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Définition: AVORTÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 01/11/2015

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Définition: AVORTÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de avorter* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne] Confer avorter A. 1. [En parlant d'une femme] Qui s'est fait avorter : Ø 1. Avec eux les morts, j'ai compris tout de suite qu'ils avaient repris Bébert, on s'est même fait un petit signe tous les deux, Bébert et puis aussi, pas loin de lui, avec la fille toute pâle, avortée enfin, celle de Rancy, bien vidée cette fois de toutes ses tripes. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 452. 2. Dont le développement a été interrompu. Être avorté, créature avortée : Ø 2. Je ne sais trop comment l'on prendra ce poème Peut-être va-t-on croire à la banalité Du vieil homme tournant ses regards sur lui-même À qui ses jeunes ans semblent Jérusalem Et qui reproche au ciel un messie avorté LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 19. · Avorté en : Ø 3. La femelle d'Othrix... ... N'est plus [dans l'enfer chrétien] qu'une nabote aux petits ongles verts, Et le peuple... Rit devant la titane avortée en diablesse. VICTOR HUGO, Religions et religion, 1880, page 194. B.— Par extension. [En parlant d'un organe, d'une plante, d'un fruit, etc.] Imparfaitement développé (confer avorter B). Ailes avortées, mollets avortés; étamine, graine avortée : Ø 4. C'était une petite rose (...) un peu avortée, une rose dérobée aux rameaux bas... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 185. · Arbres avortés. " Ceux qui ne sont pas d'une belle venue, quelle que soit la cause qui les ait endommagés " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). · Blé avorté. " Celui où l'on aperçoit un dérangement considérable dans la tige, les feuilles, l'épi et dans le grain qu'il renferme. On appelle aussi blé avorté ou venté celui où il y a de faux épis qui, extérieurement, ont une belle apparence, mais dont les cellules ne contiennent point de grains, ou contiennent seulement des grains petits, vides et affamés " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). · Volcans embryonnaires ou avortés (Vocabulaire franco-anglais-allemand de géomorphologie (HENRI BAULIG) 1956). C.— Par métaphore et au figuré. [En parlant de tout ce qui est susceptible de connaître une évolution, un résultat, un succès] Qui n'a pas abouti (confer avorter C). Entreprise, tentative avortée; projet avorté : Ø 5.... je vois la possibilité, dans cette vaste composition axée autour d'un caractère très dessiné, de faire entrer tout ce que je souhaite dire encore, et tout ce que j'ai dans mes tiroirs d'ébauches avortées. ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1942, page CIX. Remarque : " On peut dire : Ses desseins ont avorté, et, ses desseins sont avortés. Dans le premier cas, c'est l'action, dans le second, c'est l'état qu'on exprime " (DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). — MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Toux avortée : Ø 6. La toux peut être douloureuse. Au moment de tousser, l'animal tend son encolure, allonge la tête en la baissant Mais la douleur est parfois telle que l'animal hésite à faire l'effort nécessaire. On dit la toux avortée. Elle devient quinteuse quand elle se renouvelle à brefs intervalles d'une façon saccadée. ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 87. III.— Emploi comme substantif. A.— Substantif féminin. Femme ou femelle qui a subi un avortement : Ø 7. De ce quantième du mois commençaient, pour la misérable femme [la sage-femme] , les jours inquiets, (...) où la lettre qu'on lui remettait lui faisait trembler les mains, comme à la réception de la lettre de mort de l'avortée... EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 26. B.— Substantif masculin et féminin. Personne qui n'a pas réussi, raté : Ø 8. — Groupez autour de ce dangereux bavard [l'avocat Rabagas] tous les fruits secs, tous les avortés et tous les mort-nés!... L'avocat sans cause et le médecin sans client, l'auteur sifflé, le commis chassé, le fonctionnaire expulsé et l'officier cassé, un banqueroutier, trois faillis, deux escrocs, un utopiste, sept imbéciles et huit ivrognes, et vous avez tout justement la composition du Crapaud-volant, qui représente à Monaco le progrès, la lumière et la liberté... VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, I, 10, page 32. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 155. Forme dérivée du verbe "avorter" avorter AVORTER, verbe intransitif. A.— [En parlant d'un animé animal ou humain] 1. Emploi intransitif. a) Rural. [En parlant d'un animal] Mettre bas accidentellement un foetus non viable : Ø 1. Le pronostic [de la fièvre aphteuse] demeure toujours grave, non pas tant par la mortalité d'ailleurs très faible, mais en raison surtout des pertes économiques. Les femelles malades avortent, les laitières ne donnent pour ainsi dire plus de lait. Les veaux et les agneaux succombent facilement. ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 228. Remarque : Pour une femme enceinte, on dit dans ce cas faire une fausse couche. b) Usuel. [En parlant d'une femme enceinte] Accoucher volontairement d'un foetus non viable : Ø 2. Mais la grossesse est possible chez les basedowiennes : il en est qui avortent et il en est qui accouchent à terme. ACHILLE SOUQUES. Nouveau traité de Médecine, fascicule 8 1925, 1920-24, page 205 ). Ø 3. Je me souvenais bien de sa fille aussi, à lui, une autre gaillarde, flétrie déjà, mais solide et silencieuse, qui était revenue pour avorter, à plusieurs reprises chez ses parents. On ne lui reprochait rien à celle-là. On aurait seulement voulu qu'elle finisse par se marier en fin de compte, surtout qu'elle avait déjà un petit garçon de deux ans à demeure chez les grands-parents. