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Définition: AVOINE, substantif féminin.

Publié le 01/11/2015

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Définition: AVOINE, substantif féminin. A.— TECHNOLOGIE. 1. Au singulier généralement. Plante monocotylédone (famille des Graminées) à tige dressée, à épillets en panicules, dont le grain sert surtout à l'alimentation des chevaux et de la volaille; grain de cette plante. Champ d'avoine : Ø 1. D'abord, dans les grands carrés de terre brune, au ras du sol, il n'y eut qu'une ombre verdâtre, à peine sensible. Puis, ce vert tendre s'accentua, des pans de velours vert, d'un ton presque uniforme. Puis, les brins montèrent et s'épaissirent, chaque plante prit sa nuance, il distingua de loin le vert jaune du blé, le vert bleu de l'avoine, le vert gris du seigle, des pièces à l'infini, étalées dans tous les sens, parmi les plaques rouges des trèfles incarnat. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 200. Ø 2. Des poules allaient et venaient dans ce vacarme, l'oeil vif, picorant, à coups de bec saccadés l'avoine tombée des musettes de toile, où mangeaient les chevaux;... ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 187. SYNTAXE : Avoine commune. Avoine annuelle à panicule pyramidale et diffuse, cultivée pour ses graines (confer en particulier BRARD 1838 et FOURNIER 1961). Avoine courte ou avoine à 2 barbes. Avoine annuelle à panicule unilatérale et épillets courts, cultivée pour ses graines (confer en particulier BOUILLET 1859 et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). Avoine de Hongrie, d'Orient. Avoine annuelle à panicule unilatérale, cultivée pour ses graines (confer en particulier BRARD 1838 et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). Avoine des prés. Avoine vivace à panicule panachée de violet et épillets luisants (FOURNIER 1961). Avoine noire. Variété d'avoine commune (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). Avoine nue ou avoine à gruau, avoine de Tartarie. Avoine annuelle à panicule pyramidale étalée en tous sens, cultivée pour ses grains qui se détachent facilement de la balle au battage (confer en particulier Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). Avoine stérile, folle avoine ou avèneron, avron. Avoine annuelle, sauvage, à panicule étalée, épillets de deux ou trois fleurs, avec barbes très longues et glumelle inférieure velue, très nuisible aux céréales cultivées (confer en particulier BRARD 1838 et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). Remarque : Chateaubriand utilise le terme folle avoine dans un sens quelque peu différent qui semble correspondre à la description faite par DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 d'une plante américaine : " Plante du Canada, qui croît dans les rivières vaseuses, et qui fournit un grain semblable au riz ". L'auteur a sans doute préféré la poésie à l'exactitude dans ce texte : Ø 3.... c'étoit une baie où la folle-avoine croissoit en abondance. Ce blé, que la Providence a semé en Amérique pour le besoin des sauvages, prend racine dans les eaux; son grain est de la nature du riz; il donne une nourriture douce et bienfaisante. À la vue du champ merveilleux, les Natchez poussèrent des cris, et les rameurs redoublant d'efforts, lancèrent leurs pirogues au milieu des moissons flottantes. (...) En un instant les nacelles furent cachées dans la hauteur et l'épaisseur des épis. Les voix qui sortoient du labyrinthe mobile ajoutoient à la magie de la scène. Des cordes de bouleau furent distribuées aux moissonneurs; avec ces cordes ils saisissoient les tiges de la folle-avoine qu'ils lioient en gerbe, puis, inclinant cette gerbe sur le bord de la pirogue, ils la frappoient avec un fléau léger; le grain mûr tomboit dans le fond du canot. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 326. — [Par allusion ou comparaison à/avec la couleur de l'avoine, surtout en parlant des cheveux d'une femme] Couleur d'avoine et par ellipse avoine. Jaune pâle, blond : Ø 4. Nadja, arrivée la première, en avance, n'est plus la même. Assez élégante, en noir et rouge, un très seyant chapeau qu'elle enlève, découvrant ses cheveux d'avoine qui ont renoncé à leur incroyable désordre,... ANDRÉ BRETON, Nadja, 1928, page 70. — [Par allusion ou comparaison au/avec le mouvement léger de l'avoine dans le vent] : Ø 5. — Les vagues courent vite, irrégulièrement, mais légères, peu profondes, transparentes : cette mer ressemble à un champ de belle avoine ondoyant aux brises d'une matinée de printemps, après une nuit d'averse;... ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 1, 1835, page 71. 2. Par métonymie. a) Généralement au pluriel. Pièce d'avoine non moissonnée : Ø 6. Il [un chemin] épousa les contours d'un champ et je perdis quelques instants à ce détour et pesait contre moi ce grand carré d'avoine, car mon instinct livré à lui-même m'eût mené droit, mais le poids d'un champ me faisait fléchir. (...) Et me colonisait ce champ car je consentais au détour, et, alors que j'eusse pu jeter mon cheval dans les avoines, je le respectai comme un temple. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 820. b) POÉSIE. rare, vieux (au singulier). Sorte de flûte rudimentaire fabriquée avec une paille d'avoine (confer Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)) : Ø 7. Faites qu'au bruit de l'aveine Où vous savez bien souffler, Le gentil Auberon, par les tardes soirées, Mène danser au bois les filles de Nérée. JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Sylves, Romane juvénile fleur, 1896, page 190. 