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Définition: AUBE1, substantif féminin.

Publié le 31/10/2015

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Définition: AUBE1, substantif féminin. A.— Moment qui précède l'aurore, où la lumière du soleil levant commence à blanchir l'horizon; point(e) du jour. 1. Fréquent dans la langue littéraire : Ø 1. Quelques prisonniers qu'on ramenait, des uhlans sombres, drapés de leurs grands manteaux, refusèrent de parler. Et le petit jour, une aube livide de matinée pluvieuse se leva, dans l'attente qui continuait énervée d'impatience. ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 108. Ø 2. Déjà la vie ardente incline vers le soir, Respire ta jeunesse, Le temps est court qui va de la vigne au pressoir, De l'aube au jour qui baisse. ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, Le Temps de vivre, 1901, page 185. SYNTAXE : a) Aube + adjectif Aube blanche, bleue, grise, jaune, noire, rouge, rougeâtre, rougissante, verdâtre, vermeille, verte; aube argentée, blafarde, blême, claire, éblouissante, éclatante, flamboyante, incolore, lactée, laiteuse, livide, pâle, resplendissante; aube candide, cruelle, exaltante, languide, morose, plaintive, pure, romantique, sereine, sournoise; aube brutale, éternelle, fugitive, indécise, prochaine, tardive, vacillante; aube fraîche, frissonnante, froide, grelottante, tiède, torride. b) Aube + préposition + substantif Aube du jour, d'un lendemain; aube d'automne, d'avril, d'été, d'hiver; aube d'azur, de boue, de sang et de larmes. c) Aube + verbe. L'aube croît, émerge, s'éveille, fleurit, grandit, se lève, naît, paraît, pointe. — PARADIGMES. Clarté, frange d'or, lumière, lueurs, rayon, reflet; l'argent de, l'azur, blancheur, le blême, blêmeurs, le bleu, demi-clarté, faux-jour, lividité, pâleurs; deuil, grisaille, gris de l'aube, éblouissement, éclat, gloire; annonce, approche, attente, chute, crépuscule, éclatement, éveil, jaillissements, montée, pointe; brouillard, froid (petit), gel, nuées, rosée, vapeurs; candeur, douceur, fraîcheur, inquiétude, paix et recueillement, tristesse. — Par personnification poétique : Ø 3. L'été, lorsque le jour a fui (...) (...) Un vague demi-jour teint le dôme éternel; Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure, Semble toute la nuit errer au bas du ciel. VICTOR HUGO, Les Rayons et les ombres, Nuits de juin, 1840, page 1117. Ø 4. De la montagne il sort des ruisselets en foule, Et partout c'est un bruit d'eau vive qui s'écoule De l'aube au front d'argent jusqu'au soir aux yeux d'or. ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, Les Roses dans la coupe, 1900, page 28. SYNTAXE : Se lever à l'aube, avant l'aube, rentrer à l'aube. 2. Courant. À l'aube, dès l'aube : Ø 5. Combien de fois ai-je été frappé de cette idée que les premières messes, dites à l'aube ou au lever du soleil, qui prennent le coeur si suavement, sont dites surtout pour les domestiques! Les maîtres ne se lèvent pas si tôt. LÉON BLOY, Journal, 1892, page 52. SYNTAXE : Se lever à l'aube, avant l'aube, rentrer à l'aube. 3. Par extension et par ironie. Début du jour, de l'activité quotidienne : Ø 6. Il est neuf heures du matin — l'aube des gens qui se couchent tard. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 21. 4. LITTÉRATURE, MUSIQUE. Un des thèmes de la chanson du troubadour ou du trouvère, où le poète dit le regret qu'inspire aux amants l'approche de l'aube qui les séparera; une chanson traitant ce thème : Ø 7. Et Raimbaud qui de Phanette Rimas en Aubes et Dits : (...) Aimables provençaux par qui sut bien les sons, Mignardement sonnés, des jeux et des tensons... JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Sylves, 1896, page 178. B.— Par métonymie. 1. Clarté blanchâtre qui est celle de la pointe du jour : Ø 8.... aucune aurore ne colora le ciel que blanchit, au matin seulement, une aube grelottante et navrée. C'était une clarté si noyée que nous attendions encore l'aube, quand le soleil déjà levé transparut derrière un nuage. ANDRÉ GIDE, Le Voyage d'Urien, 1893, page 43. Ø 9. L'aube pointa, un fil de clarté grise, au fond de l'orient, une demi-pâleur envahissante, sur cette immensité plate, venteuse et désolée. Cela rappelait un peu la montée de l'aube sur la mer. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 80. Remarque : En ce sens, aube peut être sujet de verbes comme blanchir, briller, colorier, déteindre, dorer, éblouir, éclairer, luire, rougir et complément de verbes comme refléter, regarder, scruter. 2. Par extension. a) Lueur, rayonnement, rougeoiement, auréole : Ø 10. La lune n'était point d'abord à l'horizon, mais son aube s'épanouit par degrés devant elle, de même que ces gloires argentées dont les peintres du XIVe. siècle entouraient la tête de la Vierge... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 122. Ø 11. Au loin, il voyait, lui, la nuit qu'on passe, recroquevillé, palpitant d'attention et tout noir, au fond du trou d'écoute dont se silhouette, tout autour, la mâchoire déchiquetée, chaque fois qu'un coup de canon jette son aube dans le ciel. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 141. Ø 12. Un côté de la tente resté ouvert donne sur les lignes et, par delà les bois noirs, on aperçoit parfois l'aube fugitive des fusées. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 189. b) Poétique. Clarté que perçoit l'oeil : Ø 13.... et de nouveau l'enfant suivit des yeux l'étoile, dont l'éclat, pour la première fois, luisait dans l'aube trouble de sa vue. ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 243. C.