Définition: BROUILLE2, substantif féminin.

Définition: BROUILLE2, substantif féminin. BOTANIQUE. " Fétuque flottante dont les feuilles s'étalent à la surface des étangs " (Nouveau dictionnaire complet à l'usage des Allemands et des Français (ABBÉ DOMINIQUE-JOSEPH MOZIN, J. TH. BIBER, M. HÖLDER) tome 1 1826). · Brouille blanche. Renoncule aquatique. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle. DÉRIVÉS : Brouilleux, -euse, adjectif " Qui produit la brouille, qui est plein de brouille " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)); (aussi dans le Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré et Larousse du XXe. siècle en six volumes). Un étang brouilleux (...). Au milieu de l'été les feuilles continuent à tapisser la surface des eaux, mais le bétail a cessé d'en être avide (La Maison rustique du XIXe. siècle, édition M.-C. Bailly de Merlieux, 1835, page 154, note 1 ). Forme dérivée du verbe "brouiller" brouiller BROUILLER, verbe transitif. A.— Rendre trouble par agitation. Brouiller un liquide, un vin (en remuant la lie). — Par analogie. Rendre trouble, confus et inutilisable par quelque autre moyen. Brouiller une piste : Ø 1. Quand le notaire les reçut enfin, et qu'il fallut signer, le vieux [Fouan] chercha ses lunettes, les essuya; mais ses yeux pleins d'eau les brouillaient, sa main tremblait... ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 333. Ø 2.... il n'y a plus de terrains d'aviation, donc plus d'avions, l'électronique est brouillée, les ports sont tous détruits et infectés,... GÉNÉRAL ANDRÉ BEAUFRE, Dissuasion et stratégie, 1964, page 128. — Par extension. Agiter et mélanger de manière à mettre en complet désordre. Brouiller les cartes (avant un tirage) : Ø 3. On a joué (...) au jeu du secrétaire : on écrivait des questions sur des bulletins; on pliait les bulletins, et on les brouillait dans une corbeille; chacun devait prendre une question au hasard... OCTAVE FEUILLET, Le Journal d'une femme, 1878, page 6. — Emploi pronominal. Devenir trouble, confus : Ø 4. Les traits assez nets du Berry calcaire — le vrai Berry — se brouillent aux approches du Massif Central. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 156. B.— Au figuré. 1. Mettre du désordre dans les idées ou les affaires. Mais ce qui surtout brouilla toutes les cervelles (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 304) : Ø 5. — Monsieur, dit l'avoué, vous brouillez toutes mes idées. Je crois rêver en vous écoutant De grâce, arrêtons-nous pendant un moment. HONORÉ DE BALZAC, Le Colonel Chabert, 1835, page 46. — Locutions. · Brouiller les pistes. D'autres policiers, notamment dans l'entourage de Briand, ministre des Affaires étrangères à l'époque, brouillaient les pistes (LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 187 ). · Brouiller les cartes. Il paraît évident que Danton brouilla les cartes, espérant encore regagner la Gironde (GEORGES LEFEBVRE, La Révolution française, 1963, page 350 ). — Emploi pronominal : Ø 6. Maintenant elle trouvait plutôt que c'était elle qui avait tort. Mais elle ne savait plus bien, les choses se brouillaient dans sa tête;... HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 977. 2. Rompre une union, faire naître la désunion entre des personnes : Ø 7. Son père la force à bouder Paris; il veut la brouiller avec une amie intime;... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 277. — Emploi pronominal. Se brouiller avec quelqu'un.. Cesser d'être en bons termes : Ø 8.... j'ai hérité d'une part dans une fabrique d'objets en caoutchouc, je me suis brouillé avec ma belle-mère... JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 33. 3. Familier. Être brouillé avec quelque chose. Comprendre ou retenir difficilement quelque chose : Ø 9.... qu'est-ce que ce monsieur assez bien de sa personne qui sortait comme j'entrais? Je dois le connaître (...) mais je ne l'ai pas remis, vous savez que je suis brouillé avec les noms... MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 207. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 713. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 960, b) 769; XXe. siècle : a) 847, b) 1 293.