulements de tambour. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 166. 3. Familier. Personne qui attire la curiosité publique : Ø 18. Or, voilà des âmes venues à moi, venant vers moi de plus en plus, comme si j'étais leur attraction. Quelle gloire pour mes livres à ce point bénis et qui ont un tel pouvoir! LÉON BLOY, Journal, 1907, page 352. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 786. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 544, b) 1 032; XXe. siècle : a) 607, b) 1 106.

« CLAUDE BERNARD, Principes de m?decine exp?rimentale, 1878, page 195.

Remarque?: " Ce que nous appelons " pesanteur " n'est que la manifestation de l'attraction du globe terrestre " (Dictionnaire de l'astronautique (THOMAS DE GALIANA) 1963).

? Attraction ?lectrique ou ?lectrostatique.

Celle qui existe entre charges ?lectriques de signe contraire?: ? 3.

[La premi?re classe de ph?nom?nes dus ? l'?lectricit?] (...) se [traduit] (...) par des attractions et r?pulsions de corps l?gers, par des d?charges avec ?tincelle de divers appareils, etc.;... ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau mat?riel naval, tome 1, 1890, page 363.

? Attraction magn?tique.

Attraction qui s'observe entre aimants, entre courants ?lectriques ou entre aimant et courant ?lectrique?: ? 4.

Car ce mouvement de l'aiguille aimant?e, indiqu? comme ayant lieu soit que le conducteur se trouve ? l'occident ou ? l'orient de l'aiguille, est dans le premier cas une attraction, parce que le pole austral est ? la gauche du courant, et dans le second une r?pulsion, parce qu'il se trouve ? droite.

Mais en convenant de la justesse de cette observation, il me semble que la distinction que j'ai faite des deux r?sultats g?n?raux de l'action mutuelle d'un aimant et d'un fil conducteur n'en devient que plus importante pour expliquer ce qui arrive alors en montrant que, dans ce cas, c'est tant?t une attraction et tant?t une r?pulsion, toujours conform?ment ? la loi du second r?sultat g?n?ral que je viens d'exposer, tandis que, dans l'exp?rience que M. ?rsted ?nonce imm?diatement avant en ces termes?:...

etc., ce mouvement n'a lieu que pour que l'aiguille aimant?e prenne, ? l'?gard du conducteur, la direction d?termin?e par le premier r?sultat g?n?ral,... JEAN-JACQUES AMP?RE, Annales de chimie et de physique, 1820, page 202.

2.

CHIMIE.

? Attraction mol?culaire.

Forces qui s'exercent entre mol?cules et qui ont un tr?s court rayon d'action?: ? 5.

La force d'attraction mol?culaire qui pr?side au rapprochement de ces mol?cules en cristaux r?guliers ne sait pas les math?matiques sans doute; les abeilles ne calculent pas les formes h?xagonales de leurs cellules; mais si l'homme les conna?t et les calcule, pourquoi celui qui a fait les mol?cules et ces insectes n'aurait-il pas. »

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