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Définition: BOUTIQUE, substantif féminin.

Publié le 05/11/2015

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Définition: BOUTIQUE, substantif féminin. A.— Local commercial de dimension modeste. 1. Local présentant vitrine sur rue dans lequel des marchandises sont exposées et vendues au détail : Ø 1. — « Eh bien, avec ce petit capital dont vous m'avez parlé, Monsieur Antoine, je vais pouvoir réaliser une de mes idées. Oui, une idée à moi : le Comptoir. C'est un nom abréviatif, en quelque sorte. Un comptoir. On peut dire aussi un office. Une boutique, enfin. Oui. D'abord, une boutique. Un magasin, dans une rue passagère de la localité. Mais la boutique, c'est l'extérieur. L'idée, elle est dedans. » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1345. · Garçon, fille de boutique; courtaud de boutique (péjoratif). Commis de boutique. — Par métaphore : Ø 2. En même temps ils me montraient de laideurs en laideurs tout ce qu'ils dissimulaient dans la boutique de leur âme et ne le montraient à personne qu'à moi. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 305. 2. En particulier. a) Local dans lequel un artisan exerce son métier et vend sa marchandise : Ø 3.... des échoppes de bois, où l'on fait frire des pâtisseries ou des viandes pour le peuple; des boutiques de barbiers, de vendeurs de tabac, de marchands de légumes et de fruits;... ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 349. Ø 4. En approchant de la boutique du menuisier, les délégués et le commissaire entendirent des clameurs irritées, mêlées aux grincements de la scie et aux ronflements du rabot. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 216. Ø 5. Toute la vie moderne s'est réfugiée dans ces étalages. Je pense surtout aux boutiques des coiffeurs. Extraordinaire, mon cher. Vous avez remarqué ces têtes de cire? Quelque chose de par-delà la vie. MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 128. — Au figuré, péjoratif. Tout ce à quoi on n'attribue aucune valeur, ou à quoi on ne donne qu'une valeur dépréciative. · Envoyer promener toute la boutique. Rejeter tout le reste, tout le monde. · Rebut, chose sans valeur, désordre. · Parties génitales d'un individu. — Par métonymie. · Marchandises exposées et vendues dans ce local. · Fonds de boutique. Ensemble des articles proposés à la vente, et du matériel, des ustensiles permettant l'étalage et la vente. Vendre son fonds de boutique. · Ensemble des outils d'un artisan; spécialement gaine de bois ou de cuir qui contient les ustensiles du boucher : Ø 6. À son flanc [d'un boucher] pendaient le fusil à aiguiser la boutique, ce carquois de cuir garni de couteaux, couperets et cassoirs. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 303. — Expression. Ouvrir, fermer boutique. Entreprendre, cesser un commerce, un métier artisanal. Fermer, plier boutique. Cesser toute activité. Tenir boutique. Exercer un métier artisanal ou un commerce de détail. — Locution figurée. Tenir boutique de. Avoir à sa disposition, à son répertoire : Ø 7. Ce même André Mareuil, qui se proposait si cavalièrement d'écrire l'Art de rompre, tenait boutique d'axiomes sur toutes les catégories de femmes... PAUL BOURGET, Physiologie de l'amour moderne, 1890, page 270. Ø 8. Anny Féret était bonne fille et tenait boutique de lieux communs. MAURICE DRUON, La Chute des corps, 1950, page 307. b) Étalage en plein air. Boutique foraine. Remarque : Dans le domaine de la pêche, le mot désigne une cavité contenant les poissons vivants, placée à l'avant ou à l'arrière d'un bateau de pêche où l'eau peut circuler grâce à des trous aménagés à cet effet (d'après DICTIONNAIRE DE LA PÊCHE (MICHEL POLLET) 1970). c) Néologisme. Magasin élégant vendant des articles de confection portant la griffe de créateurs, grands couturiers, etc. : Ø 9. L'équilibre entre le budget et les prix, le terrain d'entente a été trouvé avec la formule « Boutique » qui met à la portée des bourses moyennes des modèles étudiés pour être exécutés sans essayage... Le Figaro. 15 novembre 1951, page 10, colonne 8. Remarque : Le mot boutique a longtemps eu une valeur dépréciative; de plus en plus s'y attache une idée de bon goût, d'élégance, d'originalité dans la création tant pour ce qui est du commerce que de l'artisanatomie. B.