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Définition: BORGNE1, adjectif et substantif masculin.

Publié le 04/11/2015

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Définition: BORGNE1, adjectif et substantif masculin. I.— [En parlant d'un animé] A.— Qui ne voit plus que d'un oeil ou n'a plus qu'un oeil. Sa maîtresse, la fille borgne (VICTOR HUGO, Choses vues, 1885, page 44) : Ø 1. La figure de M. Dumolard n'était pas mal, à cela près d'un oeil qui était toujours fermé; il était borgne... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 210. Ø 2. Le cristallin subit aussi les méfaits de ces inflammations successives et devient opaque. Le cheval reste borgne. Ces accès (...) frappent généralement un seul oeil à la fois. Mais les deux peuvent être atteints (...). Le cheval peut donc devenir aveugle. ERNEST GARCIN, Guide vétérinaire, 1944, page 44. — ZOOLOGIE. Serpent borgne ou torgne. Synonymes : orvet*, serpent* aveugle. Remarque : 1. À l'origine de ces dénominations se trouve la croyance populaire selon laquelle ce reptile serait aveugle. 2. Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). Confer d'autre part HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, page 159. — Par métaphore : Ø 3. La chronologie et la géographie, a-t-on dit, sont les deux yeux de l'Histoire. Si la chose est vraie, tout porte à croire qu'en dépit des Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, qui ont inventé l'art de vérifier les dates, l'Histoire est pour le moins borgne. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 47. B.— Emploi comme substantif (substantif masculin singulier ou substantif pluriel) [Seulement en parlant soit d'un homme borgne, soit de 2 ou plusieurs personnes borgnes] Un borgne, des borgnes : Ø 4. Je pense à l'empereur qui faisait crever les yeux de ses prisonniers, tu sais, et qui les renvoyait dans leur pays, en grappes, conduits par des borgnes : les conducteurs borgnes, eux aussi, de fatigue, devenaient aveugles peu à peu. ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 138. — Par métaphore : Ø 5. S'allume le grand borgne louche [le phare] , Clignant de l'oeil. ÉDOUARD-JOACHIM, DIT TRISTAN CORBIÈRE, Les Amours jaunes, 1873, page 232. Remarque : 1. On rencontre dans la documentation le substantif féminin borgnesse, populaire, péjoratif, pour désigner une femme borgne [confer EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, tome 1, 1842-43, page 48 : " ... j'étais avec une vieille borgnesse (...). La borgnesse (...) me faisait vendre le soir du sucre d'orge " et LÉON CLADEL, Ompdrailles, 1879, page 340 : " ... endormi sur les pendilles d'une borgnesse tzigane ... "] . 2. Pour Nouveau Larousse illustré et Larousse du xxe. siècle en six volumes, Borgnesse peut également s'employer comme adjectif. Pour Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, le mot (absent dans Dictionnaire de l'Académie Française 1932) n'est que substantif 3. Selon Petit Larousse Illustré 1906, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965, on pourrait dire une borgne; confer le syntagme fille borgne (VICTOR HUGO, supra) qui correspond, semble-t-il, à l'usage réel. C.— Locutions figurées et proverbiales (généralement péjoratif) — Emploi adjectival. · Jaser, bavarder, causer, jacasser comme une pie borgne. Parler beaucoup : Ø 6. — (...) Est-ce que Guillaume s'est jamais avisé de me cacher quelque chose, de rester des trois jours sans me dire ouf, et de babiller ensuite comme une pie borgne? HONORÉ DE BALZAC, La Maison du chat-qui-pelote, 1830, page 58. Remarque : Selon Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), ce proverbe s'expliquerait par la croyance populaire que les oiseaux privés de la vue chantent plus et mieux que les autres. · Changer (ou troquer) son (ou un) cheval borgne contre (ou pour) un aveugle. Changer, par suite d'une erreur d'appréciation, quelque chose qui présente des inconvénients pour quelque chose qui en présente davantage encore; empirer sa situation (confer aveugle) : Ø 7. Cette perspective m'amusa tout juste, car si j'allais changer mon cheval borgne contre un aveugle et avoir une loque, une chiffe, en place d'un poteau? PAUL VERLAINE, Correspondance, Lettre à Léon Vanier, tome 2, page 99. — Emploi comme substantif. · Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Parmi des personnes qui leur sont encore inférieures, les personnes de peu de capacités passent pour supérieures (confer aveugle) : Ø 8. Transportée à Paris, une femme qui passe pour jolie en province n'obtient pas la moindre attention, car elle n'est belle que par l'application du proverbe : dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 172. II.— Au figuré ou par analogie. A.