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 336. Remarque : Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré enregistrent un emploi pronominal présentant un sens identique, mais vieux : " Accoucher avant terme : une femme qui s'avorte ". 2. Emploi factitif-transitif. a) Rare, vieux. Faire avorter une grossesse. L'interrompre volontairement. Faire avorter un foetus. Le rejeter par une manoeuvre d'avortement : Ø 4. — C'est pourtant ce diable qui sonne l'angélus! — Oh! le sourd! le borgne! le bossu! le monstre! — Figure à faire avorter une grossesse mieux que toutes médecines et pharmaques! VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 269. b) Faire avorter une femme. Faire en sorte que sa grossesse soit interrompue : Ø 5. Elle ignorait tout de son malheur que Mérodack portait seul, « Enceinte, » se disait le mage; « lorsqu'elle sentira le crime s'agiter en elle, ce sera sa mort; je ne puis pas cependant la faire avorter pour la sauver. Oh! si je l'aimais de passion folle et non de charité, je pourrais lui sauver l'honneur et la vie sans qu'elle sût jamais qu'ils furent en danger. Mais tuer même l'enfant du mal! un innocent!... Cependant, quand elle saura, elle se tuera certainement, et l'enfant n'étant pas à terme mourra de sa mort... » JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 291. Remarque : Seul Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965 mentionne un emploi transitif : " provoquer un accouchement prématuré par des manoeuvres abortives. La sage-femme qui l'avait avortée est en prison. On dit mieux : faire avorter ". — emploi absolu. Un remède qui fait avorter (DICTIONNAIRE ROBERT. ). c) Emploi pronominal-réfléchi. Se faire avorter. — Interrompre sa grossesse par des manoeuvres appropriées. Elle fut soupçonnée d'avoir pris des breuvages pour se faire avorter (Dictionnaire de l'Académie française. 1835). — Faire appel à une aide pour interrompre sa grossesse. Elle fut soupçonnée de s'être fait avorter (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). B.— Par analogie. [En parlant d'un organe, d'une plante, d'un fruit, etc.] Ne pas arriver à son plein développement. Les fruits du verger avortent : Ø 6. Mais le seul lieu où il me soit permis de me fixer, c'est Cuverville, où j'ai contre moi le ciel et la terre et les hommes; où ma pensée bientôt s'engourdit; où tous les fruits de mon verger avortent, etc. ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1177. · Faire avorter : Il y a des vents qui font avorter les fruits (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932) : Ø 7.... des accidents de saison, des sécheresses excessives ayant fait avorter les récoltes, le gouvernement n'a fait pour l'impôt ni délai ni grace :... CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 94. C.— Par métaphore et au figuré. 1. [En parlant d'une personne qui entreprend quelque chose] S'interrompre prématurément; échouer. a) Emploi intransitif, vieilli : Ø 8. Son père avait fini par avoir une maison et un champ; mais lui, le fils, n'avait rien eu de plus pressé que de perdre dans une fausse spéculation ce champ et cette maison. Il ne lui était rien resté. Il avait de la science et de l'esprit, mais il avortait. Tout lui manquait, tout le trompait; ce qu'il échafaudait croulait sur lui. S'il fendait du bois, il se coupait un doigt. S'il avait une maîtresse, il découvrait bientôt qu'il avait aussi un ami. À tout moment quelque misère lui advenait; de là sa jovialité. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 781. b) Emploi pronominal (à sens réfléchi) : Ø 9. Il est des hommes débiles qui ne peuvent se surmonter. D'un bonheur médiocre, ils font leur bonheur après avoir suicidé leur grande part. Ils s'arrêtent dans une auberge pour la vie. Ils se sont avortés eux-mêmes. Et peu m'importe de ceux-là ce qu'ils deviennent ni s'ils vivent. Ils nomment bonheur de croupir sur la pauvreté de leurs provisions. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 637. 2. [En parlant de tout ce qui est susceptible de connaître une évolution, un développement, un résultat (action, maladie, sentiment, etc.)] Ne pas atteindre le terme attendu de son évolution. Une entreprise qui avorte : Ø 10. Si un projet de débarquement en Angleterre avorta, comme avortera celui de Napoléon, partout, de l'océan Atlantique à l'océan Indien, nos escadres avaient tenu les Anglais en échec et le bailli de Suffren s'illustra comme un de nos plus grands marins. JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 14. · Faire avorter : Ø 11. D'où vient ce mal secret qui atteint, fait avorter, les oeuvres et les hommes en qui la force originale, le dynamisme, était le plus vivant? HENRI MASSIS, Jugements, tome 2, 1924, page 260. · (Faire) avorter en. (Faire) dégénérer en : Ø 12. Ces foules déchaînées et illuminées allaient, au crépuscule des croisades, amener les mêmes malheurs qu'au début. En 1096 elles avaient failli faire avorter la guerre sainte en un ignoble massacre de Juifs et de paysans hongrois ou grecs. Ce fut par un massacre du même ordre qu'en 1291 elles provoquèrent la catastrophe finale. RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 378. Remarque : 1. On rencontre dans la documentation le néologisme avortoir, substantif masculin (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 51; suffixe -oir*). Lieu où l'on pratique l'avortement. 2. L'emploi adjectival de la forme en -ant est attesté dans l'emploi figuré une indemnité avortante (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Polémique, 1818-27, page 466).

