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Définition: BORDE, substantif féminin.

Publié le 04/11/2015

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Définition: BORDE, substantif féminin. Vieux, régionalisme. Petite ferme, métairie établie aux environs d'une seigneurie, et destinée à fournir au maître les légumes et les volailles. La borde des Quatre Chemins (FERDINAND FABRE, Barnabé, 1875, page 148 ); une borde de la montagne (FERDINAND FABRE, Mon oncle Célestin, 1881, page 98 ); une fille de borde (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Un Simple, 1891, page 68) : Ø Ce bâtiment... faisait pendant à la jolie maisonnette de la ferme, à la borde, pour nous servir de ce joli mot français encore employé dans le pays. FERDINAND FABRE, Mademoiselle de Malavieille, 1865, page 110. Remarque : Terme usité surtout dans la France du Sud-Ouest; attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. Forme dérivée du verbe "border" border BORDER, verbe transitif. I.— MARINE. A.— Garnir de bordages un navire : Ø 1. Le plateau de grande-vue, granite-house et le chantier de construction étaient momentanément préservés. Or, ces quelques jours, il fallait les employer à border le navire et à le calfater avec soin. Puis, on le lancerait à la mer et on s'y réfugierait, quitte à le gréer, quand il reposerait dans son élément. JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 603. B.— Placer sur le bord d'une embarcation. Border les avirons. Les mettre sur le bord du bateau, prêts à servir (Huy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888, page 441). C.— Saisir par le bord. Border les voiles. Les tendre par leur bord inférieur (Confer Alfred Jarry, Ubu Roi, 1895, page 91 : border la misaine). D.— Longer de son bord, ou longer le bord de quelque chose. 1. Border les côtes. Les côtoyer (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU), 1797, tome 2, page 387). 2. Border un vaisseau ennemi. Le suivre de côté pour l'observer. Remarque : Cité dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle. II.— Usuel. A.— Garnir quelque chose d'un bord, d'une bordure; aménager une chose de manière qu'elle ait un bord. 1. [À l'aide d'un galon, d'un ruban ou de fourrure] : Ø 2. L'extrême magnificence de ce présent ne fut pas ce qui frappa le plus Olivier; ses yeux se fixèrent sur deux rangs de grosses perles qui bordoient le haut de la housse, et qu'il reconnut dans l'instant pour les avoir vues au cou de la duchesse;... STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 3, 1795, page 77. Ø 3. J'avais ce soir, en chemin de fer, vis-à-vis de moi, une vieille femme toute charmante d'une grâce séductrice. Une toilette entièrement noire : gants, robe, grand manteau à deux pélerines, capuchon; une toilette où il n'y avait de blanc qu'une dentelle blanche bordant son capuchon, qui courait sur les bandeaux bouffants de ses cheveux gris et encadrait son visage. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1893, page 383. Ø 4. Lu dans une revue de 99 un compte-rendu du premier livre de vers de Thomas Hardy, et une poésie amoureuse d'une ironie et d'un pessimisme que Tess ne faisait guère prévoir. Vu sa tête, vague, et une photographie d'Henri De Régnier, du temps où l'on bordait les revers de vestons : tête inénarrable dont le masque de Vallotton ne donne pas une idée. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1906, page 76. Ø 5. Je vais m'asseoir dans un café et j'ouvre mon livre, mais la patronne a envie de bavarder avec moi. Elle est assise au bout d'une longue table de billard recouverte de sa housse et borde des mouchoirs. JULIEN GREEN, Journal, 1934, page 216. Remarque : À signaler le substantif bordeur, euse, ancienne forme du mot brodeur et qui désigne plus particulièrement l'ouvrier (ère) qui borde les chaussures (confer EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, 1842-43, page 209). — Emploi pronominal. [En parlant d'une chose quelconque] Se border de. Se garnir de : Ø 6. Un nuage énorme, à tel point brouillé qu'il donnait aux aviateurs l'impression de devenir aveugles, se jeta sur les avions de tourisme, dont les plans se bordaient de neige et qui commencèrent à frémir dans la course affolée des flocons qui les recouvraient. ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 843. 2. [L'objet désigne un lit, des draps, des couvertures] En replier le bord sous le matelas : Ø 7. Ah! je suis bien! dit enfin Rose, allongée, pendant que la cousine bordait les draps et remontait le traversin. Et elle riait d'aise, toute seule au milieu du grand lit. ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 276. — Par brachylogie. Border un enfant (dans son lit), border serré (Confer Jules Renard, Poil de Carotte, 1894, page 21) : Ø 8. Les deux hommes étendirent sur elle leurs manteaux; ils enveloppèrent ses pieds, ses jambes et ses genoux, comme un enfant qu'on borde dans son lit. Elle se laissait faire, et les remerciait du regard. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 296. 3. Domaines techniques. a) HORTICULTURE et JARDINAGE. — Border une planche. En relever les bords de chaque côté. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle, (confer également Élie-Abel Élie-Abel Carrière, Encyclopédie horticole, 1862, page 61). — Border une plate-bande, un massif, une allée. Y planter des végétaux destinés à former des bordures : Ø 9.... j'avais fait de l'île un parc, un salon, astiquant les grèves de nacres, polissant les récifs, colorant de rouge vif par des injections dans les racines des bosquets entiers, que je bordais ensuite d'orchidées nègres... JEAN GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, page 202. b) PÊCHE. Border un filet. Attacher une corde autour de ce dernier pour le rendre plus fort. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et XXe. siècle. c) BEAUX-ARTS. — PEINTURE. Coucher une couleur plus claire ou plus sombre sur le fond d'un tableau, autour des figures et autres objets pour en détacher les contours. — GRAVURE. Entourer de cire malléable les planches de grande dimension qu'on ne peut plonger dans la cuvette, mais sur lesquelles on verse directement l'acide à mordre. Remarque : 1. Sens attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle, ainsi que dans JULES ADELINE, Lexique des termes d'art, 1884. 2. À signaler le verbe bordoyer. " Coucher l'émail à plat sur une plaque de métal bordée " (confer Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). Il se dit aussi en parlant du mauvais effet des émaux clairs (attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). 3. À ce verbe correspond le substantif masculin bordement. Manière d'employer les émaux clairs en les couchant à plat. B.— Occuper le bord de quelque chose, servir de bord à quelque chose. Précipices qui bordent la route (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 43 ); saules qui bordaient une rivière (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, La Légende de saint Julien l'Hospitalier, 1877, page 94) : Ø 10. Nous franchîmes la première chaîne des montagnes qui bordent la rive orientale du Nil; et perdant de vue les humides campagnes, nous entrâmes dans une plaine aride : rien ne représente mieux le passage de la vie à la mort. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 2, 1810, page 120. Ø 11. Ils se faisaient des joies de courir la campagne équivoque et jolie qui borde la ville, les rues où les cabarets, couleur lie de vin, sont ombragés par des acacias, les chemins pierreux où les orties croissent au pied des murs, les petits bois et les champs sur lesquels s'étend un ciel fin que rayent les fumées des usines. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 299. Ø 12. C'est surtout sur place, et à part dans chacun des compartiments naturels qui divisent la contrée, que s'obtenaient les moyens de nourriture. Toutefois une ressource générale provenait des rivages poissonneux qui bordent les mers japonaises. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 145. — Par extension. [l'objet désigne le corps humain ou une partie du corps] Membranes qui bordent les doigts (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 587) : Ø 13. Louise n'avait pas prononcé une parole. Elle avait seulement un peu rougi, et baissait la tête. Un filet rouge bordait l'orbe de ses yeux ternes. Je crus qu'elle allait pleurer. OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 310. — MILITAIRE. [En parlant de troupes] Border la haie. Occuper, en formation de ligne un des côtés ou chaque côté d'une rue, etc. Synonyme moderne : faire la haie : Ø 14. Cent Écossais bordaient la haie autour de Charles VIII entrant dans Rome. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Promenades dans Rome, tome 2, 1829, page 298. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 775. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 200, b) 1 245; XXe. siècle : a) 876, b) 1 075.