3. [Usages divers de l'avoine] a) GASTRONOMIE. Céréale servant à l'alimentation humaine (sous forme de pain, bouillie, potage, bière, whisky, aromate, etc.) principalement par son gruau ou grain sans enveloppe réduit en farine. Flocons d'avoine (confer en particulier Les Grandes heures de la cuisine française, Éluard-Valette, 1964, page 229). b) ARTS MÉNAGERS. Balle d'avoine. Enveloppe des grains d'avoine servant à confectionner la literie d'enfant : oreillers, paillasses (confer Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, page 175). c) MÉDECINE, MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Plante servant à préparer des tisanes, des cataplasmes, etc. (confer E. Ernest Garcin, Guide vétérinaire, 1944, page 160). B.— Au figuré. [Par allusion aux propriétés nutritives ou excitantes de l'avoine] 1. Domaine concret, familier ou populaire. — [En parlant d'une personne] Nourriture : Ø 8. Pour blâmer les luxures d'un moine, Pour un prieur à qui l'on ôte un peu d'avoine, Pour troubler dans son auge un capucin trop gras, Foudre, anathème; on a le pape sur les bras. VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 6, Les Quatre jours d'Elciis, 1883, page 105. — Exceptionnellement. [En parlant d'une chose] : Ø 9.... la voiture accélérait encore pour sortir du précipice. Cette essence nouvelle était prodigieuse avoine! JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Les Manants du roi, 1938, page 193. — Locutions proverbiales, vieilles. Cheval d'aveine, cheval de peine. Celui qui est bien payé doit bien travailler (confer Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Littré, Nouveau Larousse illustré). Cheval faisant la peine ne mange pas l'aveine. Celui qui fait le travail n'est pas celui qui en tire le plus de profit (confer ibidem). Gagner l'avoine ou son avoine, il a bien gagné son avoine. (Il) mérite(r) d'être nourri pour son travail (confer en particulier Jean-François Rolland, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 15, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Marc Stéphane, Ceux du Trimard, 1928, page 221). Manger son avoine dans un sac (par allusion aux chevaux mangeant leur avoine dans un sac attaché à leur tête, en parlant d'un avare). Ne pas partager ses biens avec d'autres (confer Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Nouveau Larousse illustré). — Argot. · Argot militaire, absolument. Synonymes : eau-de-vie (confer Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, L'Argot ancien et moderne, 1878, page 18 et Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907); se dit aussi pour vin (confer Jean Richepin, La Chanson des gueux, 1876, page 173). · Avoine de curé. Synonymes : poivre (confer en particulier Lucien Rigaud, Dictionnaire d'argot moderne, 1888, page 398, Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907, Charles-Louis Carabelli [Langage populaire] ). · Argot des cochers, absolument. Coup de fouet pour exciter un cheval (confer Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, 1866, page 17, Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). Avoine de bourrelier. Fouet (confer Aristide Bruant, Dictionnaire français-argot, 1905, page 230). · Absolument. Correction sévère. Donner, (re)filer ou passer une avoine. Battre, avoiner* (confer en particulier Gustave Fustier, Supplément au dictionnaire de la langue verte d'Alfred Delvau, 1883, page 495, Albert Simonin, Le Petit Simonin illustré par l'exemple, Paris, Nouvelle Revue Française, 1968, page 29, Charles-Louis Carabelli, [Langage de la pègre] et [Langage populaire] ). 2. Domaine abstrait, rare, littéraire Stimulant d'ordre affectif, moral, nourriture de l'esprit : Ø 10. De telles conceptions comportent bien de la naïveté (...) Mais enfin, c'est une avoine, cette illusion, et qui aide à trotter. MAURICE BARRÈS, Amori et dolori sacrum, 1902, page 144. Remarque : Confer aussi l'expression donner une avoine de baisers (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 1, Eviradnus, 1859, page 363). — Par ironie, vieux. Cet homme a reçu de l'avoine. " Il a été rebuté par celle qu'il aime " (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842); Confer également Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Georges Delesalle, Dictionnaire d'argot-français et français-argot, 1896, page 22). Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme avoinage, substantif masculin (JEAN DE LA VARENDE, Le Troisième jour, 1947, page 69; suffixe -age*). Action de nourrir avec de l'avoine. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 426. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 318, b) 619; XXe. siècle : a) 1 102, b) 544. Forme dérivée du verbe "avoiner" avoiner AVOINER, verbe transitif. A.— Régionalisme. Nourrir d'avoine un cheval, etc. (confer France Supplément 1907, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou (ANATOLE-JOSEPH VERRIER, RENÉ ONILLION) tome 1 1908, Larousse du XXe. siècle en six volumes) : Ø 1. [Jacqueline] « Si! J'aime les chevaux (...) Oh! c'est Patard, le vieux Patard de Vauville. Je le connais. J'arrive, Patard! je vais l'avoiner. Bon Ami [l'Abbé] , il vous ramènera comme le vent. » JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, L'Homme aux gants de toile, 1943, page 69. B.— Au figuré, argot. 1. Régionalisme, emploi transitif et pronominal. Nourrir copieusement, régaler quelqu'un; se nourrir copieusement, se repaître (confer France Supplément 1907, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou (ANATOLE-JOSEPH VERRIER, RENÉ ONILLION) tome 1 1908). 2. " Exciter, donner du courage au moyen d'une récompense " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) Supplément 1907). 3. Synonymes : donner, (re)filer ou passer une avoine : Ø 2. « Voyons, Dorothée! reproche Tony, courbé sur la cage de ses piafs. T'as pas fini d'avoiner ton Jules? » Il ajouta, en souriant au gros serin : « Et toi, s'pèce de cave, tu peux pas la rembarrer? » Pour les calmer, il recouvrit la cage d'une housse sombre... AUGUSTE LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, page 107. Remarque : 1re. attestation 1893, Martellière (confer avoiné, ée); dérivé de avoine* (étymologie 1), désinence -er.

