Définition: BRUNI, -IE, participe passé, adjectif et substantif.

Définition: BRUNI, -IE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de brunir* II.— Adjectif. A.— [Correspond à brunir* I] Rendu brun. Le bout de fer bruni et chagriné du fourreau (EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 284) : Ø 1. Un faune effaré montre ses deux yeux Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches. Brunie et sanglante ainsi qu'un vin vieux, Sa lèvre éclate en rires sous les branches. ARTHUR RIMBAUD, Poésies, Tête de faune, 1870, page 85. Ø 2. Il est très bruni, mais, quand il baisse la tête, on voit par derrière, où sa cravate bâille un peu, son cou qui est plus pâle. HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 122. B.— [Correspond à brunir* II] Rendu lisse et brillant De l'argent bruni. Rayons d'or mat, rayons d'or bruni (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 43 ). — Emploi comme substantif. Le bruni. Partie lisse et brillante d'un objet en métal. Antonyme : le mat : Ø 3. Et là-dessus [sur le bronze] une dorure mate imitant le chagriné de la feuille, et au milieu de laquelle brille seulement le bruni des pétales. EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881 page 17. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 188. Forme dérivée du verbe "brunir" brunir BRUNIR, verbe. I.— A.— Emploi transitif. 1. Vieux ou littéraire. Rendre sombre, obscurcir. Dans la chambre, la nuit commençait de brunir la lumière (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 481 ). 2. Rendre brun. De grandes armoires de chêne, brunies par la fumée (GÉRARD DE NERVAL, Le Marquis de Fayolle, 1855, page 92 ). · Au figuré : Ø 1. Le reste de ses jours est bruni par une ombre : Après un jour divin, mon père, tout est sombre!... ALPHONSE DE LAMARTINE, Jocelyn, 1836, page 764. — [L'objet est fréquemment la peau] Synonymes : bronzer, hâler. Une légion (...) brunie aux figures par le soleil éthiopien (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 194 ). — Spécialement. MÉTALLURGIE. Brunir le fer. Lui faire subir un traitement le rendant plus brun. B.— Emploi intransitif ou plus rarement pronominal réfléchi. 1. Vieux, littéraire. Devenir sombre : Ø 2. Je vous en prie, remettez-vous, tête et coeur; ne brunissez pas davantage, que je vous trouve belle de santé, vermeille comme l'aurore, non pour me plaire davantage, mais pour me faire plus de bonheur. Vous trouver malade serait un chagrin pour votre amie. EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1838, page 186. 2. Devenir brun. Les chardons commençant à brunir (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 175 ). — [Généralement en parlant de la peau d'une personne] Synonymes : (se) bronzer, (se) hâler : Ø 3. Il paroît que l'influence des rayons solaires détermine jusqu'à un certain point la coloration de la peau de l'homme; elle est blanche dans les pays tempérés; elle brunit de plus en plus dans les pays chauds; enfin, elle devient noire dans les contrées brûlantes de l'Afrique et de l'Asie. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 549. Ø 4. Son teint était hâlé; on lui voyait un duvet doré sur les joues; et quand il riait, des fossettes se creusaient profondément, laissant ensuite de petites lignes sur la peau. — Hein! dit-il fièrement. Je me suis bien bruni au soleil. C'est à Arcachon où j'ai passé le mois de septembre avec mon oncle Marc,... JACQUES DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, page 11. II.— ORFÈVRERIE. emploi transitif. Rendre la surface d'un métal lisse et brillante par le poli. Brunir de l'or, de l'argent, des couverts. Le prince Gabrifli (...) brunit les duretés d'une eau-forte (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1867, page 374 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 48.