— Par extension, familier et souvent péjoratif. 1. Le commerce (de détail) en général (par opposition à d'autres corps de la société : magistrature, bourse, etc.); par métonymie métier, esprit de commerçant de détail : Ø 10.... ce gouvernement radieux [Louis Bonaparte] (...) a tout pour lui, tout, la bourse, la boutique, la magistrature, toutes les influences... VICTOR HUGO, Napoléon le Petit, 1852, page 224. 2. Entreprise commerciale, affaire, travail. Faire marcher la boutique : Ø 11. [Le roi :] ... les moeurs galantes qui conviennent à un grand monarque comme Louis XV iraient fort mal à un petit marquis de Brandebourg tel que moi. J'ai d'autres chats à fouetter pour faire marcher ma pauvre boutique... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, La Comtesse de Rudolstadt, tome 1, 1844, page 36. — En particulier. Groupe restreint pratiquant l'esprit de corps dans les affaires qui le concernent : Ø 12. Par exemple il fallait dire le malade, le bourgeois; et ceux qui auraient ajouté « imaginaire » ou « gentilhomme » eussent témoigné qu'ils n'étaient pas de la « boutique », de même que, dans un salon, quelqu'un prouve qu'il n'est pas du monde en disant : M. de Montesquiou-Fezensac pour M. de Montesquiou. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 934. — Locutions. · Esprit de boutique. Esprit de corps. Il est de la boutique. Il fait partie de la coterie : Ø 13. [Férou] : — ... le plus fort, le seul fort d'eux tous est certainement le père Philibin (...) Le voilà terré dans l'ombre, et soyez certain qu'il y fait de la belle besogne (...) Ah! je ne sais pas qui est le coupable (...) mais il est de la boutique, cela saute aux yeux... ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 89. · Parler boutique. Parler de sujets professionnels, inaccessibles aux profanes. Questions de boutique. Problèmes que l'on débat entre initiés. 3. Maison, établissement, lieu de travail (mal tenus, mal administrés). La sale boutique! Je ne m'amuse nullement aux Docks. Voici un mois que je suis dans cette infâme boutique et j'en ai, par Dieu, plein le dos (ÉMILE ZOLA, Correspondance, 1902, page 72 ). — Tout endroit où quelque chose (parfois de peu avouable) se fait; au figuré (supra exemple 2). — En particulier, vieux. Corps politique ou corps constitué (qui n'a pas la faveur du public ou se trouve dans une situation critique) : Ø 14. Nous avons mis dedans la Chambre des Pairs, la Justice, le Gouvernement et toute la sacrée boutique. Les gens du Roi n'y ont vu que du feu. HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 492. · Argot. La Boutique ou la Grande boutique. La Préfecture de Police (confer Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT) 1966). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le substantif féminin boutiquaillerie. Ensemble des gens qui tiennent boutique et/ou font preuve d'esprit boutiquier. Le radicalisme représentait pour mon père l'opinion sérieuse, mais détestable de la boutiquaillerie française (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 110). b) Le substantif masculin boutiquisme, néologisme d'auteur Envie irrésistible de regarder les vitrines des boutiques; fait d'y céder en entrant faire des achats. Nouvelle crise de boutiquisme, si j'ose dire ainsi. (Mais c'est dans ces moments-là que la langue française me gêne un peu, (...) — tout cela parce que je ne trouve pas d'équivalent au mot « shopping ».) (VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 128). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 328. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 109, b) 8 668; XXe. siècle : a) 4 919, b) 3 896. Forme dérivée du verbe "boutiquer" boutiquer BOUTIQUER, verbe transitif. Populaire. Faire, fabriquer, préparer en cachette et souvent à contrecoeur : Ø 1. Mais à présent à la surprise, elles avaient les foies que je me tire. Si j'avais pris de l'air, je me demande ce qu'elles auraient boutiqué? LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 21. — Emploi pronominal. Se fabriquer : Ø 2. [Clara à Sylvestre] — Sancho, il m'a fabriqué une balançoire. — Je sais. Moi j'en ai jamais eu... que celles que je me boutiquais moi-même... PAUL VIALAR, Clara et les méchants, 1958, page 167.