« Or, ces quelques jours, il fallait les employer ? border le navire et ? le calfater avec soin.

Puis, on le lancerait ? la mer et on s'y r?fugierait, quitte ? le gr?er, quand il reposerait dans son ?l?ment. JULES VERNE, L'?le myst?rieuse, 1874, page 603.

B.? Placer sur le bord d'une embarcation.

Border les avirons.

Les mettre sur le bord du bateau, pr?ts ? servir (Huy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888, page 441).

C.? Saisir par le bord.

Border les voiles.

Les tendre par leur bord inf?rieur (Confer Alfred Jarry, Ubu Roi, 1895, page 91?: border la misaine).

D.? Longer de son bord, ou longer le bord de quelque chose.

1.

Border les c?tes.

Les c?toyer (Voyage de la P?rouse autour du monde (MILET DE MUREAU), 1797, tome 2, page 387).

2.

Border un vaisseau ennemi.

Le suivre de c?t? pour l'observer.

Remarque?: Cit? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle.

II.? Usuel.

A.? Garnir quelque chose d'un bord, d'une bordure; am?nager une chose de mani?re qu'elle ait un bord.

1.

[? l'aide d'un galon, d'un ruban ou de fourrure] : ? 2.

L'extr?me magnificence de ce pr?sent ne fut pas ce qui frappa le plus Olivier; ses yeux se fix?rent sur deux rangs de grosses perles qui bordoient le haut de la housse, et qu'il reconnut dans l'instant pour les avoir vues au cou de la duchesse;... ST?PHANIE F?LICIT? DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 3, 1795, page 77.

? 3.

J'avais ce soir, en chemin de fer, vis-?-vis de moi, une vieille femme toute charmante d'une gr?ce s?ductrice.

Une toilette enti?rement noire?: gants, robe, grand manteau ? deux p?lerines, capuchon; une toilette o? il n'y avait de blanc qu'une dentelle blanche bordant son capuchon, qui courait sur les bandeaux bouffants de ses cheveux gris et encadrait son visage. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1893, page 383.

? 4.

Lu dans une revue de 99 un compte-rendu du premier livre de vers de Thomas Hardy, et une po?sie. »

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