— Emplois métaphoriques ou figurés, littéraires. 1. Entre, au sens propre, dans de nombreuses comparaisons ou revêt une valeur symbolique. a) Par comparaison : Ø 14. Chaque jour, pour eux seuls [les morts pour la patrie] se levant plus fidèle, La gloire, aube toujours nouvelle, Fait luire leur mémoire et redore leurs noms! VICTOR HUGO, Les Chants du crépuscule, 1835, page 38. Ø 15. L'espoir, c'est l'aube incertaine; Sur notre but sérieux C'est la dorure lointaine D'un rayon mystérieux. VICTOR HUGO, Les Rayons et les ombres, 1840, page 1089. Ø 16. Ilsée la plaignait, car elle paraissait triste et cruelle. Son sourire matinal était une aube blême encore teinte de l'horreur nocturne. MARCEL SCHWOB, Le Livre de Monelle, 1894, page 75. Ø 17. L'enfance est une aube. Cependant, cherchant à faire revivre l'image de la mienne, j'ai peine à ne pas l'imaginer semblable à un soir d'avril. Les rougeurs du couchant, qui incendient les nuages, en avril, ont des douceurs d'aurore... ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 255. b) Symbole de pureté, d'immatérialité, de promesse, de vie, d'espoir, etc. : Ø 18. Tout ce qui commence a une vertu qui ne se retrouve jamais plus. Une force, une nouveauté, une fraîcheur comme l'aube. Une jeunesse, une ardeur. Un élan. Une naïveté. Une naissance qui ne se trouve jamais plus. CHARLES PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e. vertu, 1911, page 188. — Plus rarement. Symbole des incertitudes de l'avenir, ou au contraire de sérénité : Ø 19. Plus Rancé s'était avancé vers le terme, plus il était devenu serein; son âme répandait sa clarté sur son visage : l'aube s'échappait de la nuit. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Vie de Rancé, 1844, page 274. Ø 20. Vous scrutez l'aube et l'avenir Vous scrutez la brume au lointain Prêts à payer d'un prix sans mesure le simple égarement D'une patrouille de SS avec ses chiens Par les forêts les cimes les gorges LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 213. 2. Emplois figurés. a) [Correspond au sens A] Surtout dans. aube de + substantif. Début, commencement, naissance, etc. — Rare. [Le complément déterminatif est un complément de temps] : Ø 21. L'enfant ne connaît guère que l'aube de la nuit, qui est le crépuscule. FRANCIS JAMMES, Les Nuits qui me chantent, 1928, page 16. — Plus courant. [Le complément déterminatif désigne un art, une science, une pratique, une réalité importante] : Ø 22. C'était comme une fenêtre brusquement ouverte dans la vieille cuisine au bitume, dans les jus recuits de la tradition, et le soleil entrait, et les murs riaient de cette matinée de printemps! La note claire de son tableau, ce bleuissement dont on se moquait, éclatait parmi les autres. N'était-ce pas l'aube attendue, un jour nouveau qui se levait pour l'art? Il aperçut un critique qui s'arrêtait sans rire, des peintres célèbres, surpris, la mine grave, le père Malgras, très sale, allant de tableau en tableau avec sa moue de fin dégustateur, tombant en arrêt devant le sien, immobile, absorbé. ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 140. Ø 23. — Elles me conteront le rustique mystère Des noces de la lune avec le beau berger, La jeunesse du temps à l'aube de la terre, L'ivresse du vin grec et de l'amour léger. ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, Les Nymphes, 1901, page 116. — Avec une idée de faiblesse, de balbutiement, etc. : Ø 24.... une clarté un peu plus vive venait de jaillir dans ma tête, où l'aube des idées était encore si pâle. Et c'est sans doute à cet éveil intérieur que ce moment fugitif de ma vie doit ses dessous insondables... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 7. Ø 25. Des signes nombreux attestent aujourd'hui la renaissance d'une philosophie vigoureuse (...). Ce n'est encore qu'une aube, à l'heure où j'écris. LÉON DAUDET, Le Stupide XIXe. siècle, 1922, page 163. — Avec une idée de promesse, d'annonce de ce qui va suivre : Ø 26. Ce qu'il y avait dans sa nature de féminin, d'un peu alangui et blasé, le rendait [Élie] merveilleusement propre à jouir de ces demi-teintes qui sont l'aube de l'amour partagé... PAUL BOURGET, 2e. amour, 1884, page 186. — En particulier. Début de la vie : Ø 27. Ô temps! jours radieux! aube trop tôt ravie! Pourquoi Dieu met-il donc le meilleur de la vie Tout au commencement? VICTOR HUGO, Les Voix intérieures, 1837, page 345. Ø 28. Dès l'aube, je sais ma vocation; seul mon couchant connaîtra mon destin. MAURICE BARRÈS, Les Amitiés françaises, 1903, page 188. b) [Correspond au sens B] Clarté, illumination intérieure, lueur : Ø 29. Et la vérité non seulement met en eux une aube d'espoir, mais aussi y bâtit un recommencement de force et de courage. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 378. Ø 30. Elle regardait dans le vide : sur ce trottoir, au bord d'un fleuve de boue et de corps pressés, au moment de s'y jeter, de s'y débattre, ou de consentir à l'enlisement, elle percevait une lueur, une aube : elle imaginait un retour au pays secret et triste, — toute une vie de méditation, de perfectionnement, dans le silence d'Argelouse : l'aventure intérieure, la recherche de Dieu... FRANÇOIS MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, page 278. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme aubéen, enne, adjectif 1837, (Barbey d'Aurevilly, 1er. r Memorandum, page 106; suffixe -éen*). Propre à l'aube. " (...) Dante, au milieu des rayons aubéens du Paradis et des brasiers de l'Enfer, a des côtés opaques, de majestueuses ténèbres, et Alfieri tord l'Italien dans les tenailles d'un système ".