« couperets et cassoirs. ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 303. — Expression.

Ouvrir, fermer boutique.

Entreprendre, cesser un commerce, un métier artisanal.

Fermer, plier boutique. Cesser toute activité.

Tenir boutique.

Exercer un métier artisanal ou un commerce de détail. — Locution figurée.

Tenir boutique de.

Avoir à sa disposition, à son répertoire : Ø 7.

Ce même André Mareuil, qui se proposait si cavalièrement d'écrire l'Art de rompre, tenait boutique d'axiomes sur toutes les catégories de femmes... PAUL BOURGET, Physiologie de l'amour moderne, 1890, page 270. Ø 8.

Anny Féret était bonne fille et tenait boutique de lieux communs. MAURICE DRUON, La Chute des corps, 1950, page 307. b) Étalage en plein air.

Boutique foraine. Remarque : Dans le domaine de la pêche, le mot désigne une cavité contenant les poissons vivants, placée à l'avant ou à l'arrière d'un bateau de pêche où l'eau peut circuler grâce à des trous aménagés à cet effet (d'après DICTIONNAIRE DE LA PÊCHE (MICHEL POLLET) 1970). c) Néologisme.

Magasin élégant vendant des articles de confection portant la griffe de créateurs, grands couturiers, etc.

: Ø 9.

L'équilibre entre le budget et les prix, le terrain d'entente a été trouvé avec la formule « Boutique » qui met à la portée des bourses moyennes des modèles étudiés pour être exécutés sans essayage... Le Figaro.

15 novembre 1951, page 10, colonne 8. Remarque : Le mot boutique a longtemps eu une valeur dépréciative; de plus en plus s'y attache une idée de bon goût, d'élégance, d'originalité dans la création tant pour ce qui est du commerce que de l'artisanatomie. B.— Par extension, familier et souvent péjoratif. 1.

Le commerce (de détail) en général (par opposition à d'autres corps de la société : magistrature, bourse, etc.); par métonymie métier, esprit de commerçant de détail : Ø 10....

ce gouvernement radieux [Louis Bonaparte] (...) a tout pour lui, tout, la bourse, la boutique, la magistrature, toutes les influences... VICTOR HUGO, Napoléon le Petit, 1852, page 224. 2.

Entreprise commerciale, affaire, travail.

Faire marcher la boutique : Ø 11.

[Le roi :] ...

les moeurs galantes qui conviennent à un grand monarque comme Louis XV iraient fort mal à un petit marquis de Brandebourg tel que moi.

J'ai d'autres chats à fouetter pour faire marcher ma pauvre boutique... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, La Comtesse de Rudolstadt, tome 1, 1844, page 36. — En particulier.

Groupe restreint pratiquant l'esprit de corps dans les affaires qui le concernent : Ø 12.

Par exemple il fallait dire le malade, le bourgeois; et ceux qui auraient ajouté « imaginaire » ou « gentilhomme » eussent témoigné qu'ils n'étaient pas de la « boutique », de même que, dans un salon, quelqu'un prouve qu'il n'est pas du monde en disant : M.

de Montesquiou-Fezensac pour M.

de 2. »

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