— Au figuré. [En corrélation avec " qui ne voit plus que d'un oeil " (supra I A) et par référence à l'oeil* chargé figurément de symboliser ce qui éclaire, ce qui est source de lumière] 1. [En parlant d'un lieu de passage, le plus souvent voie ou lieu publics (rue, hôtel, café, cabaret...) ou d'un bâtiment privé visible de la voie publique] Péjoratif. Qui est mal éclairé, obscur; où l'on voit mal. Une ruelle borgne, peu sûre, pas éclairée et pas pavée (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 219 ). — Par extension, péjoratif. [En parlant d'une maison d'habitation ou d'un établissement public] a) Qui est mal tenu, d'aspect douteux, sordide. Ces plâtras, ces grands murs gris, ces sales maisons, ces cafés borgnes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 124 ). (...) dans un théâtre borgne ou dans un tripot élégant (PAUL BOURGET, Physiologie de l'amour moderne, 1890, page 101) : Ø 9. Au hasard des terrains, les petites maisons borgnes avaient ainsi poussé (...) nids à vermines et à épidémies, et quelle tristesse, à cette heure de nuit (...) que cette cité maudite du travail, obscure, étranglée, immonde... ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 61. b) Qui est fréquenté par des individus suspects, douteux; qui est louche. Café borgne : Ø 10. — (...) je vous surprends, à dix heures du soir, dans une maison borgne où vous avez fait attirer une jeune fille honnête et pure jusqu'ici... et vous livrant.. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 218. Ø 11. Tous ceux, les inconnus, les peu payés, les mal nourris, qui les soutient, qui les traîne de ville en ville, et d'hôtel louche en hôtel borgne? GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Belles saisons, 1954, page 44. Remarque : Dans certains emplois, il est difficile d'établir de quelle acception il s'agit, les notions d'obscurité, de saleté, de caractère suspect se rencontrant étroitement mêlées. Rue au Beurre, au fond d'un cabaret borgne, où clignotait une chandelle, elle [Henriette] n'aperçut que deux turcos ivres, avec une fille (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 254). — Vieilli. a) [En parlant d'un écrit] D'une rédaction très médiocre et de mauvais goût. Un chef-d'oeuvre borgne et d'un goût détestable, orné d'un titre abject : les Bibelots du Diable!! (AMÉDÉE MARTEAU, Satires, 1861, page 22 ). · Conte borgne. " Conte ridicule, invraisemblable, et auquel on ne croit pas " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) Compte borgne. Compte peu clair, erroné, suspect. — BÂTIMENT. · Fenêtre borgne. Fenêtre laissant passer la lumière du jour mais au travers de laquelle on ne voit pas (confer aveugle I B 2 a). — Par extension. Fenêtre aux carreaux cassés qui est en partie bouchée ou totalement aveuglée par un matériau autre que le verre. Des cahutes recouvertes de papier goudronné (...) aux fenêtres borgnes aveuglées de quelque plaque de tôle ternie (PAUL VIALAR, La Mort est un commencement, Le Clos des Trois Maisons, 1946, page 30 ). · Façade, muraille borgne. Façade, muraille qui ne comporte aucune ouverture : Ø 12. Au plus près de la jetée (...), louche une espèce de maison poussiéreuse, miteuse, calamiteuse, avec très peu de fenêtres sous beaucoup de toit; et ce qui lui donne l'air encore bien plus suranné, ridicule et raffalé, c'est que sur sa muraille borgne on lit en grosses lettres noires : Fanfare des Boers : siège social. PIERRE MILLE, Barnavaux et quelques femmes..., 1908, page 47. 2. Particulièrement, péjoratif. a) [Par référence à l'emploi figuré de aveugle (confer aveugle I A 2 a) et par opposition à lucide " qui voit clair "] : Ø 13.... les sculpteurs, gens partiaux et borgnes plus qu'il n'est permis, et dont le jugement vaut tout au plus la moitié d'un jugement d'architecte. CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1845, 1846, page 120. Ø 14.... un état somptuaire qui aurait éclairé, sur la nature récente de nos relations, les tribunaux les plus borgnes... PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 37. Ø 15.... la femme étant d'achalandage et appeau fertile en gibier, et le mari (...) borgne quand il convenait aux affaires, tous deux, en couple ils ont gagné gros. ALEXANDRE ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, page 191. — [S'accompagne volontiers, par association, de la référence à une autre infirmité (confer infra exemple 20)] Par métaphore : Ø 16. Lecture du merveilleux poème de ce triple bourgeois de Thiers, dont la sagesse borgne et piedbote ne parvient pas à détruire la magnificence de Napoléon. LÉON BLOY, Journal, 1902, page 115. b) [Par opposition à éclatant, lumineux, radieux... dans leur emploi figuré] : Ø 17. Fini du rire même atroce d'un cheval De picador en haut d'un col de cygne rire Borgne au soleil nouveau de ce médiéval Cheval sous des tapis pavoisant son martyre. JEAN COCTEAU, Clair-obscur, 1954, page 141. c) [Par opposition à brillant, au figuré] Vous étiez fécond en aperçus borgnes et en raisonnements boiteux (LOUIS VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, page 49 ). B.— P. analogie de nombre et/ou de forme. [En corrélation avec " qui n'a plus qu'un oeil " (supra I A)] . 