« Rit devant la titane avort?e en diablesse. VICTOR HUGO, Religions et religion, 1880, page 194.

B.? Par extension.

[En parlant d'un organe, d'une plante, d'un fruit, etc.] Imparfaitement d?velopp? (confer avorter B).

Ailes avort?es, mollets avort?s; ?tamine, graine avort?e?: ? 4.

C'?tait une petite rose (...) un peu avort?e, une rose d?rob?e aux rameaux bas... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 185.

? Arbres avort?s.

" Ceux qui ne sont pas d'une belle venue, quelle que soit la cause qui les ait endommag?s " (Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).

? Bl? avort?.

" Celui o? l'on aper?oit un d?rangement consid?rable dans la tige, les feuilles, l'?pi et dans le grain qu'il renferme.

On appelle aussi bl? avort? ou vent? celui o? il y a de faux ?pis qui, ext?rieurement, ont une belle apparence, mais dont les cellules ne contiennent point de grains, ou contiennent seulement des grains petits, vides et affam?s " (Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).

? Volcans embryonnaires ou avort?s (Vocabulaire franco-anglais-allemand de g?omorphologie (HENRI BAULIG) 1956).

C.? Par m?taphore et au figur?.

[En parlant de tout ce qui est susceptible de conna?tre une ?volution, un r?sultat, un succ?s] Qui n'a pas abouti (confer avorter C).

Entreprise, tentative avort?e; projet avort?: ? 5....

je vois la possibilit?, dans cette vaste composition ax?e autour d'un caract?re tr?s dessin?, de faire entrer tout ce que je souhaite dire encore, et tout ce que j'ai dans mes tiroirs d'?bauches avort?es.

ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1942, page CIX.

Remarque?: " On peut dire?: Ses desseins ont avort?, et, ses desseins sont avort?s.

Dans le premier cas, c'est l'action, dans le second, c'est l'?tat qu'on exprime " (DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).

? M?DECINE V?T?RINAIRE.

Toux avort?e?: ? 6.

La toux peut ?tre douloureuse.

Au moment de tousser, l'animal tend son encolure, allonge la t?te en la baissant Mais la douleur est parfois telle que l'animal h?site ? faire l'effort n?cessaire.

On dit la toux avort?e.. »

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