Définition: BOURRIQUE, substantif féminin.

Définition: BOURRIQUE, substantif féminin. A.— Familier. Âne ou ânesse. Synonyme : baudet. Une vieille bourrique, être monté sur une bourrique. La femme cessa de traîner sa bourrique (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Âne, 1883, page 376 ); à la fontaine un gars fait boire ses bourriques (ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, page 27 ). Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et XXe. siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. — Par euphémisme. Éventail à bourrique. Gourdin (Confer Eugène Sue, Atar Gull, 1831, page 14). — Par extension, " vieilli " (Dictionnaire de l'Académie Française). Mauvais cheval. Confer bourrin, canasson, carne. B.— Péjoratif. 1. a) [Dans des comparaisons se rapportant à des personnes] Ce même animal comme symbole de bêtise, d'entêtement, etc. Têtu comme une bourrique, chargé comme une bourrique; raisonner comme une bourrique. C'est ainsi que je radote, comme une vieille bourrique qui raconte des histoires durant qu'elle se fait têter, en remâchant un petit brin de paille (PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 1re. version, 1892, I, page 501 ). Notre amour reste là têtu comme une bourrique vivant comme le désir cruel comme la mémoire (JACQUES PRÉVERT, Paroles, 1946, page 168 ). — Familier. Faire tourner quelqu'un en bourrique. Exaspérer quelqu'un par des taquineries malveillantes et incessantes : Ø Il est insupportable. Non content de vouloir empoisonner cette vieille servante dans un gâteau, il me souffle dans le cou et me cache mes besicles. Si j'habitais longtemps chez vous, ma chère Antoinette, il me ferait tourner en bourrique. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 125. b) [Par désignation directe d'une personne] Familier, péjoratif. Personne entêtée, stupide et méchante (confer âne B). Le chantage (...) est le gagne-pain d'innombrables bourriques, surtout dans les grades élevés (LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 169 ). Remarque : Sens attesté à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. — Emploi en interjection. [En parlant de quelqu'un] Quelle bourrique! Tête de bourrique! Ce dernier, poussant sa moitié par les épaules, la jeta dehors en criant : « Va donc, bourrique, tu brais trop! » (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, En famille, 1881, page 364 ). 2. Rare. Soûl, rond, plein comme une bourrique. Les jours où elle rentrait ronde comme une bourrique, elle bégayait que c'était le chagrin (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 736 ). Remarque : Ces expressions sont attestées dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et XXe. siècle à partir de Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). — HISTOIRE. " La bourrique à Robespierre ". Surnom donné par le peuple au général Hanriot, personnage incapable, souvent ivre, mais obéissant fidèlement au Comité de Salut public et à Robespierre (Confer Anatole France, Les Dieux ont soif, 1912, page 253). Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle et dans DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 2. On disait aussi soûl comme la bourrique à Robespierre. 3. Argot. Policier ou délateur (confer bourriquer et Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, page 44). Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires techniques d'argot. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 115. DÉRIVÉS : Bourriquier, substantif masculin. Conducteur d'ânes. Des bourriquiers poussaient au-devant de moi des ânes harnachés de selles rouges (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 7 ). Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et XXe. siècle à partir de Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). Forme dérivée du verbe "bourriquer" bourriquer BOURRIQUER, verbe intransitif. Argot. A.— Dénoncer quelqu'un aux policiers (confer bourrique B 3). B.— Accomplir l'union sexuelle : Ø — Oui, monsieur le curé, la honte pour moi! Et les compliments, et l'argent, et les tabliers à fleurs pour la rusée qui mène maintenant la vie du ventre à Paris, après déjà qu'elle a commencé chez elle de se faire bourriquer par son père! MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 286. Remarque : On rencontre dans la documentation bourriquant, ante, participe présent et adjectif. Synonymes : allumeur, euse, provocant, ante. Même quand il la voyait venir à lui, la hanche bourriquante, et le flottant de la gorge bien à l'avancée (MARCEL AYMÉ, Le Nain, 1934, page 58).