« Avoine nue ou avoine ? gruau, avoine de Tartarie.

Avoine annuelle ? panicule pyramidale ?tal?e en tous sens, cultiv?e pour ses grains qui se d?tachent facilement de la balle au battage (confer en particulier Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET 1965).

Avoine st?rile, folle avoine ou av?neron, avron.

Avoine annuelle, sauvage, ? panicule ?tal?e, ?pillets de deux ou trois fleurs, avec barbes tr?s longues et glumelle inf?rieure velue, tr?s nuisible aux c?r?ales cultiv?es (confer en particulier BRARD 1838 et DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET 1965).

Remarque?: Chateaubriand utilise le terme folle avoine dans un sens quelque peu diff?rent qui semble correspondre ? la description faite par DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 d'une plante am?ricaine?: " Plante du Canada, qui cro?t dans les rivi?res vaseuses, et qui fournit un grain semblable au riz ".

L'auteur a sans doute pr?f?r? la po?sie ? l'exactitude dans ce texte?: ? 3....

c'?toit une baie o? la folle-avoine croissoit en abondance.

Ce bl?, que la Providence a sem? en Am?rique pour le besoin des sauvages, prend racine dans les eaux; son grain est de la nature du riz; il donne une nourriture douce et bienfaisante.

? la vue du champ merveilleux, les Natchez pouss?rent des cris, et les rameurs redoublant d'efforts, lanc?rent leurs pirogues au milieu des moissons flottantes.

(...) En un instant les nacelles furent cach?es dans la hauteur et l'?paisseur des ?pis.

Les voix qui sortoient du labyrinthe mobile ajoutoient ? la magie de la sc?ne.

Des cordes de bouleau furent distribu?es aux moissonneurs; avec ces cordes ils saisissoient les tiges de la folle-avoine qu'ils lioient en gerbe, puis, inclinant cette gerbe sur le bord de la pirogue, ils la frappoient avec un fl?au l?ger; le grain m?r tomboit dans le fond du canot. FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 326.

? [Par allusion ou comparaison ?/avec la couleur de l'avoine, surtout en parlant des cheveux d'une femme] Couleur d'avoine et par ellipse avoine.

Jaune p?le, blond?: ? 4.

Nadja, arriv?e la premi?re, en avance, n'est plus la m?me.

Assez ?l?gante, en noir et rouge, un tr?s seyant chapeau qu'elle enl?ve, d?couvrant ses cheveux d'avoine qui ont renonc? ? leur incroyable d?sordre,... ANDR? BRETON, Nadja, 1928, page 70.

? [Par allusion ou comparaison au/avec le mouvement l?ger de l'avoine dans le vent] :. »

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