1. [En parlant d'une chose qui présente un seul orifice (d'une forme rappelant celle de l'oeil) alors qu'on en attendrait deux] — ANATOMIE. Trou borgne. Canal n'ayant qu'un orifice. Le serpent à sonnettes a, au dessous et en arrière de chaque narine, un trou borgne assez profond (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 669 ). · Trou borgne du frontal. " Orifice de la face endocrânienne du frontal situé sur la ligne médiane immédiatement au-dessus de l'échancrure ethmoïdale, à l'extrémité inférieure de la crête frontale. Il s'ouvre dans un petit canal en cul-de-sac où s'insinue inconstamment une veinule émissaire fronto-ethmoïdale " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 3 1972, au mot trou). Confer aveugle I B 2 b. · Trou borgne de la langue. " Dépression profonde située au sommet du V lingual " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971, au mot foramen caecum). · Trou borgne de Vicq d'Azyr. " Petite fossette triangulaire qui marque l'extrémité supérieure du sillon médian antérieur du bulbe, au contact de la protubérance et entre les deux pyramides " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971, au mot foramen caecum inférieur). — TECHNOLOGIE. Trou borgne. Trou qui ne traverse pas une pièce de part en part, trou à un seul orifice. Écrou, rivet à trou borgne. Par métonymie. Écrou, rivet borgne (Confer Pierre Gorgeu, Machines-outils, 1928, page 47 et 49; A. Herdner, Construction et conduite des locomotives à vapeur, page 286). 2. Particulièrement. a) Emploi comme substantif masculin. [Par référence au caractère unique de l'oeil du borgne] Argot. Le borgne. Le derrière. [Dans un jeu de cartes] L'as (Confer Émile Zola, L'Assommoir, 1877, page 627). b) [L'analogie de forme subsiste, l'analogie de nombre se modifie; par référence aux yeux* du bouillon gras] Potage borgne. Potage maigre, avec peu d'yeux de graisse (confer aveugle I A 1 b). La jeune femme trempa ses lèvres dans le potage borgne (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 158 ). 3. Par extension. [L'analogie de forme disparaît, de l'analogie de nombre il subsiste seulement la notion de quelque chose d'incomplet] a) [En parlant d'une chose qui comporte un seul élément alors qu'on en attendrait deux] MARINE. Ancre borgne. " Ancre à une seule patte, employée surtout pour les corps morts dans les rades fréquentées pour éviter que les chaînes des navires ne crochent dans la patte supérieure de l'ancre. Souvent cette patte est remplacée par une boucle sur laquelle on frappe l'orin " (Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SOÉ, J. DUPONT, O. ROUSSIN) 1906). Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires 2. Voir également infra b. b) Qui est tronqué d'une de ses parties, qui est incomplet. · MARINE. Ancre borgne. " Nom qu'on donne encore à une ancre mouillée sans avoir de bouée " (Dictionnaire de marine (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ), 1831). · En particulier. [Par référence à oeil, chargé figurément de désigner la partie centrale, vitale, terminale, de quelque chose] Qui est tronqué de sa partie centrale, vitale, terminale. ANATOMIE. Sein (familier téton) borgne. Sein (téton) dépourvu de mamelon : Ø 18. « Il faut, se dit-il [Jean-Jacques Rousseau] , que quelque défaut secret que j'ignore détruise l'effet de ses charmes et la rende odieuse à ceux qui devraient se la disputer. » Il chercha ce défaut, et voilà, la Zulietta avait un téton borgne. Il le vit, et en un instant l'idée lui vint qu'il tenait entre ses bras « une espèce de monstre, le rebut de la nature, des hommes et de l'amour. » JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, En marge des "Confessions", 1948, page 205. HORTICULTURE. Plante borgne. Jeune plante dépourvue de bourgeon (ou oeil*) central, terminal. Chou borgne. Chou dépourvu de bourgeon terminal et qui ne pommera pas (Confer Alfred Gressent, Traité complet de la création des parcs et jardins, 1891, page 1025). — Par métaphore. [Par référence au caractère " incomplet ", à l'infirmité d'une personne borgne] : Ø 19. Par moments, lorsque je songe à l'importance de ce que j'ai à dire (...), je me dis que je suis fou de tarder et de temporiser ainsi. Je mourrais à présent que je ne laisserais de moi qu'une figure borgne, ou sans yeux. ANDRÉ GIDE, Journal, 1914, page 420. · Emploi comme substantif : Ø 20. Quelques charlatans comme Walter Scott (...) s'étant alors montrés, ceux qui n'avaient que de l'esprit, que du savoir, que du style ou que du sentiment, ces éclopés, ces acéphales, ces manchots, ces borgnes littéraires se sont mis à crier que tout était perdu... HONORÉ DE BALZAC, La Muse du département, 1844, page 157. Remarque générale : Cet adjectif s'emploie postposé. Son antéposition est exceptionnelle. Dans l'exemple suivant elle est commandée par des raisons d'euphonie : Ø 21. Les astronomes ont fait un ballon, et s'élèvent au-dessus de lui [Pantagruel] , munis de compas et d'encre de Chine; les ingénieurs, qui ont employé à peine trois heures à suer d'ahan pour se guinder jusqu'à sa jarretière, pédamment accroupis sur son genou, braquent impitoyablement leur borgne observatoire. Chacun de ses cheveux est attaché à un poteau par des ouvriers qui fourmillent. ALFRED DE MUSSET, Le Temps, 1831, page 78. DÉRIVÉS : Borgn(i)at, (Borgnat, Borgniat) substantif masculin. ORNITHOLOGIE. Synonyme vulgaire : roitelet, bécassine sourde. (Attesté sous l'une de ces graphies ou sous les 2 dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), GUÉRIN et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. Selon Nouveau Larousse illustré, le terme serait usité dans les campagnes).

« ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 47.

B.? Emploi comme substantif (substantif masculin singulier ou substantif pluriel) [Seulement en parlant soit d'un homme borgne, soit de 2 ou plusieurs personnes borgnes] Un borgne, des borgnes?: ? 4.

Je pense ? l'empereur qui faisait crever les yeux de ses prisonniers, tu sais, et qui les renvoyait dans leur pays, en grappes, conduits par des borgnes?: les conducteurs borgnes, eux aussi, de fatigue, devenaient aveugles peu ? peu. ANDR? MALRAUX, Les Conqu?rants, 1928, page 138.

? Par m?taphore?: ? 5.

S'allume le grand borgne louche [le phare] , Clignant de l'oeil. ?DOUARD-JOACHIM, DIT TRISTAN CORBI?RE, Les Amours jaunes, 1873, page 232.

Remarque?: 1.

On rencontre dans la documentation le substantif f?minin borgnesse, populaire, p?joratif, pour d?signer une femme borgne [confer EUG?NE SUE, Les Myst?res de Paris, tome 1, 1842-43, page 48?: " ...

j'?tais avec une vieille borgnesse (...).

La borgnesse (...) me faisait vendre le soir du sucre d'orge " et L?ON CLADEL, Ompdrailles, 1879, page 340?: " ...

endormi sur les pendilles d'une borgnesse tzigane ...

"] .

2.

Pour Nouveau Larousse illustr? et Larousse du xxe.

si?cle en six volumes, Borgnesse peut ?galement s'employer comme adjectif.

Pour Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1798-1878, le mot (absent dans Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1932) n'est que substantif 3.

Selon Petit Larousse Illustr? 1906, DICTIONNAIRE ALPHAB?TIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRAN?AISE (PAUL ROBERT) et DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET 1965, on pourrait dire une borgne; confer le syntagme fille borgne (VICTOR HUGO, supra) qui correspond, semble-t-il, ? l'usage r?el.

C.? Locutions figur?es et proverbiales (g?n?ralement p?joratif) ? Emploi adjectival.

? Jaser, bavarder, causer, jacasser comme une pie borgne.

Parler beaucoup?: ? 6.

? (...) Est-ce que Guillaume s'est jamais avis? de me cacher quelque chose, de rester des trois jours sans me dire ouf, et de babiller ensuite comme une pie borgne?. »

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