« faux-jour, lividit?, p?leurs; deuil, grisaille, gris de l'aube, ?blouissement, ?clat, gloire; annonce, approche, attente, chute, cr?puscule, ?clatement, ?veil, jaillissements, mont?e, pointe; brouillard, froid (petit), gel, nu?es, ros?e, vapeurs; candeur, douceur, fra?cheur, inqui?tude, paix et recueillement, tristesse.

? Par personnification po?tique?: ? 3.

L'?t?, lorsque le jour a fui (...) (...) Un vague demi-jour teint le d?me ?ternel; Et l'aube douce et p?le, en attendant son heure, Semble toute la nuit errer au bas du ciel. VICTOR HUGO, Les Rayons et les ombres, Nuits de juin, 1840, page 1117.

? 4.

De la montagne il sort des ruisselets en foule, Et partout c'est un bruit d'eau vive qui s'?coule De l'aube au front d'argent jusqu'au soir aux yeux d'or. ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, Les Roses dans la coupe, 1900, page 28.

SYNTAXE?: Se lever ? l'aube, avant l'aube, rentrer ? l'aube.

2.

Courant.

? l'aube, d?s l'aube?: ? 5.

Combien de fois ai-je ?t? frapp? de cette id?e que les premi?res messes, dites ? l'aube ou au lever du soleil, qui prennent le coeur si suavement, sont dites surtout pour les domestiques! Les ma?tres ne se l?vent pas si t?t. L?ON BLOY, Journal, 1892, page 52.

SYNTAXE?: Se lever ? l'aube, avant l'aube, rentrer ? l'aube.

3.

Par extension et par ironie.

D?but du jour, de l'activit? quotidienne?: ? 6.

Il est neuf heures du matin ? l'aube des gens qui se couchent tard. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 21.

4.

LITT?RATURE, MUSIQUE.

Un des th?mes de la chanson du troubadour ou du trouv?re, o? le po?te dit le regret qu'inspire aux amants l'approche de l'aube qui les s?parera; une chanson traitant ce th?me?:. »

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